Comment faire son deuil ?
Faire son deuil : il existe différentes raisons pour lesquelles vous pourriez être en deuil, de la perte d’un être cher ou d’un animal de compagnie à l’évanouissement d’un grand rêve. Surmonter son chagrin est un processus long et difficile, il n’y a pas de marche à suivre qui puisse vous permettre de vous remettre plus vite. Cependant, en gérant au mieux vos émotions, en cherchant de l’aide et du soutien et en continuant à prendre soin de vous, peu à peu, vous vous sentirez mieux. Faire un deuil est une expérience universelle, tout le monde s’y voit confronté au moins une fois au cours de sa vie. Dans cette procédure de restauration émotionnelle, la personne endeuillée est actrice et non pas prisonnière de sa période de deuil. Toutes les études et échelles scientifiques placent le deuil comme étant l’événement ayant le plus d’impact psychologique sur l’individu.
Épreuve vécue de façon unique par chacun, la difficulté à traverser un deuil peut provoquer de l’immobilisme et de grandes souffrances. Mais le deuil permet le mouvement vers le renouveau et la reconstruction : c’est un processus actif, représenté par une courbe avec les cinq étapes du deuil.
Comment réussir à faire son deuil ?
Surmonter un deuil ne repose pas sur un processus linéaire qui s’appliquerait strictement de la même façon pour tout le monde. Cependant il existe bien des étapes pour faire son deuil. Elisabeth Kübler-Ross est la psychiatre américaine qui a identifié les cinq étapes du deuil. Ce sont des phases psychologiques traversées par les personnes qui viennent de perdre un être cher ou qui doivent faire face à une disparition. Ces étapes du deuil forment la courbe du deuil et peuvent être associées à différents types de deuils. Ces phases ne sont pas fixes : ce que vivra l’un ne sera pas forcément vécu de la même façon par un autre. L’oscillation est présente, le mouvement est au cœur des stades et du temps du deuil.
N’ignorez pas votre chagrin
Ne pensez pas qu’en ignorant vos sentiments ou en les enfouissant au plus profond de vous, ils finiront par disparaitre. Bien sûr, vous pouvez continuer à vivre votre vie, à aller travailler et à faire comme si tout allait bien, mais à long terme, cela ne fera qu’ allonger votre deuil et ces sentiments de tristesse, de rage ou de douleur prendront racine en vous. La première chose à faire est alors d’admettre votre chagrin. Admettez-le à vous-même, à vos amis et à votre entourage, et alors seulement, vous pourrez commencer à avancer.
Posez-vous des questions
Parfois, les raisons qui nous poussent à faire un deuil semblent irrationnelles et illogiques. Certaines personnes ont par exemple du chagrin parce que c’est une coutume et elles se sentent ensuite mieux. On peut s’accoutumer à ce sentiment de détente après avoir fait un deuil, posez-vous donc des questions sur votre motivation. Le chagrin est-il logique et rationnel ? Certaines personnes le font pour des choses échappant à leur contrôle, sans signification, pour de fausses raisons… par exemple quand quelqu’un rate un examen. Logiquement, nous n’avons aucun contrôle ni influence sur les résultats d’un examen passé par quelqu’un d’autre, mais nous avons du chagrin au lieu d’aider notre ami(e) de manière positive. Un autre exemple est le rejet dans une relation interpersonnelle, ce qui est un non-sens absolu. N’oubliez pas que l’échec fait partie du succès. Cette réaction est-elle productive ?
Demandez-vous si le chagrin que vous ressentez peut vous aider de quelque manière que ce soit à surmonter son origine. Cela aura-t-il un effet positif sur votre vie ? Si c’est le cas, plongez-vous dans la douleur à corps perdu, mais si ce n’est pas le cas, n’êtes-vous pas irrationnel(e) et dur avec vous ? Se sentir pitoyable ne mène nulle part…
Pouvez-vous faire quelque chose ? Nous avons tendance à embrasser la douleur en espérant être secourus et en fin de compte, cela nous rend encore plus malheureux. Au lieu de vous sentir triste, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour aller mieux. Si une solution existe, foncez, mais s’il n’est pas possible d’arranger le problème, il est irrationnel de vous sentir triste et vous ne vous aidez pas en ayant de la peine pour une chose sur laquelle vous n’avez aucun contrôle.
