COMMENT SURMONTER UNE ADDICTION AU SEXE

Comment surmonter une addiction au sexe ?

Comment surmonter une addiction au sexe ?

Une sexualité vécue de façon épanouie peut contribuer à un équilibre de vie idéal. Moteur de bien-être, la sexualité se transforme parfois en souffrance psychique. Lorsque l’érotisme et le sexe deviennent une véritable addiction, marquée par la compulsion et le manque de contrôle, alors il est nécessaire d’accompagner la prise en charge du trouble. Mais comment traiter l’addiction au sexe  ? L’addiction au sexe, aussi appelée hypersexualité ou sexualité compulsive, désigne la participation régulière à des activités sexuelles ayant un impact négatif sur la vie sociale ou professionnelle ou bien qui occasionne des problèmes d’estime personnelle. Les patients ayant souffert de troubles de l’humeur, d’alcoolisme, de dépendance aux drogues ou encore qui ont été victimes d’abus physiques ou sexuels sont les plus exposés à la sexualité compulsive . Malgré la controverse présente au sein de la communauté médicale, l’hypersexualité n’est à ce jour pas considérée officiellement comme une addiction ou un trouble mental à part entière  . Néanmoins, si vous pensez avoir un problème, déterminez-en la gravité pour savoir s’il s’agit d’une addiction, puis découvrez les traitements possibles et les aménagements à opérer dans votre vie quotidienne pour vous sentir mieux.
Il n’existe pas une sexualité normale tout comme il n’existe pas qu’une seule pratique de la sexualité : celle-ci est propre à chacun, visant satisfaction individuelle, épanouissement dans la relation et respect de l’autre. Il est donc difficile de donner une dimension quantitative pour diagnostiquer le comportement sexuel pathologique. L’addiction au sexe ne fait pas encore partie des classifications psychiatriques internationales, et peu d’études sont publiées sur le trouble. On parle d’addiction au sexe lorsque la fréquence des besoins et des rapports devient incontrôlable, excessive et de plus en plus importante. La personne qui en souffre ne possède plus la capacité de s’arrêter, et cela, en dépit des répercussions négatives sur l’ensemble de sa vie. On retrouve dans les signes de la nymphomanie une expression démesurée de pulsions, de comportements sexuels et de fantasmes qui interfèrent dans le quotidien. Le besoin se veut impérieux, obsédant, la perte de contrôle prend constamment le dessus. Finalement, les retombées sur l’humeur sont intenses. Cette addiction sexuelle enclenche un processus de relation pathologique avec le sexe qui devient source de souffrance.
Déterminez s'il s'agit vraiment d'une addiction

 Déterminez s’il s’agit vraiment d’une addiction

Il ne faut pas confondre addiction au sexe et forte libido. On peut commencer à parler d’hypersexualité lorsque le patient a un comportement sexuel qui va en s’intensifiant, de manière persistante, avec un impact négatif grandissant sur sa vie sociale, affective ou professionnelle ou sur son entourage . En cas d’addiction au sexe, le plaisir sexuel et la recherche de la prochaine occasion possible de ressentir à nouveau ce plaisir occupent toutes les pensées . Des exemples de cas pathologiques seraient quelqu’un qui passe la moitié de ses revenus pour payer des prostituées ou encore quelqu’un qui risquerait de perdre son emploi à cause du visionnage répété de pornographie sur son lieu de travail. Lorsque le sexe occupe autant de place dans la vie de quelqu’un, il reste moins de place pour des intérêts et des relations saines. L’addiction sexuelle peut survenir, quel que soit le sexe, la situation maritale ou l’orientation sexuelle de la personne . Une addiction sexuelle peut être suspectée lorsque l’on observe les comportements suivants. La recherche d’aventures extraconjugales . L’utilisation compulsive du sexe pour fuir la dépression, l’anxiété, la solitude ou le stress .
Des pensées obsédantes au point de n’avoir plus d’autre intérêt que le sexe. Un usage excessif de la pornographie. Le fait de se masturber fréquemment et dans des situations inappropriées, par exemple sur son lieu de travail. Le fait d’avoir des relations sexuelles tarifées. Le fait de harceler sexuellement des personnes de son entourage. Le fait d’avoir des relations sexuelles sans protection avec des personnes pouvant être porteuses de maladies sexuellement transmissibles (IST.) En cas de doute, faites-vous tester. Si vous êtes en couple, dites à votre partenaire de se faire tester également.

