Comment demander une augmentation de salaire ?
Demander une augmentation de salaire : partez du principe que si vous ne demandez pas, vous n’aurez pas d’augmentation de salaire. Alors préparez vos arguments, car la situation peut être plus compliquée que vous ne le pensez. Comment demander une augmentation ? Comment bien la négocier et au bon moment ? Croire que vos compétences et votre performance seront récompensées par une augmentation de salaire que l’on viendra vous annoncer est une attitude qui mène à la déception. Pour obtenir quelque chose, il faut le demander ! Alors comment demander une augmentation ? Aujourd’hui, les augmentations de salaire sont, la plupart du temps, le fruit d’une annonce ; on voit des salariés qui attendent cette annonce, partant du postulat suivant : je suis compétent, je fais bien mon travail, mon patron va s’en apercevoir et, forcément, m’augmenter. Cette attitude passive, particulièrement observable chez les femmes, ne génère que de la frustration car, si l’on ne demande rien, on n’obtient rien. Alors pourquoi et comment demander une augmentation de salaire ?
Si vous estimez que vous avez réalisé un excellent travail, n’ayez pas peur d’approcher votre employeur pour lui demander une augmentation de salaire. Beaucoup de personnes hésitent à demander une augmentation, même si elles savent qu’elles la méritent et se font des excuses, comme : « l’économie est au plus bas en ce moment » ou « je ne trouverai jamais le temps pour présenter ma demande. » Si c’est votre cas, alors il est temps pour vous de changer d’attitude et de commencer à réfléchir sur le moyen d’obtenir l’augmentation de salaire que vous méritez.
Quels sont vos droits concernant l’augmentation de salaire ?
La logique voudrait qu’une augmentation salariale soit toujours liée à nos résultats professionnels : c’est un des arguments les plus valables en entretien d’évaluation pour demander une augmentation. Hélas, c’est bien souvent le contexte financier d’une entreprise et la politique RH qui dictera les enveloppes alouées aux augmentations. Il est donc par exemple légal en France d’avoir une promotion sans augmentation de salaire. Et oui ! L’employeur n’est pas tenu de vous payer un certain montant ou donner une certaine augmentation de salaire, sauf dans les cas suivants :
- Au minimum indiqué dans votre convention collective, selon votre poste ;
- Au minimum au SMIC en vigueur (et donc selon ses réévaluations) ;
Equitablement entre employés au même poste et avec la même expérience (notamment entre hommes et femmes selon l’article L140-2 du code du travail).
Les bonnes raisons selon les managers de donner une augmentation
Généralement, on n’obtient pas une augmentation sans raison. Plusieurs facteurs plaisent aux managers, et sont considérés comme une bonne raison de vous permettre de négocier une augmentation. Lesquels ? Nous faisons le point ci-dessous.
Après l’atteinte d’objectifs ou plusieurs succès
Vous avez dépassé vos objectifs, relevé un challenge important et enchaîné les succès sur le long terme, alors il est temps de demander une augmentation car vous le méritez. Attention à ne pas confondre l’augmentation avec la prime exceptionnelle. La réussite totale d’un projet, ne justifie pas forcément la demande d’une augmentation. « Dans ce cas, mieux vaut demander une prime, c’est plus logique », assure François Enius, coach de dirigeants. Une augmentation vient en général reconnaître un travail continu ou une évolution des responsabilités.
Si votre salaire est en dessous du marché
Pour différentes raisons, votre rémunération est inférieure à la moyenne en vigueur dans votre fonction et avec expérience. « Un rattrapage de salaire de l’ordre de 4 à 5 % doit être anticipé dans les budgets annuels. Le salarié ne doit pas mettre son manager au pied du mur mais évoquer la question avec lui bien avant la clôture des budgets. Le mettre en condition pour qu’il accepte d’ouvrir la négociation », conseille François Enius. Encore une fois, « il faut bien se renseigner sur la politique salariale de l’entreprise, afin de ne pas être trop gourmand dans sa demande. Si l’entreprise a pour habitude d’augmenter de 4 %, n’allez pas demander 10 % », conseille Laurence Salvador, ancienne coache personnelle et professionnelle.
Quel montant demander pour une augmentation ?