le choc et le déni
La première phase du deuil est celle du choc, qui provoque de la sidération. La personne est incapable d’accepter la réalité, elle est dans le refus de la perte. Elle se sent souvent figée, elle n’arrive pas à réagir. Elle est dans une attitude de déni, parfois le comportement est hébété. C’est une étape qui peut durer plusieurs minutes, comme plusieurs jours, mais rarement plus d’une semaine. Le déni de la mort (ou de la perte d’un objet) fait partie des phases normales du processus du deuil. À ce moment, il est très compliqué pour la personne endeuillée d’analyser la perte, notamment si celle-ci a eu lieu de façon brutale, dans le cas du suicide d’un proche par exemple, ou si la relation était très fusionnel entre elle et le défunt. Lorsque la perte de l’être cher est insurmontable, elle peut évoluer en un deuil pathologique. La réaction psychologique habituelle est d’être dans le refus de reconnaître la réalité.
On constate souvent de l’incrédulité, qui peut se transformer en colère ou en agressivité. C’est une manière de ne pas réussir à accepter (ce qui est tout à fait normal) la perte de l’objet. Le cerveau est dans une forme d’autodéfense, il cherche à se protéger de façon bienveillante. La phase de choc est présente, car il est difficile de reconnaître la réalité traumatisante de la perte. La complexité de cette phase réside souvent dans le paradoxe auquel l’individu est confronté : il veut que la douleur cesse, cependant toute son attention est tournée vers la personne décédée ou l’objet perdu. Pour faire face à cela, la meilleure solution est d’accepter cette situation de dualité, d’accueillir ces deux états. Il faut respecter le deuil, et tout ce qu’il fait naître en soi, même si cela apparaît comme extrêmement difficile et pénible à supporter.
Agir sur le deuil est impossible durant cette phase, dans la mesure où il est bien trop tôt. C’est également prématuré d’entamer une thérapie à ce moment-là (éventuellement, une thérapie de soutien axée sur les émotions, pour aider à les exprimer et à comprendre ses émotions), car il est nécessaire pour l’individu endeuillé de prendre le temps d’intégrer la perte entièrement dans son esprit. En effet, un processus psychique douloureux, marqué de détresse et de souffrance, accompagne la fin de cette première période. La personne va être en quelque sorte obligée d’admettre la perte de l’objet.
Elle va passer par un certain laps de temps avant de rentrer dans cette reconnaissance de la disparition, car avec le choc et le déni cela ne peut pas se faire de manière immédiate. À ce moment-là, elle n’est donc plus tout à fait dans le déni comme elle n’est plus tout à fait dans la phase de choc. La colère vient alors prendre le dessus au travers d’une nouvelle étape.
la colère
Faire son deuil c’est également passer par une phase de colère. Celle-ci peut se manifester à l’égard de différentes personnes :
- Contre soi-même;
- Contre le médecin qui accompagnait le défunt;
- Contre le conjoint qui a souhaité divorcer.
La colère est très vive, elle prend presque une forme de révolte proche de la rage, et s’associe généralement à un fort sentiment de culpabilité. Se sentir coupable peut entraîner une baisse de la confiance en soi et une mauvaise image de soi. La culpabilité s’avère souvent la plus difficile à dépasser, car l’ambivalence émotionnelle est très intense. Elle bloque l’individu endeuillé et l’empêche d’accéder et de vivre des instants simplement agréables, voire de bonheur. Durant cette étape, rire est culpabilisant tout autant que de prendre du plaisir, de se voir avancer et d’éprouver une forme de relâchement à l’égard de la souffrance.