Admettre que l’on a un problème

La communication est un facteur déterminant dans la prise de conscience de la maladie et dans le chemin vers la guérison. Admettre que l’on a une dépendance sexuelle peut faire mal, provoquer un sentiment de honte, mais c’est un premier pas qui prouve une volonté de s’en sortir. Soyez entouré ! Vous pouvez par exemple vous inscrire à un groupe de paroles comme les « dépendants sexuels anonymes » (DASA). Vous vous sentirez moins seul et pourrez dialoguer sans honte de votre addiction.
Admettre que l’on a un problème

Déterminez si avez besoin de l’aide d’un professionnel

Certaines personnes souffrant de sexualité compulsive peuvent sortir seules de leur état d’addiction, en mettant simplement en place quelques changements dans leur mode de vie. Pensez-vous être capable de gérer seul vos pulsions sexuelles ? Votre sexualité provoque-t-elle une détresse chez vous ? Si vous pensez que votre vie sociale ou professionnelle souffre de votre sexualité ? Pourriez-vous vous faire arrêter pour votre comportement en matière de sexualité ? Devez-vous vous cacher ? Si les conséquences de votre sexualité sont négatives, mieux vaut vous faire aider. Les conduites sexuelles à risques peuvent indiquer un trouble de personnalité limite (TPL.) Le TPL peut être soigné avec une thérapie et un traitement médicamenteux . Si vous pensez être en danger de vous nuire physiquement, de nuire à autrui, si vous avez des pensées suicidaires ou que vous souffrez d’un trouble bipolaire, faites-vous aider immédiatement.

Reconnaître la maladie aide à la prise en charge

Comme pour tous les troubles mentaux et en particulier dans le cas des troubles de l’addiction, accepter la souffrance et reconnaître le comportement problématique est essentiel. Cependant, un déni de l’état addictif est souvent ancré. En effet, la personne va avoir tendance à rationaliser ses comportements, qu’elle pense maîtriser. Généralement, l’intention de changer est sincère, mais rarement possible sans un accompagnement thérapeutique. Les personnes qui souffrent d’addiction sexuelle sont bloquées dans un cercle vicieux :
  •  L’obsession sexuelle est au centre de leur vie, toute l’énergie psychique s’oriente à préparer et atteindre la satisfaction des besoins ;
  • La ritualisation teinte l’ensemble de comportements pouvant amener au contentement, en plus d’entretenir et de renforcer l’excitation ;
  • La compulsion surplombe tout, la répétition de la conduite sexuelle est incontrôlable ;
  • Vient alors la phase d’impuissance et de désespoir face au trouble, face à soi-même.
    Reconnaître la maladie aide à la prise en charge
 Mais l’addiction est en quelque sorte « auto-entretenue », puisque pour soulager le désarroi, la personne va de nouveau avoir recours aux conduites sexuelles. En phase de désespoir, elle prend des résolutions et essaye de fournir des efforts qui sont impossibles à tenir, car l’attraction est trop forte. Résister est intenable. La rechute confronte l’individu à son impuissance. Il se sent faible, honteux, indigne de confiance et se replie sur lui-même. Bien que les conséquences soient délétères, elles sont passées au second plan et la poursuite des comportements à risque perdure. Complexe alors dans ces conditions d’affronter le regard d’un professionnel pour en parler. Si la honte est trop intense et empêche de se rendre directement dans un cabinet, une autre solution existe : la thérapie en ligne. Fonctionnant grâce à un espace de messagerie, la thérapie est assurée par un psychologue clinicien choisi par le patient selon son expertise. Envolée la crainte de faire face à l’autre pour exprimer son affliction et ses comportements.
 Interrogé par Europe 1, Alexandre Chombeau, le directeur général de La Clinique E-Santé s’exprime sur la thérapie à distance : « Beaucoup de cliniques disent faire de la thérapie en ligne, mais font de la téléconsultation, sans suivi de proximité. Avec La Clinique E-Santé, il y a un gain de temps et d’efficacité qui fait que le patient ressent rapidement l’évolution et abandonne beaucoup moins sa thérapie. De plus, il voit son évolution graphiquement, au travers de protocoles en plusieurs étapes ».