Vous vous êtes illustré professionnellement au cours de l’année, et vous pensez mériter une augmentation. Après avoir démontré votre valeur dans l’entreprise, vous allez devoir préciser les montants souhaités. Alors, quel pourcentage d’augmentation demander ? Pour ce dernier point, un mot d’ordre : réalisme. Vous devez être réaliste et pas trop gourmand. En restant chez le même employeur, vous obtiendrez rarement une revalorisation de 10 % ou plus. Restez raisonnable, de l’ordre de 4 à 5 %. Préférez une fourchette à un montant ferme. Les seules exceptions sont si vous êtes payé très largement en dessous du marché ou si vous n’avez pas été augmenté depuis de nombreuses années : l’entreprise peut alors accepter de rattraper le retard.
Quelle attitude adopter pour une demande d’augmentation ?
Commencez l’entretien par des sujets faciles. « On élimine le stress en abordant le rendez-vous par des banalités comme un fait positif, ou l’ambiance de l’équipe », conseille l’ex-coache Laurence Salvador. La courtoisie et l’assurance sont de rigueur. Et pendant votre argumentaire, demandez l’avis de votre manager « Quelle est votre position au sujet de ma demande ? », propose la coache. Posez également des questions ne pouvant donner lieu qu’à des réponses affirmatives de votre manager, du type « Êtes-vous d’accord avec moi sur le fait que mes résultats ont apporté une réelle plus-value à l’entreprise ? ».
Comment justifier une demande d’augmentation de salaire ?
Il faut bien comprendre la question du côté de l’employeur : « Pourquoi augmenter ce collaborateur plutôt qu’un autre ? ». Olivier Gélis, ancien directeur général de Robert Half International France explique : « C’est à ce stade qu’intervient la notion de rareté et de rentabilité du salarié. Très clairement, on a très peu de chance d’obtenir une augmentation si on est un collaborateur « interchangeable ». L’entreprise sera plus ouverte à augmenter les éléments qui sont absolument nécessaires et indispensables à son développement. » Quels sont les bons arguments pour négocier son augmentation ? Il est primordial d’accumuler des éléments factuels, quantitatifs et qualitatifs donc tangibles, permettant de mesurer la performance : économies réalisées, revenus générés, erreurs évitées, augmentation de la productivité… L’accumulation de ces preuves incontestables démontre la valeur ajoutée apportée à l’entreprise.
« Vous avez contribué à l’amélioration de la qualité, de la satisfaction des clients ou avez développé une intelligence émotionnelle au service de l’entreprise, il ne tient qu’à vous de rappeler à votre manager les éléments sur lesquels vous fondez votre demande », ajoute Olivier Gélis.
Obtenir une augmentation de salaire : les conseils efficaces
Le maître-mot d’une demande d’augmentation de salaire ? Négociation ! Vous devrez mettre toutes les chances de votre côté afin d’obtenir les résultats escomptés. Cet exercice n’est pas aisé, mais si vous désirez être augmenté.e, vous ne pouvez y couper.
Assurez-vous d’avoir un avantage
Dans la plupart des cas, il est difficile d’obtenir une augmentation de salaire, sauf si vous avez un avantage. L’avantage peut prendre la forme d’une offre d’emploi plus intéressante que votre emploi actuel ou bien l’exécution de votre fonction d’une manière cohérente, effective et régulière, au-delà de ce que prévoit votre fiche de poste . Si vous êtes un « employé vedette », une bonne entreprise trouvera généralement un moyen pour satisfaire votre demande. Cependant, sachez qu’une tactique assez courante, pour essayer de dissuader un employé de demander une augmentation, consiste à lui dire que l’entreprise a déjà épuisé son budget annuel . Cela signifie qu’avant d’insister, vous devez bien connaitre votre valeur professionnelle selon des critères objectifs . Si vous avez déjà négocié un accord salarial avec votre patron, il est souvent difficile de demander plus. Votre patron suppose que vous êtes satisfait de votre salaire et s’il n’y a pas une bonne raison, il ne sera pas favorable pour augmenter la charge financière de l’entreprise.
Soyez prudent lorsque vous utilisez une autre offre d’emploi comme moyen de pression. Votre patron peut vous prendre au mot, il est important d’avoir vraiment une offre d’emploi et de vouloir l’accepter, si votre patron rejette votre demande. Tenez-vous prêt à faire face à cette situation !
Soyez réaliste dans vos attentes
Si votre entreprise a déjà dépassé le budget prévu et souffre des effets de la récession, des diminutions des dépenses ou pour toute autre raison, vous pouvez remettre la présentation de votre demande à plus tard. Au cours d’une période de récession, certaines entreprises ne sont pas en mesure d’accorder des augmentations de salaire, sans mettre en danger votre emploi. Toutefois, cela ne forme pas un prétexte suffisant pour retarder indéfiniment votre demande de promotion.