Ressentir des émotions positives en rapport avec la perte culpabilise et accroît la douleur, mais aussi les résistances. Par exemple, si l’individu endeuillé a veillé sur la personne en fin de vie pendant de longs mois et l’a aidée à partir, cela a pu être très lourd à vivre. Éprouver une forme de soulagement est tout à fait normal, pourtant la culpabilité va venir prendre le dessus et renforcer la souffrance. Le fait pour la personne de ne pas réussir à verbaliser ses émotions va être source de peine et ralentir le travail de deuil, voire l’immobiliser. À cet effet, l’art-thérapie s’avère efficace pour aider à l’extériorisation des affects, des ressentis, des émotions. Néanmoins, un soutien à l’identification et à l’expression émotionnelle avec un psychologue fonctionnera également.
Typiquement, dans cette phase, la personne va avoir des pensées comme : « J’aurais pu faire ceci » ou « J’aurais dû faire cela pour empêcher la perte de cet objet ». Elle va ressentir une ambivalence intense, en passant de la tristesse au soulagement à la colère, colère qui peut se retourner contre elle. Cependant, en agissant ainsi c’est également une façon de ne pas investir la réalité. La personne va avoir du mal à accepter les faits, ce qui est tout à fait normal.
La colère est parfois exacerbée dans cette phase, lorsque l’individu prend conscience de la portée de la perte. En effet, un deuil comporte, dans certains cas, des deuils secondaires comme une perte matérielle la perte de la maison en cas de rupture amoureuse, ou les deuils narcissiques, dans le cas du décès d’un enfant, par exemple. La signification même de la vie se voit remise en question. La culpabilité est au centre du travail de deuil, elle est nécessaire pour avancer, car elle va permettre de donner un sens à la perte. Mais petit à petit la personne endeuillée va aussi réussir à s’en défaire, pour passer par une phase de marchandage.
Il est essentiel, pendant cette étape, à veiller à tenir à distance tous types d’addictions. En effet, certaines personnes ont recours à une consommation d’alcool importante pour oublier leur chagrin et ne plus ressentir leurs émotions.
Ne vous forcez pas à être fort
Les gens qui font face à une grande perte s’obligent souvent à rester forts. Vous n’avez peut-être pas envie de vous montrer à votre entourage, car vous pleurez constamment, êtes triste, prenez à peine soin de vous et avez l’impression d’être un zombie. Mais vous avez tout à fait le droit de vous montrer ainsi. Essayer d’être fort pour d’autres membres de votre famille ou amis peut être difficile et vous avez dans tous les cas le droit d’admettre votre faiblesse lorsque vous êtes dévasté. Bien sûr, essayez de ne pas perdre complètement pied, ce n’est pas forcément nécessaire. Mais n’essayez pas d’être dur ou de faire croire que vous contrôlez la situation alors que vous savez que ce n’est pas le cas.
Autorisez-vous à pleurer
Vous avez le droit de pleurer autant que vous le voulez. Si vous en ressentez le besoin, laissez couler vos larmes aussi longtemps et aussi souvent que nécessaire. Il est bien sûr plus confortable de pleurer seul, mais vous ne devez pas vous sentir coupable de pleurer en public, ce n’est pas la fin du monde et les gens le comprendront. Pleurer ne ralentit pas votre guérison et ne vous empêche pas d’avancer.
la négociation
Traverser le deuil comprend une troisième phase qui est une étape de marchandage avec soi-même. Elle peut prendre la forme d’une discussion intérieure, parfois spirituelle, avec des pensées du type : « Je veux donner ma vie en échange de la sienne » ou « Je promets de changer et d’être une meilleure personne si vous la laissez revenir ». La situation restant difficile à admettre telle qu’elle est, l’individu cherche alors un moyen de compenser, d’éviter ou d’inverser l’événement. Il est en quelque sorte prêt à tout pour apaiser la douleur. C’est une façon d’avancer qui est saine et normale, qui aide à récupérer une part de contrôle pour faire face au deuil. Il faut cependant garder une vigilance quant à certaines résistances individuelles aux fausses acceptations dans cette phase : il ne s’agit pas de faire machine arrière dans le travail de deuil. De plus, certaines décisions prises lors de cette étape peuvent ne pas être bonnes, car elles sont purement réactives et prononcées sous le coup des émotions.