Trouvez un thérapeute ou un professionnel de santé qualifié

Demandez à votre médecin généraliste de vous adresser à un confrère spécialisé dans les addictions au sexe. Il existe différentes options : un psychiatre, un psychologue, un thérapeute familial ou de couple… Recherchez un professionnel ayant déjà de l’expérience dans ce domaine. L’hypersexualité a des points communs avec d’autres comportements addictifs, cependant on ne sait pas à l’heure actuelle avec précision si le cerveau réagit de la même façon lors de ces différentes addictions . Essayez donc de rencontrer un spécialiste de ce type d’addiction plutôt qu’un spécialiste des addictions à la drogue ou à l’alcool. Si vous êtes engagé dans une relation de couple stable, un thérapeute de couple ou un thérapeute familial pourra vous aider, aussi bien vous que votre partenaire.

Un diagnostic précis nécessaire

Un diagnostic précis nécessaire
L’addiction sexuelle provoque des conséquences délétères à plusieurs niveaux. Déjà sur le plan médical : en cas de prise de risque lorsque les rapports ne sont pas protégés. Psychologiquement, la personne est en souffrance extrême et peut développer un syndrome dépressif, nourrir des idées noires, voire développer d’autres addictions. L’éloignement de la famille et des amis est fréquent, et la sphère professionnelle est très souvent impactée pour deux raisons. La première est que la dépendance vient s’immiscer jusque dans le travail, par exemple la personne va utiliser son ordinateur pour consommer du contenu pornographique. La seconde réside dans le fait que l’addiction sexuelle provoque une distorsion de la réalité : tout est teinté d’interprétation sexuelle et érotique, les échanges et les rapports interpersonnels ne sont plus vécus de façon normale. Mais des causes purement médicales peuvent engendrer ce trouble de l’addiction voire en être à l’origine. C’est pourquoi il est nécessaire d’évaluer leur présence en amont avec un diagnostic médical précis. Par exemple, des troubles neurologiques ou des démences frontales, comme la maladie d’Alzheimer, sont parfois responsables de l’affection.
 Les traitements à base d’agonistes dopaminergiques prescrits en cas de maladie de Parkinson vont, dans certains cas, provoquer cette hypersexualité, la dopamine jouant un rôle dans le contrôle sexuel. Le premier motif de consultation est rarement la pathologie elle-même. La personne vient souvent pour évoquer une dépression, une autre dépendance (à l’alcool, aux drogues ou encore aux jeux d’argent), une tentative de suicide voire pour des symptômes d’infections sexuellement transmissibles.

Comprendre les causes de l’addiction

L’addiction au sexe, comme pour toutes les addictions, est le résultat d’une interaction complexe entre de nombreux facteurs de vulnérabilité : génétiques, neurobiologiques, développementaux, comportementaux, psychologiques et environnementaux. Tout le monde ne devient pas accro, et c’est un terrain individuel parfois fertile qui favorise la survenue du trouble. Généralement, le comportement se présente à un moment fragile, moment déclencheur. La personne s’y réfugie pour s’évader et compenser cette fragilité. La perte de contrôle et l’addiction s’installent insidieusement. Mais d’autres éléments vont jouer, par exemple les traits de personnalité impulsifs, les troubles associés comme les troubles de l’humeur, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou les comorbidités addictives. Aussi, le temps passé à regarder du contenu pornographique impacte les représentations de l’autre. L’addiction sexuelle ne procure jamais une véritable satisfaction, d’autant que la recherche de l’excitation et des sensations se fait sans cesse croissante, pour obtenir l’effet escompté. L’appel à l’addiction sexuelle est propre à chacun et permet de panser des plaies, de soulager une tension interne de tristesse ou d’anxiété.
Comprendre les causes de l'addiction
 Parfois il s’agit d’évitement pour échapper à un problème. Certains sont dans une forme d’autodestruction où la conduite sexuelle légitime de souffrir et d’être puni. La quête de nouveautés, de sensations fortes, est probable. Enfin, une faille narcissique peut amener à vouloir remplir un vide, pour s’affirmer et exister au travers des pratiques sexuelles. Une prise en charge efficace passe par un suivi psychothérapeutique, conjointement à un accompagnement avec un addictologue.