Soyez clair et explicite dans votre demande d’augmentation
Il appartient à la personne qui veut être augmentée d’en faire la demande et de donner un chiffre. Aucune ambiguité afin d’être clair dans sa communication avec l’employeur et/ou les RH. Une demande courtoise et chiffrée n’est pas la garantie d’obtenir gain de cause mais elle est souvent bien vue : elle ouvre une discussion portant sur le futur au lieu de s’attarder sur un reproche lié au passé. Cela permet au manager, qui ne se sent pas obligé de se justifier, d’aller vers une discussion constructive. En France, on parle peut de salaire en chiffres, ou tout du moins peu ouvertement : ce n’est donc pas qu’une question de timidité au travail. Il faut apprendre à déconstruire cette gêne quant à l’argent que l’on gagne et demander son dû ouvertement à qui de droit.
Préparez votre demande d’augmentation salariale en amont
Pas question d’improviser cette démarche, votre propos et votre mental doivent être préparés. Il faudra donc, en amont :
- Se renseigner sur la réalité financière de l’entreprise ;
- Se demander si l’on est légitime à demander une augmentation de salaire (et si d’autres personnes sont avant vous sur la liste)
- Recenser les arguments qui plaident en votre faveur (avec des chiffres précis à avancer pour étayer votre propos : résultats, salaires moyens…)
- Structurer votre discours par écrit ;
- S’entraîner et répéter à l’oral.
Comprenez les politiques de votre entreprise
Lisez le manuel de l’employé et familiarisez-vous avec l’intranet de l’entreprise, si elle en a un ou mieux encore, discutez avec quelqu’un qui travaille dans le service des ressources humaines. Voici les points que vous devez éclaircir. Est-ce que votre entreprise procède à des examens annuels de performance, pour déterminer votre salaire ? Est-ce que les salaires augmentent selon un calendrier fixe ou en fonction du grade ? Qui peut prendre la décision ou provoquer une prise de décision ?
Sachez ce que vous valez, objectivement
Il est facile de croire que vous valez plus, surtout si vous pensez que vous travaillez à raison de 110 % tous les jours, mais vous devez le démontrer objectivement, en évaluant votre valeur professionnelle par rapport à celle des autres, dans votre branche d’activité. De nombreux employeurs n’accordent pas d’augmentation de salaire, si le rendement actuel de l’employé ne dépasse pas son rendement initial à l’embauche de 20 %. Voici les points à prendre en compte, lorsque vous faites votre autoévaluation :
- votre fiche de poste ;
- vos responsabilités, y compris les tâches de gestion ou de commandement ;
- le nombre d’années d’expérience et l’ancienneté dans l’entreprise ;
- votre niveau d’instruction ;
- votre lieu d’affectation.
Demandez toujours plus que ce que vous désirez
Et oui, ce n’est pas un mythe : votre employeur renégociera fort probablement à la baisse votre demande d’augmentation de salaire. Partez donc avec à l’esprit cette chose simple : vous allez devoir être diplomate et montrer votre flexibilité dans 90% des cas, alors autant préparer le terrain en amont. En général, les employeurs contre-proposent 50% de l’augmentation demandée. Vous cherchez à avoir une augmentation de 200 euros nets mensuels ? Demandez-en 300 ou 400. Si votre requête peut paraître quelque peu déplacée, faites aussi preuve de bon sens : ne but n’est pas non plus de passer pour une personne déraisonnable. Au contraire : demander une augmentation complètement folle (plus de 20% d’augmentation, par exemple) pourrait vous donner l’idée d’une personne déconnectée du marché et étant uniquement investie pour l’argent.
Préparez-vous à un éventuel refus d’augmentation de salaire
Soyez aussi prêt à ce qu’on vous oppose un refus. N’y allez pas sans cela sinon vous risquez de dégrader la relation et de finir dans le reproche.
- Là encore, demandez :
- Pourquoi ce refus ;
- Comment faire pour faire changer d’avis ;
- Une visibilité en mois ;
- Une contre-proposition avec d’autres avantages en nature.
Si rien n’est possible, demandez encore dans quelques mois : votre interlocuteur doit lui aussi soutenir son refus pour préserver l’estime tout comme vous êtes venu vendre votre augmentation de salaire. Attention cependant à ne pas être dans le dénigrement ou le harcèlement, ce qui pourrait briser votre relation avec l’entreprise et vous conduire au burn out (ou à la démission).