L’accompagnement psychothérapeutique permet aussi de prendre du recul sur les pensées et les résistances tout en amenant la personne à retrouver le goût à la vie. Qu’il s’agisse du décès d’un proche, d’un deuil amoureux ou d’un déménagement, être guidé par un psychologue aidera à ne pas s’enfermer dans un cercle vicieux, en particulier dans un état dépressif.
la tristesse, la nostalgie et la dépression
La quatrième phase du deuil est la période dépressive. C’est la plus centrale, la plus importante, celle qui peut durer le plus longtemps. Cette étape sera plus ou moins longue en fonction du type de deuil dans lequel on va se trouver. En général, on parle d’une année pour la perte d’un être cher, le deuil d’un enfant par exemple. La symptomatologie de cette quatrième phase est donc dépressive : il y a une exacerbation des affects dépressifs, qui sont liés à la tristesse et à la douleur profonde, et cela va se mélanger à une forme de pessimisme, comme si après la perte plus rien ne vaut la peine d’être vécu. La nostalgie et l’impuissance sont souvent présentes. La personne va s’isoler, pleurer énormément. Son chagrin est à son paroxysme. De nombreux symptômes de l’anxiété généralisé vont toucher la dimension somatique comme des troubles du comportements alimentaires, un trouble du sommeil ou encore des peurs irrationnelles.
Pour savoir comment réduire son stress face à cette situation, vous pouvez faire appel à un psychologue expert et reconnu par l’Etat qui vous aidera dans cette étape de votre deuil . Des désinvestissements sont également possibles : baisse de libido chez l’homme ou chez la femme ou du tonus musculaire. C’est une phase de découragement qui est tout à fait normale lorsque l’on doit faire son deuil. La tristesse est intense, proche du désespoir et d’un état mélancolique. La personne se sent souvent seule, à la recherche de repères qu’elle ne possède plus. C’est lors de cette phase de tristesse que la perte va être enfin totalement intégrée, d’où l’importance de ne pas lutter contre et d’accueillir toutes les émotions qui naissent, même les plus douloureuses. Dans cette période de solitude, vous pouvez développer une forme de dépendance affective envers votre conjoint, un ami proche ou un membre de votre famille pour pallier votre sentiment d’être seul et abandonné.
Cependant, si la tristesse perdure pendant très longtemps, qu’elle devient internalisée profondément au point de créer des blocages et que l’individu n’arrive plus à manger, à aller au travail, à sortir, à dormir ou encore que des idées noires s’installent, alors il est nécessaire de consulter. En effet, la dépression peut prendre un état à part entière et venir s’ajouter par-dessus le deuil en tant que pathologie psychiatrique. Elle peut se manifester à travers différents symptômes dépressifs. Lorsqu’un deuil provoque des troubles psychiques, mais aussi physiques, on parle de deuil pathologique. En plus de bloquer le travail (les personnes peuvent rester engluées dans cette phase dépressive pendant des années), ce type de deuil doit être impérativement accompagné pour soigner les troubles associés. Pendant cette période dépressive, il est tout à fait normal d’avoir l’impression d’avancer, voire même d’être sorti.e de la souffrance quand, tout à coup, surgit une nouvelle phase de tristesse, parfois plus intense que la première.
Même si cela peut sembler inquiétant, c’est significatif de l’avancement dans le travail de deuil et une rechute s’avère généralement bon signe dans le sens où la personne n’est pas coincée dans la courbe de deuil : elle reprend simplement de l’élan pour évoluer. Le mouvement dans la courbe est important tout comme le fait de vivre entièrement les émotions et les moments de solitude et de tristesse, sans résister. Finalement le désinvestissement va se faire peu à peu, car pour se désinvestir il faut pouvoir investir. C’est pourquoi l’objet perdu va prendre toute la place, puis, progressivement, la personne endeuillée va se confronter à la réalité et à la perte définitive pour arriver à la dernière phase, celle de l’acceptation.
