Comment apprendre de ses erreurs ?
Comment apprendre de ses erreurs ? Partout aujourd’hui sont vantées les « vertus de l’échec ». Mais alors que rien ne semble plus difficile que de se relever après un coup dur, apprendre de ses erreurs peut réellement nous rendre plus heureux. Mais comment parvenir à tirer du positif de nos expériences ratées ? Il est de notoriété publique que personne n’est parfait et que nous faisons tous des erreurs. Mais lorsque nous commettons des erreurs, elles sont quasiment toujours considérées comme des échecs. Tandis qu’en acceptant nos erreurs et en apprenant d’elles, nous pouvons atteindre un état de satisfaction et de réussite. Voilà quelques années que la défaite n’est plus vue comme une honte. Aujourd’hui, on appelle même à valoriser l’échec. Et pour ce faire, il faut apprendre de ses erreurs.
Une chose plus facile à dire qu’à faire. Car tirer du positif de nos expériences ‘ratées’ n’est pas inné. Cependant, il existe des techniques pour apprendre à se nourrir de ces déceptions.
Pourquoi il est important d’apprendre de ses erreurs ?
Apprendre de ses erreurs est un excellent moyen de transformer une expérience négative en quelque chose de positif, en grandissant et en évitant la même erreur à l’avenir. Cela peut nous aider à rester calme sous pression, à renforcer notre confiance en nous, à aller de l’avant et à faire confiance à notre instinct. Cela s’applique aussi bien à notre vie professionnelle qu’à notre vie privée. Par exemple, si vous échouez à un examen de conduite, plutôt que d’abandonner et de penser que vous êtes nul, analysez les grosses ou petites erreurs que vous avez commises ainsi vous ne risquerez pas de refaire les mêmes erreurs au prochain examen. En outre, notre bien-être émotionnel en bénéficie également. Le bien-être émotionnel est notre capacité à reconnaître et à accepter tous nos sentiments, qu’ils soient agréables ou désagréables. Cela influence la façon dont nous répondons aux défis et gérons les émotions négatives.
Si nous n’acceptons pas nos erreurs et n’en tirons pas de leçons, nous courons le risque de les laisser nous définir ou de ternir la façon dont nous nous percevons et percevons le monde. Cela peut nuire à notre bien-être émotionnel, car nous nous remettons continuellement en question et conservons des émotions négatives, comme l’amertume ou la colère.
Si nous disposons d’exemples sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour gérer des émotions négatives ou faire face à une situation passée, notre confiance en nous peut augmenter, de même que notre résistance aux défis quotidiens. Cela peut conduire à un bien-être émotionnel général. Il s’agit d’apprendre à améliorer la prise de décision, à atténuer les risques et à se développer en tant qu’individu. Même si, sur le moment, c’est agaçant de faire des erreurs, en changeant d’état d’esprit et en nous concentrant sur ce que nous avons appris, nous pouvons utiliser ces erreurs à notre avantage. Apprendre de nos erreurs nous apprend aussi sur nous-mêmes. Comment gérons-nous la déception ? Pouvons-nous participer à une conversation gênante pour expliquer une erreur ? Jusqu’où avons-nous confiance en nous-mêmes ?
Se focaliser sur nos erreurs peut également entraver nos objectifs personnels. C’est souvent la peur de commettre une erreur qui peut nous empêcher d’entreprendre quelque chose. Qu’il s’agisse de s’engager dans un parcours professionnel ou de voyager à travers le monde, vous pourriez être surpris de voir à quel point vous pouvez être courageux si vous acceptez que tout le monde fasse des erreurs, plutôt que de vous juger pour elles.
Comment transformer ses erreurs en leçons de vie ?