 Parlez des traitements possibles avec votre thérapeute

Les traitements cognitifs comportementaux sont très efficaces. Il s’agit d’un type de thérapie à court, terme, orienté vers un but précis, basé sur une approche concrète de type résolution de problème. Le thérapeute travaille avec vous à changer vos schémas de pensée et d’action afin de modifier votre ressenti  . Il est également possible que votre thérapeute vous prescrive un traitement médicamenteux. Les antidépresseurs peuvent par exemple vous aider à dépasser un comportement hypersexualisé. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, comme la fluoxétine, la paroxétine ou la sertraline, sont des molécules couramment utilisées pour traiter ce genre de trouble. Selon les cas, on peut également vous prescrire d’autres médicaments, par exemple des stabilisateurs de l’humeur ou des antiandrogènes. C’est une situation complexe, qu’un thérapeute expérimenté sera le plus à même de vous aider à gérer. La façon dont les comportements sexuels sont perçus varie d’un groupe social à l’autre. Si vous éprouvez de la honte ou que vos relations en pâtissent, votre thérapeute pourra également vous aider.

Les thérapies cognitives et comportementales

Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) s’avèrent efficaces dans le traitement des troubles de l’addiction sexuelle. Leur approche est basée sur la relation de dépendance entre les processus cognitifs, comportementaux et émotionnels. Le comportement problématique de la personne, en lien avec l’addiction sexuelle, a été retenu selon différents apprentissages et le schéma de l’addiction qui en découle est nourri par un renforcement individuel, mais également environnemental. Il s’agit par exemple des distorsions cognitives comme les pensées automatiques qui peuvent intervenir avant, pendant ou après l’acte sexuel. Les TCC vont aider à reconsidérer les cycles de pensées dysfonctionnels et réduire, voire arrêter, la pratique addictive tout en diminuant les émotions négatives associées comme la honte. À cet effet, plusieurs techniques sont employées. Les entretiens motivationnels permettent d’identifier en quoi poursuivre la conduite addictive possède des bénéfices et des inconvénients. Ils questionnent aussi la place préoccupante que prend le trouble dans la vie. Petit à petit, le patient va fixer un objectif thérapeutique final atteignable, car lui seul possède la capacité de modifier ses comportements. Il redevient alors acteur de sa vie.
Les thérapies cognitives et comportementales
 L’analyse fonctionnelle aide le patient à saisir les différentes dimensions du trouble sur les plans cognitif, comportemental et émotionnel. Il s’agit de mieux comprendre le cycle addictif et la boucle de répétition par ses facteurs (croyances permissives, troubles émotionnels…) ainsi que les éléments de l’environnement (affectifs et socioprofessionnels). La recherche des facteurs de vulnérabilité rentre aussi en ligne de compte. C’est une auto-observation du symptôme qui fait poser un regard sur soi. Les stratégies comportementales apprennent le patient à modifier sa conduite en repérant les situations à risque qui sont le premier maillon de la chaîne, et apparaissent toujours dans un contexte précis, provoquant une envie impérieuse de passer à l’acte. En s’y exposant, l’objectif est d’instaurer de nouveaux comportements stratégiques d’évitement ou de limitation permettant de reprendre un début de maîtrise sur soi et sur ses actes. Les dommages causés commencent donc à diminuer, la personne s’en protège et renforce son pouvoir de changer.
 La restructuration cognitive aide à envisager des alternatives au cycle addictif, notamment en identifiant les pensées automatiques problématiques. Alors que la personne addicte s’imaginait « hors de contrôle » et sans autre possibilité d’agir, un nouveau choix s’offre maintenant à elle. La psychoéducation sexuelle apporte aux patients une meilleure connaissance de leur trouble, mais les accompagne aussi à déconstruire des croyances, parfois fausses, sur la sexualité et la relation à l’autre. La prévention de la rechute est une étape nécessaire, car celle-ci est souvent mal vécue, pourtant elle fait partie intégrante du parcours de soins. Il est indispensable de prendre le temps d’identifier ce qui l’a provoquée pour réorienter et instaurer d’autres processus pour l’anticiper.
Les TCC ont aussi pour objectif d’aider la personne à développer de nouvelles activités, gratifiantes, qui lui procurent plaisir et satisfaction. Il s’agit finalement d’apporter une autonomie complète au patient afin qu’il ait la capacité de faire face, seul, en cas de situation à risque.