Bon à savoir : Dans cette phase, un autre processus psychique s’exprime et prend la forme d’un renforcement, d’un rapprochement à la relation de l’objet perdu, paradoxalement à sa perte. C’est justement parce que la personne a perdu l’objet qu’elle va intensifier les liens qu’elle a avec : il occupe tout l’espace psychique. Il va y avoir une reviviscence de tout un ensemble d’anecdotes, d’éléments et de vécus qui ont marqué la relation à l’objet. Chaque souvenir relié à l’objet perdu va susciter beaucoup de tristesse et engendrer toute cette phase dépressive qui est une phase cruciale du deuil. C’est parce que ce processus est fort que la période mélancolique va être longue. Cette période fait partie des étapes du deuil.
Ne pleurez pas si vous n’en ressentez pas le besoin
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tout le monde ne réagit pas de la même façon face au deuil et tout le monde ne ressent pas l’envie de pleurer. Vous pouvez être profondément triste sans verser une seule larme, même si votre entourage pourrait penser qu’il est étrange que vous n’exprimiez pas vos sentiments plus ouvertement. Tout le monde gère son chagrin différemment, ne vous forcez pas à pleurer si vous n’en avez pas envie.
Ne vous imposez pas de limites de temps
Vous avez peut-être entendu dire que « le deuil dure un an », ça ne parait pas si long, n’est-ce pas ? Malheureusement, vous pourriez avoir besoin de plus ou moins de temps pour gérer votre douleur et vous ne devez pas vous sentir mal si après des mois et des mois, vous avez l’impression de n’avoir fait aucun progrès. Vous devrez apprendre à faire face à vos sentiments et voir où ils vous mènent. Votre entourage pourrait avoir des attentes quant à votre état d’esprit après un certain temps, mais vos sentiments profonds sont indépendants de ce que les gens attendent de vous . En fait, vous pourriez ne jamais être capable de sortir totalement de votre deuil. Quelque chose vous rappellera toujours un parent disparu, même des années plus tard et c’est parfaitement normal.
Se remettre signifie en fait trouver le meilleur moyen de gérer à vos sentiments de façon à pouvoir aller de l’avant, ce qui est différent de passer à autre chose .
l’acceptation
Enfin, la dernière phase du processus de deuil est l’acceptation de la perte. C’est la terminaison du deuil, le moment du rétablissement. Peu à peu, tous les intérêts de la vie quotidienne vont se réinstaurer doucement : la personne endeuillée va réussir à investir de nouveaux objets, de nouvelles relations et avoir la capacité de se souvenir de la perte, de l’objet perdu, sans douleur, sans affliction. Surmonter le deuil ce n’est pas oublier la perte, mais être capable de vivre avec sans souffrir. La phase d’acceptation est ressentie lorsque l’individu endeuillé a pleinement conscience de la perte. Aussi, l’organisation de la vie est de nouveau possible, il s’agit de la reconstruire entièrement et volontairement. Cette phase place le deuil dans une orientation positive, la personne se projette dans l’avenir. La résilience développée pendant tout ce travail de deuil conduit généralement à un renouveau.
La quête de sens qui prend forme tout au long de cette étape permet de découvrir que le vide provoqué par la perte a offert quelque chose d’inédit pour l’individu. C’est en quelque sorte une nouvelle vie : la personne a entrepris tout un travail sur elle-même qui l’a amenée à déployer la signification qu’elle veut redonner à sa vie et également celui qu’elle souhaite transmettre (à ses enfants, à l’environnement, à l’humanité en général). À la suite d’une perte, une forme de transcendance est possible lorsque la personne arrive à ce niveau du deuil : nombreuses sont les personnes qui décident d’enclencher des changements qu’elles repoussaient jusqu’à maintenant. Le deuil transforme profondément et il s’agit alors d’en tirer parti : s’investir spirituellement, entreprendre un projet rêvé depuis longtemps, se dépasser dans le cadre d’une activité.
Pour certaines personnes il est temps d’être enfin elles-mêmes, en phase avec leurs valeurs et leur identité. Dans tous les cas, cette vision transcendante accompagne les individus endeuillés en allant à la rencontre d’un autre potentiel d’eux-mêmes, potentiel dont ils n’avaient pas forcément conscience avant l’incident.