Rassemblez quelques données relatives à des postes similaires
Vous avez probablement fait cette recherche avant de négocier votre premier salaire, mais votre rôle et vos responsabilités ont probablement changé dans l’intervalle. Regardez des postes similaires au vôtre dans l’activité, afin de voir le niveau des salaires pour le même travail. Cherchez, pour votre région ou votre zone, le salaire moyen correspondant au travail que vous faites. En ayant des données pour des postes comparables au vôtre, vous serez mieux informé, quand vous parlerez à votre patron. Vous pouvez vous renseigner sur les salaires correspondant à des postes comparables au vôtre, en consultant des sites web, comme Salary.com, GenderGapApp ou Getraised.com . Bien que ces renseignements vous seront utiles pour établir la validité de votre demande, vous ne devez pas les utiliser comme votre principal argument pour obtenir une augmentation de salaire, ils servent à vous informer sur votre valeur professionnelle, mais ils ne sont pas destinés à votre patron .
Surveillez la tendance du marché
Abonnez-vous et consultez régulièrement au moins un magazine spécialisé et faites le point pour parler avec vos futurs collègues. Portez votre regard vers l’horizon et visualisez toujours le futur de votre compagnie et du secteur qui vous concerne. Planifiez une journée ou deux à la fin de chaque mois pour analyser le futur de votre entreprise et du marché. Le fait d’anticiper des actions va vous aider dans vos opérations quotidiennes et dans l’éventuelle négociation de salaire. Vous ouvrirez le chemin vers le futur en améliorant la capacité de l’entreprise à capitaliser sur le marché en fluctuation.
Préparez une liste de vos réalisations
Cette liste vous aidera à déterminer votre propre valeur professionnelle et vous fournira une base objective pour votre demande. Alors que certaines personnes pensent qu’il est utile de faire une liste des réalisations et de la présenter à l’employeur, d’autres sont d’avis que vos réalisations sont évidentes et que vous pouvez vous contenter de les rappeler verbalement à votre patron . Cela dépend de ce que vous savez sur les préférences de votre patron, le type de votre relation avec lui et votre aptitude à réciter vos réalisations par cœur. Si vous choisissez de convaincre votre patron verbalement, mémorisez la liste. Si vous préférez présenter une copie à votre patron, pour qu’il la garde comme référence, d’abord, demandez à quelqu’un de la relire pour vous.
Passez en revue vos antécédents professionnels
Portez une attention particulière aux projets auxquels vous avez participé, aux problèmes que vous avez aidés à résoudre et comment les opérations commerciales et les marges de profit de l’entreprise se sont améliorées depuis votre prise de fonction. Il n’est pas question de bien faire votre travail seulement, ce que normalement vous devez accomplir, mais aussi de dépasser les limites de vos tâches habituelles. Voici quelques questions à considérer, lors de la préparation de votre demande.
- Avez-vous réalisé ou avez-vous aidé à la réalisation d’un projet difficile ? Avez-vous obtenu des résultats positifs de ce projet ?
- Travaillez-vous au-delà de l’horaire normal ou avez-vous l’habitude de respecter les délais ? Est-ce que vous continuez à avoir ce type de conduite ?
- Prenez-vous des initiatives ? De quelles façons ?
- Allez-vous au-delà de ce que vous devez accomplir normalement ? De quelles façons ?
- Économisez-vous le temps et l’argent de l’entreprise ?
- Avez-vous amélioré des systèmes ou des processus ?
- Avez-vous aidé ou formé d’autres employés ? Comme le dit Carolyn Kepcher, « la marée montante soulève tous les bateaux » et un patron veut entendre que vous avez aidé les autres.
Pensez à votre future valeur pour l’entreprise
Ceci indique à votre patron que vous êtes toujours à une longueur d’avance dans la réflexion sur l’avenir de la société . Assurez-vous que vous avez des objectifs à long terme, qui profiteront à l’entreprise. Garder un employé, quitte à lui accorder une augmentation, est souvent plus pratique que de chercher à engager une nouvelle recrue et subir les tracas des entretiens d’embauche. Bien que vous ne voulez pas dire ceci d’emblée, en général votre patron réagira favorablement, lorsque vous mettrez l’accent sur votre avenir dans l’entreprise.