Les thérapies en groupe et en couple

Les thérapies de groupe sont intéressantes, car elles offrent le soutien des pairs et redynamisent la relation dans la thérapie. Aussi, elles accélèrent le processus de changement grâce au partage des expériences qui permettent d’aller chercher dans le vécu de l’autre des solutions possibles. Le groupe participe à ôter l’étiquette « monstrueuse », à diminuer la honte ressentie grâce à l’appui des pairs mais aussi à sortir de l’isolement. Les jeux de rôles utilisés dans le groupe contribuent à rentrer dans des situations problématiques : le patient devient acteur et trouve en lui des ressources auxquelles il ne pensait pas. Les groupes d’entraide ou de paroles jouent un rôle complémentaire aux thérapies. Le modèle en douze étapes des Alcooliques Anonymes a par exemple été adapté aux addictions sexuelles. Un trouble relationnel dans le couple peut s’incarner de façon symptomatologique par l’addiction sexuelle et impacter la relation, que ce soit dans l’entente affective, mais aussi sexuelle. Le partenaire éprouve alors de la honte, la trahison, une mauvaise image de soi et une méfiance très forte. L’objectif de la thérapie de couple est tout d’abord d’apaiser la relation, notamment les conflits vécus.
 Il s’agit ensuite de restaurer la communication, de travailler sur le rétablissement du lien de confiance, d’encourager le rapprochement affectif et la complicité souvent perdue.
Les thérapies en groupe et en couple
En quelque sorte, la volonté est de refonder un nouveau couple solide et stable. Il n’existe pas de traitement médicamenteux pour soigner l’addiction sexuelle, cependant certains antidépresseurs issus de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont montré un effet sur la libido, la fréquence de masturbation, le désir sexuel et l’usage de la pornographie et parfois une réduction de la pratique addictive sexuelle. Le sexe en lui-même n’est pas une drogue, c’est l’utilisation problématique du comportement qui l’est : il est employé pour d’autres raisons comme combler un vide ou apaiser un mal-être. Identifier les facteurs de risque dans la prise en charge est essentiel, en vue d’orienter la thérapie sur la reprise du contrôle, l’arrêt de la pratique et la diminution des répercussions négatives. Un travail sur les émotions, en séances individuelles ainsi qu’en groupe, s’avère salvateur afin de réussir à remplacer le comportement inadapté.

Mettez de côté tout sentiment de honte ou d’embarras

Concentrez-vous plutôt sur les aspects positifs de votre traitement. C’est le travail d’un thérapeute de vous aider et cela fait aussi partie de son travail de ne pas vous juger. Vous n’avez pas à vous sentir mal face à lui. Trouvez un thérapeute à qui vous faites confiance et avec qui vous vous sentez à l’aise. C’est important pour que le traitement soit efficace. Si malgré tout vous vous sentez embarrassé, dites-vous qu’il s’agit d’un traitement médical comme un autre . Cela ne doit pas vous sembler différent de consulter un dentiste si vous avez une carie ou un médecin si vous avez la grippe. Il s’agit simplement d’améliorer votre qualité de vie. Le courage et la confiance en soi que cette démarche suppose est en réalité digne d’admiration. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul. L’hypersexualité est un trouble touchant de nombreuses personnes. Soyez aussi rassuré sur la discrétion et la compréhension dont font preuve les professionnels de santé. À moins que vous ne révéliez des pensées suicidaires ou bien que vous n’avouiez avoir abusé sexuellement d’un enfant ou maltraité une personne vulnérable, tout ce que vous direz restera strictement confidentiel.