Ne tenez pas compte des 5 étapes du deuil
Si vous êtes en deuil, vous avez probablement entendu parler des cinq étapes du deuil, que chaque personne doit traverser : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Cependant, tout le monde ne traverse pas ces cinq étapes avant de trouver la paix et tout le monde ne les traverse pas dans le même ordre. Par exemple, vous pourriez faire face à la dépression en premier, puis à la colère. Si vous faites face à ces étapes, il peut vous aider de savoir que d’autres personnes ont fait le même cheminement, mais ne pensez pas que vous ne pouvez pas faire votre deuil sans être passé par toutes ces étapes.
Appuyez-vous sur votre famille et vos amis
C’est pour cela qu’ils sont là, non ? Vos amis et votre famille ne sont pas seulement là pour partager de bons moments et les fêtes de fin d’année. Ils doivent vous soutenir dans votre peine, vous écouter et vous aider lorsque vous en avez besoin. Confiez votre chagrin à un ami proche ou un membre de votre famille et prenez l’habitude de passer du temps avec ceux qui vous sont chers, dans un cadre calme et relaxant. Évidemment, aller faire la fête avec vos proches ne pourrait que vous stresser davantage et vous faire sentir mal, mais regarder un film ou partager un repas avec un ami est un bon moyen de vous remonter le moral . Si vous en ressentez le besoin, accordez-vous du temps seul. Ne vous forcez pas à être sociable si vous n’en avez pas envie. Cependant, si vous n’avez plus envie de voir personne, vous pourriez glisser vers une grave dépression.
Si fréquenter vos proches vous apaise vraiment, alors prenez le temps de passer encore plus de temps avec vos amis et d’organiser des réunions de famille plus souvent que d’habitude.
Trouvez du réconfort dans la foi
Si vous n’êtes pas pratiquant, ce pourrait être le moment de vous intéresser à vos croyances et de rejoindre une communauté religieuse. Vous pourriez trouver du réconfort en parlant à un prêtre, rabbin, imam ou tout autre leadeur religieux et en assistant aux offices et évènements religieux de votre communauté. Ce sera également l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes qui vous soutiendront ou de simplement prendre le temps de réfléchir à votre foi et vos croyances, ce qui pourrait apaiser votre chagrin .
Rejoignez un groupe de soutien
Ces groupes vous permettront de partager votre deuil avec des gens qui traversent des épreuves similaires et qui vous comprendront. Peut-être avez-vous l’impression de ne pas pouvoir vous tourner vers votre famille et vos amis, car ils ne comprennent pas ce que vous traversez, car ils n’ont jamais vécu d’expériences comparables, et ce, même s’ils font de leur mieux pour vous soutenir. Les groupes de soutien vous permettront de partager vos émotions avec des gens qui souffrent de la même façon, bien qu’évidemment chaque expérience soit unique. Vous pourrez vous entraider et y trouverez du réconfort. Les groupes de soutien ne conviennent pas à tout le monde. Si après avoir rejoint un groupe, vous n’avez pas l’impression que cela vous apporte quoi que ce soit, vous êtes libre de le quitter.
Faites-vous aider par un psychologue ou un thérapeute
Parfois, faire part de vos sentiments à un professionnel qui ne vous connait pas personnellement peut être un grand soulagement. Cela pourrait vous aider à mettre de l’ordre dans vos sentiments et vous permettrait d’obtenir des conseils d’une personne neutre en qui vous avez confiance. Vous pourriez aussi avoir simplement envie de parler et vous sentir plus libre d’exprimer vos sentiments avec une personne que vous ne verrez pas en dehors de son cabinet. Consulter un psychologue ne signifie pas que vous êtes anormal ou faible : admettre que vous avez besoin d’aide est un signe de force . Ne vous préoccupez pas si les personnes qui vous entourent sont gênées ou embarrassées, c’est un détail sans importance et il est préférable de vivre pleinement plutôt que de se forcer à sourire lors d’une journée de travail difficile quand vous avez des difficultés à ouvrir un mail.