Décidez du montant de l’augmentation que vous souhaitez obtenir
Il est important de ne pas être gourmand et de faire preuve de réalisme. Si vous n’appréciez pas votre position, associez votre augmentation à la progression ou au profit associés à vos actions passées et à vos attentes pour l’avenir. Si vous pensez que vous allez apporter un contrat ou un projet lucratif au cours des prochains mois, cela peut couvrir les dépenses liées à votre augmentation (et peut-être même plus). Les profits que vous allez générer durant les 10 prochains mois ont une implication qui n’a pas à être explicite, mais si cela est bien présenté, la conclusion est logique. Si votre patron voit une façon simple de justifier une augmentation de salaire, vous avez une position solide. La tactique habituelle de négociation, qui consiste à placer la barre très haut, peut se révéler désastreuse, quand il s’agit d’une augmentation de salaire, car votre patron peut penser que vous êtes ridicule.
Décomposez le montant, de sorte qu’il ne semble pas énorme. Par exemple, dites que l’augmentation ne représente qu’un supplément de 40 € par semaine, plutôt que de dire qu’elle équivaut à 2 080 € par an . Vous pouvez aussi demander plus qu’une augmentation de salaire. Peut-être que vous serez heureux d’avoir autre chose que de l’argent, par exemple des actions ou des parts dans la société ou bien une indemnité de tenue, une aide au logement ou même une promotion de grade. Demandez une voiture de fonction ou le remplacement de celle que vous avez déjà. Le cas échéant, parlez des avantages en nature, des titres et des modifications à vos responsabilités, de la gestion ou de vos affectations.
Soyez prêt à négocier et à aboutir à un compromis. Même si vous n’avez pas donné un chiffre irréaliste, attendez-vous à négocier un peu, si votre patron se montre réceptif à la demande.
N’ayez pas peur de présenter votre demande
Bien qu’il semble difficile d’obtenir une augmentation de salaire, il vaut mieux passer par là que ne pas faire de demande du tout. En particulier, les femmes ont souvent peur de demander une augmentation de salaire, pour ne pas paraitre exigeantes ou insistantes . Considérez cette démarche comme une occasion pour montrer votre attachement à développer un plan de carrière, qui favorise autant votre entreprise que vous-même. La négociation est une compétence qui s’apprend. Si cet aspect de la démarche vous fait peur, vous pouvez apprendre et pratiquer l’art de négocier dans une variété de contextes, avant d’approcher votre patron.
Choisissez le bon moment
Pour réussir votre requête, vous devez choisir le bon moment pour l’introduire. Qu’avez-vous fait au cours d’une certaine période, pour rehausser votre valeur professionnelle au sein de l’entreprise ou de l’organisation ? Il est aberrant de demander une augmentation de salaire, lorsque vous n’avez encore rien fait de particulièrement remarquable pour l’entreprise, ceci indépendamment de votre ancienneté. Le moment est favorable, lorsque votre valeur professionnelle dans l’organisation est élevée . Cela signifie que vous devez battre le fer tant qu’il est chaud et demander une augmentation de salaire à l’issue d’actions réussies, comme la tenue d’une conférence couronnée de succès, l’obtention d’informations précieuses pour l’entreprise ou la signature d’un important contrat par un client ou bien la réalisation d’un travail remarquable qui a fait l’objet d’éloges de la part de personnes étrangères à l’entreprise, etc. Évitez de choisir un moment où la société vient de publier des pertes importantes .
Il est dangereux de demander une augmentation de salaire basée uniquement sur votre « temps d’ancienneté » dans l’entreprise, car vous aurez l’air plus d’un chronométreur que de quelqu’un qui s’intéresse à la progression de l’entreprise. Ne dites jamais à votre patron : « je suis ici depuis un an et je mérite une augmentation de salaire . » Votre patron pourrait vous répondre : « Et alors ? »
Demandez un rendez-vous pour parler à votre patron
Choisissez votre heure. Si vous demandez une augmentation de salaire à l’improviste, vous semblerez mal préparé et votre patron pensera probablement que vous ne méritez pas d’être promu. Vous n’êtes pas obligé de donner un préavis trop long, par contre, cherchez à rencontrer votre patron en privé, à un moment propice pour ne pas risquer d’être dérangé. Par exemple, le matin, quand vous arrivez au travail, dites à votre patron : « Avant de partir, je voudrais parler avec vous. » Souvenez-vous qu’une demande faite en personne est beaucoup plus difficile à refuser qu’une lettre ou un courriel. La plupart des gens ont eu une augmentation ou une promotion un jeudi, c’est donc une bonne journée pour présenter votre demande. Si vous ne pouvez pas le faire un jeudi, essayez d’éviter le lundi, car il y a beaucoup trop de choses à faire ou le vendredi, quand votre patron peut déjà avoir d’autres projets en tête.