Recherchez le soutien de vos proches

Lutter contre une addiction sexuelle peut donner un sentiment de solitude. Vous pouvez ressentir un manque d’intimité physique, quand bien même vos activités sexuelles n’étaient pas investies d’un point de vue sentimental. Passer du temps avec vos êtres chers vous permettra de vous rappeler vos raisons de changer de comportementCertains de vos proches sont peut-être en colère à cause de votre comportement passé ou bien ne comprennent-ils pas votre addiction. C’est parfaitement compréhensible. Si c’est votre cas, entourez-vous de quelques personnes compréhensives qui vous aideront à vous sortir de votre addiction. Limitez le temps passé avec des personnes moins tolérantes.
Recherchez le soutien de vos proches

Faire le tri dans sa vie

Tirez un trait sur les personnes toxiques qui vous attirent vers la dépendance, comme vos partenaires purement sexuelles par exemple. Supprimez les différents fichiers pornographiques de votre ordinateur. Vous pouvez aussi installer un contrôle parental qui bloquera les différents spams sexuels. Rappelons que l’addiction au sexe étant une véritable maladie mentale, il est indispensable de faire appel à un professionnel de la santé pour pouvoir sortir de la dépendance au sexe et voir le bout du tunnel.

Évitez d’avoir accès à du porno

Les contenus érotiques et pornographiques vous donnent l’impression que la masturbation est le moyen le plus simple de soulager vos pulsions, puisque vous n’avez pas besoin de solliciter un·e partenaire. Le souci c’est qu’avec Internet vous avez accès à ces images en continu et gratuitement. De cette façon, le web nourrit votre addiction : vous pouvez ainsi regarder des gens faire du sexe et vous masturber n’importe où (chez vous, au restaurant, au boulot, dans votre voiture, etc.).Il vous faudra prendre votre courage à deux mains pour vous débarrasser de tous vos supports pornographiques (qu’il s’agisse de magazines, de DVD, d’images que vous avez téléchargées ou de vieilles photos intimes de votre ex) et de rendre difficile votre accès à des sites X. Pour ce faire, installez un filtre parental sur les navigateurs de votre ordinateur et de votre smartphone.

Occupez vos journées pour ne pas penser au sexe

Faire le ménage dans vos tiroirs et votre ordinateur est une belle étape, mais vous n’avez pas besoin de voir des images explicites pour penser au sexe, votre cerveau s’en charge tout seul. C’est donc le moment de vous offrir un abonnement à la salle de sport ou un pass culture, de revoir vos amis et votre famille, de découvrir votre ville (et pas que les abords des sex-shops que vous connaissez par coeur), etc. Ainsi, fatigué·e, vous aurez moins d’énergie pour vous lancer dans une partie de jambes en l’air ou pour vous toucher.

Eloignez-vous des applications de rencontre

Tinder, OkCupid, Grindr, etc. sont des pièges pour toutes les personnes obsédées par le sexe. En facilitant les plans cul et en donnant l’impression d’un choix infini, elles vous encouragent dans votre quête de jouissance perpétuelle. Vous checkez votre appli, vous discutez 30 minutes avec une charmante personne, 40 minutes plus tard, vous voilà à faire la bête à deux dos dans son appart. Et il peut vous arriver de répéter le même processus plusieurs fois par jour.
Eloignez-vous des applications de rencontre

Intégrez un groupe de soutien

C’est toujours une bonne idée d’entrer en relation avec d’autres patients, que ce soit à travers un programme complet en 12 étapes, un groupe organisé autour de la foi religieuse ou encore une assistance téléphonique. Vous pouvez rechercher un groupe de soutien en ligne ou bien demandez conseil à votre thérapeute. Le site Dépendance sexuelle est un forum d’aide pour les dépendants et copédendants  et le DASA (Dépendants affectifs et sexuels anonymes) propose un programme d’aide en 12 étapes sur le même principe que les Alcooliques Anonymes .