Songez à adopter un animal de compagnie
Ceci peut paraitre ridicule : comment un chaton pourrait-il vous consoler de la mort d’un ami proche ? Cet animal ne remplacera bien sûr pas cet être cher, mais il pourrait tout de même vous apporter du réconfort. Vous devez cependant être suffisamment stable pour pouvoir en prendre soin. Câliner une petite créature qui vous aimera inconditionnellement apaisera votre douleur et prendre soin d’un être vivant vous fera sentir plus fort. Il a été prouvé que les animaux de compagnie soulagent le stress et vous pourriez aussi avoir besoin de cela.
Reposez-vous
Dormir 7 à 8 heures par nuit peut sembler bien dérisoire, mais c’est absolument essentiel de vous y appliquer et de prendre soin de vous lors d’une épreuve difficile. Vous passez surement des nuits sans dormir, à ressasser votre chagrin. Ou peut-être restez-vous au lit 14 heures par jour parce que vous n’avez pas la force d’affronter le monde. Essayez de trouver un équilibre, de dormir suffisamment, mais pas trop, même si se lever est pour vous une épreuve. Si vous avez du mal à dormir, évitez la caféine . Si vous ne pouvez vraiment pas trouver le sommeil, demandez à votre médecin de vous prescrire des somnifères, mais n’en abusez pas.
Restez en bonne santé
En faisant face à un deuil, vous pourriez arrêter de prendre soin de votre santé. Peut-être êtes-vous trop triste pour manger ne serait-ce qu’un repas par jour ou n’avez-vous pas la force d’aller faire les courses et de cuisiner et vous contentez alors de commander une pizza à chaque repas. Forcez-vous à manger trois repas équilibrés chaque jour et à manger des aliments qui vous font du bien plutôt que des aliments qui vous ramollissent et vous fatiguent davantage . Si vous n’avez vraiment pas la force de cuisiner, demandez à un ami de vous préparer des plats réconfortants. Essayez de faire de l’exercice au moins une fois par semaine, et même, si possible, tous les deux jours. Une petite marche quotidienne de trente minutes vous fera sentir plus fort et vous éclaircira les idées. Vous devrez aussi éviter de boire de l’alcool jusqu’à avoir retrouvé votre équilibre
Prenez soin de votre santé mentale
Tout le monde fait face au deuil de façons différentes et consulter un thérapeute est une très bonne chose. Vous devrez surveiller que vous ne vous sentiez pas excessivement déprimé, anxieux ou en colère. Consultez un médecin ou spécialiste de la santé mentale si vous vous sentez incapable de mener une vie normale, ne sortez plus de chez vous ou ressentez de l’anxiété ou de la colère à chaque mouvement. Prendre soin de votre esprit est tout aussi important que prendre soin de votre corps, en particulier lorsque vous traversez un deuil.
Passez du temps en extérieur
Il est prouvé scientifiquement que le soleil rend les gens plus heureux. Allez vous assoir au parc plutôt que de vous enfermer dans votre chambre. Allez faire les courses à pied plutôt qu’en voiture. Asseyez-vous sur votre balcon plutôt qu’au fond de votre lit pour lire votre livre. Ces petits changements feront toute la différence.
Ayez des activités
Rester assis(e) à vous morfondre sur votre douleur ne fera que la renforcer. Avoir des activités productives peut au contraire vous aider. Méditez ! L’un des bénéfices de la méditation est de trouver la force intérieure dont vous n’êtes pas conscient(e). Cette force intérieure peut se révéler très utile pour se sentir fort intérieurement. Méditer environ 10 minutes par jour peut avoir de grands avantages. Écoutez de la bonne musique. La musique a le pouvoir de changer votre humeur instantanément. Écouter de la bonne musique et même danser est une excellente activité pour vous donner un coup de pouce. N’écoutez cependant pas de musique triste, cela ne vous aidera pas du tout et ne fera que vous faire sentir encore plus affligé, écoutez de la musique joyeuse comme Kool and the gang et montez le volume ! Soyez sincèrement reconnaissant(e) pour ce que vous avez.
Regardez cet univers immense et merveilleux dans lequel vous vivez, ouvrez les bras et dites merci pour tout ce que vous possédez en essayant de ressentir de la gratitude, cela aura un effet très positif sur votre humeur.