Chaque situation est différente, mais les moyens suivants peuvent aider à donner un sens à nos erreurs et à commencer à les transformer en leçons de vie :
Prenez du recul et de la distance
Pour célébrer l’échec et en tirer du positif, rien de tel que de panser son égo. Pour cela, vous devez prendre de la distance avec vos erreurs en adoptant une nouvelle perspective. Une étude, publiée en 2017 dans Advances in Experimental Social Psychology, avait révélé que l’auto-distanciation pouvait aider à atténuer nos émotions négatives, nous permettant de voir les événements d’une manière plus objective et moins menaçante. Pour cela, parlez de vous à la troisième personne du singulier peut aider. Ces recherches avaient effectivement démontré “les avantages de la distanciation en tant qu’outil d’autorégulation”. Plus précisément, “les participants du groupe ‘auto-distancé’ ont affiché des niveaux plus faibles de réactivité émotionnelle négative”.
Ceux ayant pris une distance cognitive avec leurs actions passées s’étaient moins concentrés sur le récit de leurs expériences négatives « et plus sur la reconstruction de celle-ci de manière à ce qu’elle leur permette de comprendre et de clore la situation”, avait conclu l’étude.
Acceptez que l’erreur est humaine
Mais rien ne sera plus efficace pour apprendre de vos erreurs que de modifier la perception péjorative que vous avez d’elles. “Notre société dénigre les échecs et les erreurs, et par conséquent nous sommes susceptibles d’avoir honte de nos erreurs et d’essayer de les cacher. Plus nous nous sentons coupables et honteux, et plus nous essayons de cacher nos erreurs aux autres, plus nous sommes susceptibles de les répéter« , explique Pragya Agarwal, professeure à l’Université de Loughborough, au média The Conversation. Ainsi, soyez à l’aise avec vos défaites. Occultez le regard extérieur et la honte qui va avec. « Peu importe ce qu’on vous dit, l’important c’est comment vous vivez votre mauvaise expérience et comment vous trouvez des ressorts de réussite dans l’analyse de ce sentiment d’échec.
Accepter l’échec, quel qu’il soit, et repartir à zéro, c’est aussi une aventure de la créativité extérieure, ce n’est pas la fin de l’expérience vécue, c’est sa métamorphose », préconise alors le philosophe et essayiste Charles Pépin à France Inter.
Reconnaissez vos erreurs
Il faut se remettre en question et faire face à ses défauts. Lorsque nous commettons une erreur, nous pouvons avoir honte et identifier cette même erreur peut nous faire sentir mal à l’aise, sur la défensive ou triste. Soyez indulgent envers vous-même et rappelez-vous que vous n’êtes qu’un être humain.
Acceptez les critiques
Si vous ne recevez pas automatiquement un retour, demandez-en. Que ce soit de la part d’un collègue de travail ou d’un ami, un retour constructif peut vous apporter, rapidement, des solutions et des connaissances.
Créez un plan d’action
Remettez-vous en question et réfléchissez à ce que vous auriez pu faire différemment, et à la manière dont cette expérience vous aidera à l’avenir. Cette résilience peut améliorer notre bien-être émotionnel en développant la façon dont nous gérons les émotions négatives et nous aider à évaluer la probabilité du résultat la prochaine fois.
Mettez vos connaissances en pratique
Cette étape nécessite de la pratique, de l’engagement et une pensée positive. Utilisez ce que vous avez appris de l’erreur en question, ainsi que ce qu’elle vous a appris sur vous-même. Soyez fier d’avoir assumé la responsabilité de votre erreur. Ensuite, ayez le courage nécessaire pour modifier votre comportement ou votre façon de penser à l’avenir. Par exemple, vous n’avez pas obtenu le poste que vous souhaitiez après l’entretien et vous êtes déçu de vous-même. Lorsque vous demandez un retour objectif, l’entreprise vous dit qu’elle pensait que vous n’étiez pas préparé à l’entretien. Plutôt que de vous réprimander, réfléchissez à la manière dont vous pourriez modifier votre comportement avant votre prochain entretien d’embauche.