Écrivez sur les effets négatifs liés à votre addiction

Tenir un journal relatif à votre addiction est un bon début. Afin de commencer votre guérison, pensez à la façon dont votre addiction a affecté votre famille, votre partenaire et tout le reste de votre vie. Décrivez l’impact qu’a eu votre hypersexualité sur votre santé mentale et physique. Votre journal vous aidera à vous souvenir de toutes les raisons que vous avez de vouloir changer de comportement.

Faites la liste de tous les changements positifs que vous aimeriez faire

Après avoir fait la liste de tous vos problèmes, décrivez ce à quoi vous voulez que votre vie ressemble après avoir surmonté votre addiction. Quelles sont les choses positives qui pourraient alors arriver ? Vous pourriez par exemple profiter des choses suivantes.
  • Ressentir un sentiment de liberté nouveau.
  • Passer plus de temps à faire ce que vous aimez et avoir des intérêts autres que le sexe.
  • Renforcer vos liens avec vos proches.
  • Arranger vos relations.
  • Vous sentir fier d’avoir surmonté votre problème.

Faites une déclaration de votre volonté de changer

Votre déclaration doit être un résumé de toutes les raisons qui vous donnent envie de surmonter votre sexualité compulsive, il s’agit d’un engagement personnel. Établir la liste de toutes vos raisons de vouloir changer vous permettra de vous remotiver si vous sentez votre volonté vaciller. Il sera alors plus facile de surmonter les obstacles physiques ou mentaux à votre évolution. Vous trouverez ci-dessous des exemples de motivations que vous pourriez avoir. Je veux changer mes habitudes pour sauver mon mariage et retourner vivre avec ma famille. Je veux changer mes habitudes parce que j’ai contracté une IST et qu’il est temps de me comporter de manière plus raisonnable. Je veux changer mes habitudes pour montrer le bon exemple à mes enfants.
Faites une déclaration de votre volonté de changer

Fixez-vous des échéances

Fixez-vous des échéances dans votre parcours de guérison. Commencer une thérapie ou bien intégrer un groupe de support peut faire partie de vos échéances. Vous aurez peut-être besoin de plus ou de moins de temps que prévu, mais le fait d’avoir mis en place des échéances vous donnera un fil directeur : prenez vos rendez-vous, contactez un groupe de soutien, décidez du moment où parler avec les proches que vous avez pu blesser.

Éliminez ce qui peut déclencher vos pulsions

Il sera plus difficile de changer de comportement sexuel si vous êtes entouré d’objets qui font penser au sexe. Débarrassez-vous de vos photos, vidéos ou magazines pornographiques ou tout autre objet qui pourrait vous faire replonger. Nettoyez votre ordinateur : éliminez les fichiers pornographiques, videz votre historique de recherche et effacez les sites pornographiques placés en favoris. Vous pouvez même installer un bloqueur de sites pornographiques.

Tenez-vous à bonne distance des personnes ou des lieux qui peuvent déclencher un comportement problématique

Restez éloigné des lieux où vous recherchiez des rencontres sexuelles à risques dans le passé. Évitez les lieux de prostitution et les sexshops. Si vos amis veulent s’y rendre avec vous, proposez-leur d’autres types de sorties . Les comportements addictifs peuvent être déclenchés par certaines situations. Vous pouvez par exemple avoir des aventures d’un soir lors de vos déplacements professionnels. Il faut dans ce cas trouver un moyen d’éviter de tomber dans ce piège. Prévoyez par exemple de voyager avec un collègue ou de passer la nuit chez un ami plutôt que seul à l’hôtel.