Tenez un journal intime
Écrire un journal au moins une ou deux fois par semaine peut vous permettre de vous libérer de vos émotions, d’en garder le contrôle et vous aider à réfléchir sur votre vie de tous les jours. Vous pourriez avoir le sentiment que le temps s’est arrêté depuis la perte d’un proche ou que vous n’avez pas eu le temps d’y réfléchir et écrire dans un journal peut alors vous aider à entrer contact avec vos émotions et à reprendre une vie normale.
Préparez-vous à faire face à des rechutes
Le chagrin ne diminue pas de façon constante et oui, vous allez vous sentir mal lors de certains moments qui vous rappelleront l’être disparu. Ces moments sont bien souvent les fêtes de fin d’année, les évènements familiaux ou le simple fait de revoir des gens qui vous rappellent cette personne. Si vous savez que vous allez être confronté à des évènements ou à des gens qui vont vous troubler, assurez-vous d’être bien entouré et prévoyez une porte de sortie si cela est nécessaire. Si vous aviez l’habitude de passer Noël avec un proche disparu, assurez-vous de préparer votre réveillon des mois à l’avance afin de ne pas vous retrouver seul chez vous à ce moment-là.
Ne prenez pas de grandes décisions
Attendez de vous sentir plus calme et rationnel avant de prendre une grande décision. Le chagrin que vous ressentez vous incite peut-être à penser qu’il est temps de divorcer, de poser votre démission, de déménager à l’autre bout du monde ou de prendre toute autre décision majeure, mais il serait préférable de prendre le temps de réfléchir afin d’être sûr que ce soit le mieux pour vous. Même si vous songez à ces changements depuis longtemps, prenez vos décisions à tête reposée et évitez de faire des choix que vous regretterez plus tard . Une fois que vous avez pris une décision, donnez-vous au moins deux mois avant de la mettre à exécution. Lorsque le moment arrive, demandez-vous si c’était vraiment la meilleure décision à prendre.
Prenez de nouvelles habitudes
Il ne sera probablement pas possible de réorganiser entièrement votre quotidien pour faire face à votre deuil, mais faire des changements dans votre vie vous fera du bien. Trouvez un nouveau café, au lieu de continuer à fréquenter celui où vous et votre ami aviez l’habitude d’aller déjeuner le dimanche. Réorganisez vos horaires de travail. Trouvez un nouveau loisir ou centre d’intérêt et consacrez-vous à cette activité plusieurs fois par semaine. Essayez un nouveau sport, comme le yoga ou le jogging. Vous n’avez pas à changer toute votre vie, surtout si votre quotidien vous convenait auparavant, mais trouvez de nouvelles sources de plaisir qui ne vous rappellent pas l’être perdu.
Soyez patient
Cela ne signifie pas que vous devez attendre les bras croisés que votre chagrin s’évapore comme par enchantement. Cela n’arrivera malheureusement pas. Mais peu à peu, vous prendrez conscience que vous pouvez vivre avec votre chagrin et aller de l’avant. La personne que vous avez perdue aura toujours sa place dans votre cœur et votre esprit, mais un jour viendra où la douleur de cette perte ne sera plus écrasante. Continuez à vous dire que les choses iront mieux, même si cela vous semble cliché et prenez soin de vous en attendant de vous sentir mieux.
Conclusion
Le deuil est l’événement de vie le plus stressant. Ce n’est pas un processus contrôlable, il s’impose à nous. Mais l’accueillir pleinement permet de mieux le vivre. Connaître les étapes du deuil est intéressant afin de suivre l’évolution de ses émotions lors de cette période douloureuse. La thérapie est essentielle pour ne pas rester coincé dans une phase trop longtemps. Aussi, il est important de prendre en compte la façon dont le décès est survenu : un traumatisme est parfois à gérer, en plus de la disparition. Le travail de deuil ne consiste pas uniquement à accepter la perte et à vivre avec, c’est également un cheminement vers le renouveau.
En savoir plus sur JeunInfo.J.I.
Subscribe to get the latest posts sent to your email.