Établissez un plan d’action et la prochaine fois, assurez-vous d’avoir fait des recherches sur l’entreprise et de comprendre en quoi vos compétences et votre expérience conviennent à ce poste en particulier.
Enseignez aux autres vos leçons de vie
Il ne s’agit pas seulement de tirer des leçons de l’erreur commise, mais aussi d’assumer la responsabilité de ses erreurs et de savoir comment en tirer parti. Par exemple, une personne plus âgée que vous peut avoir vécu une situation similaire et vous donner des conseils sur la façon dont elle l’a abordée lorsqu’elle avait votre âge. Cette étape renforce également le fait que faire des erreurs est tout à fait normal et que tout le monde le fait !
Voyez l’échec comme un défi et une façon de grandir
Et si on commençait à percevoir l’échec comme l’occasion d’en apprendre plus ? “Il est difficile de voir l’échec positivement lorsque notre seul but est d’atteindre un objectif particulier, mais pas si nous avons aussi d’autres objectifs, y compris apprendre de l’expérience et grandir« , explique l’expert à Psychology Today. Car chaque revers de la vie nous en enseigne un peu plus sur nous-même. Une rupture nous pousse à nous questionner sur nos envies en matière de couple. Un projet échoué nous apprend comment mieux travailler. Alors pourquoi ne pas voir nos erreurs comme une façon de devenir plus résilient.es ? « Si nous croyons en notre capacité à nous améliorer et à maîtriser de nouvelles compétences, même si nous n’avons pas atteint exactement ce que nous visions, il devient plus facile de persévérer face à l’adversité”, conclut Arash Emamzadeh.
Pratiquez l’auto-compassion
Pour sortir grandi.e d’une expérience négative, l’essentiel est de ne pas s’auto-flageller. Car pratiquer l’auto-compassion aura toujours plus d’avantages pour vos futures expériences qu’une trop sévère auto-critique. Ainsi, pour tirer du positif de cette mésaventure, rappelez-vous en quoi vous êtes doué.e, quelles sont vos capacités dans tel domaine d’expertise, ce que vous avez entrepris de positif ces derniers temps. Car si vous vous sentez confiant.e et en sécurité, vous aurez moins de chance de répéter vos erreurs. Et dites-vous que cet échec vient aussi parfaire votre caractère. “L’échec nous rend humble et cette humilité est souvent le début de la réussite”, nous précisait, dans un article sur les vertus de l’échec, toujours Charles Pépin.
Et personne n’a envie d’être arrogant.e et dédaigneux.se. Les erreurs vous poussent à vous remettre en question, à être empathique et compréhensif.ve avec les autres. Alors après vous être complimenté.e sans modération, dites-vous que, finalement, cette expérience vous a peut-être rendu service.
Pourquoi il est si difficile d’apprendre de ses erreurs ?
Malgré tout ce qu’on peut entendre, il n’est pas facile de tirer un enseignement de nos échecs. Tout d’abord, parce que nous répétons les mêmes erreurs de façon inconsciente : “nos cerveaux sont paresseux et il faut beaucoup d’efforts cognitifs pour changer le script et ces raccourcis que nous avons déjà construits. Nous sommes donc plus susceptibles de nous rabattre sur les mêmes schémas de comportements et d’actions, même lorsque nous sommes conscients de répéter nos erreurs”, détaille Pragya Agarwal, à The Conversation. De ce fait, il semble naturel de ne pas toujours réussir à gérer l’échec de façon constructive. Car nous nous sentons misérables d’avoir répété le même schéma.
Mais aussi car “la plupart d’entre nous veulent nous considérer comme des personnes compétentes et capables”, ajoute Hallgeir Sjåstad, professeur de psychologie et de leadership à la Norwegian School of Economics, à la BBC. Mais finalement, pour garder espoir, dites-vous que “si vous n’échouez jamais, vous visez probablement trop bas”, conclut le professeur.
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