Débarrassez-vous des coordonnées de vos partenaires sexuels

Supprimez les numéros de téléphone et les coordonnées de vos partenaires sexuels de votre téléphone et de votre ordinateur. Cela peut représenter une tentation inutile de disposer d’une liste de partenaires sexuels potentiels. Prévenez vos partenaires réguliers que vous ne pourrez plus les voir. Ménagez leurs sentiments, mais montrez-vous ferme dans votre résolution. Bien entendu, conservez les coordonnées de votre conjoint ou de votre partenaire officiel.
Débarrassez-vous des coordonnées de vos partenaires sexuels

Trouvez des manières plus saines de libérer votre énergie

Vous risquez de ressentir un surplus d’énergie si vous cessez de vous livrer à vos activités sexuelles compulsives. Dépensez cet excédent d’énergie de manière saine, à travers le sport ou d’autres activités de loisir. Essayez différentes activités jusqu’à trouver celle qui vous stimule suffisamment. L’important est de s’occuper. Inspirez-vous des idées suivantes.
  • Écrivez dans votre journal, quotidiennement.
  • Chantez dans une chorale, intégrez un groupe ou suivez des cours de musique.
  • Dessinez, sculptez ou peignez, chez vous ou dans un atelier.
  • Lancez-vous dans un nouveau loisir qui vous engage physiquement. Pourquoi pas la menuiserie ?
  • Essayez le taïchi ou le yoga, qui permettent de gérer le stress.
  • Commencez le parachutisme ou la spéléologie, des activités qui procurent des montées d’adrénaline.

Reposez-vous sur vos relations les plus fortes

Renouez des liens plus forts avec vos proches. Votre partenaire, vos meilleurs amis, vos parents, vos enfants ou encore vos frères et sœurs peuvent vous soutenir dans votre lutte contre l’addiction.

Bâtissez une relation saine avec le sexe

Surmonter une addiction au sexe n’implique pas de rester chaste. Cela implique simplement de ne plus se laisser guider par des impulsions. Les comportements sexuels doivent devenir heureux et épanouissants plutôt que de vous faire ressentir de la honte. C’est vous qui êtes aux commandes, non plus vos pulsions. Votre thérapeute peut également vous y aider. S’il s’agit d’un thérapeute spécialisé dans les addictions sexuelles, il pourra sans doute vous enseigner des façons de considérer la sexualité de manière plus saine. Découvrez ce que vous aimez vraiment dans le sexe. De nombreuses personnes souffrant d’une addiction au sexe finissent par faire des choses qui ne leur procurent pas vraiment de plaisir, juste parce qu’elles se soumettent à une pulsion. Prenez le temps de vous demander ce qui vous valorise en tant que partenaire sexuel, ce que vous aimez réellement dans le sexe, ce que vous voulez faire ressentir à l’autre  . Le sexe doit être considéré comme faisant partie d’une vie saine et non comme quelque chose dont il faut avoir honte, une sorte de « fruit défendu. » Lorsque l’on a un problème de consommation excessive de nourriture, on n’arrête pas pour autant complètement de manger. Il n’y a donc aucune raison d’arrêter totalement le sexe. Le sexe doit simplement retrouver une place plus saine dans la vie quotidienne .
Bâtissez une relation saine avec le sexe

Concentrez-vous sur votre but

Cela prend du temps de surmonter une addiction. Vous ressentirez probablement des désirs de sexe compulsif dans un premier temps. Tout va bien si vous faites l’amour avec votre partenaire, mais évitez la pornographie et les aventures d’un soir, qui pourraient vous faire replonger. Soyez sincère si vous parlez de vos difficultés avec votre famille ou votre thérapeute. Gardez confiance dans la possibilité de réparer vos relations avec vos proches et de régler vos problèmes financiers. Gardez votre déclaration à l’esprit. En cas de rechute, demandez-vous ce qu’il s’est passé, afin de ne pas recommencer. L’important est de ne pas abandonner et de renouveler ses efforts. En cas de rechute, relisez votre journal. Relisez votre déclaration et la liste de vos motivations pour changer de comportement sexuel. Investissez-vous complètement dans votre groupe de soutien et votre thérapie.

Célébrez chaque victoire

Lorsque vous atteignez l’un de vos buts, fêtez le chemin parcouru. Récompensez-vous si vous avez réussi à passer un mois sans comportement addictif. Pourquoi ne pas vous offrir un vêtement ou bien vous rendre au musée ou dans votre restaurant favori ? Faites en sorte de marquer l’évènement, puis fixez-vous un nouveau but.

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