Soignez votre présentation
Soyez confiant et non pas arrogant et restez positif. Parlez poliment et clairement, afin de mieux vous contrôler. Et enfin, gardez à l’esprit que l’effort qui vous reste à faire pour demander sera probablement la moitié de celui que vous avez déjà fourni pour préparer votre demande ! En parlant à votre patron, penchez-vous légèrement en avant, si vous êtes assis. Cela donnera plus de confiance à l’entretien. Commencez par dire combien vous aimez votre travail. Efforcez-vous d’être avenant pour avoir une meilleure communication avec votre patron. Continuez en présentant vos réalisations. Cela montrera à votre patron pourquoi une augmentation de salaire est importante pour vous.
Demandez l’augmentation en termes précis et attendez la réponse
Ne vous contentez pas de dire : « je souhaite avoir une augmentation de salaire. » Dites plutôt à votre patron le montant que vous demandez, en termes de pourcentage, par exemple une augmentation de 10 %. Vous pouvez aussi parler en termes d’augmentation annuelle de votre salaire. Dans tout ce que vous dites, soyez aussi précis que possible, pour permettre à votre patron de voir que vous avez bien réfléchi à la question. Voici certaines situations qui peuvent arriver.
- Si votre patron répond par un « non » pur et simple, référez-vous à l’étape suivante ci-dessous.
- S’il vous dit : « j’ai besoin d’un peu de temps pour réfléchir à ce sujet », essayez d’obtenir une date ultérieure pour la réouverture de la discussion.
- S’il accepte immédiatement, dites quelque chose comme « Ne dites pas oui tout de suite, sauf si vous le pensez vraiment », ceci pour lever tout doute dans son esprit, puis agissez pour « qu’il tienne sa promesse »
Remerciez-le pour le temps qu’il vous a consacré
Ceci est important, indépendamment de la réponse qu’il vous a donnée. Vous pouvez même aller « au-delà », en offrant à votre patron votre carte de remerciement ou une invitation à déjeuner. Pensez à envoyer un courriel, même si vous avez exprimé vos remerciements plusieurs fois de vive voix .
Amenez votre patron à tenir sa promesse
Si la réponse est oui, le dernier obstacle consiste à faire exécuter la promesse, pour bénéficier de l’augmentation de salaire. La remise en question ou même l’oubli simple de la promesse demeurent encore possibles. Ne concluez pas votre démarche, si la promesse de votre patron n’a pas été suivie d’effet et que vous n’avez pas reçu votre augmentation dans un délai raisonnable. Les choses ont pu mal tourner, votre patron pourrait rencontrer une résistance auprès de ses supérieurs ou faire face à des problèmes budgétaires, etc. Mettez-le mal à l’aise au sujet d’une éventuelle remise en question de sa promesse, par exemple en évoquant le cas de l’une de vos connaissances, qui a demandé une augmentation de salaire que son patron a acceptée sans la finaliser et à quel point le moral de la personne a chuté. En parlant de ce sujet, faites-le subtilement et avec tact. Demandez à votre patron de vous préciser la date d’effet de l’augmentation de votre salaire.
Une manière habile de le faire consiste à lui demander s’il y a des papiers que vous devez signer, pour mettre en vigueur la décision de votre augmentation. Allez plus loin et dites-lui : « Je suppose que vous allez prendre toutes les dispositions nécessaires vers la fin de ce mois, après l’approbation de la paperasse », etc. Ainsi, votre patron n’aura plus d’échappatoire et devra lancer la procédure.
N’en faites pas une affaire personnelle
Si, suite au rejet de votre demande, vous vous permettez d’altérer votre attitude ou de diminuer le rythme de votre travail, votre patron sera conforté dans sa position et il pourra penser qu’il a pris la bonne décision. Si vous développez la réputation d’avoir un mauvais caractère ou de ne pas accepter les retours d’information, votre patron sera enclin à ne pas vous accorder d’augmentation. Une fois que votre patron donne son verdict final, efforcez-vous d’être aussi courtois que possible. Ne quittez pas le bureau en claquant la porte.
Demandez à votre patron ce que vous pouvez faire pour progresser
Cela démontrera votre volonté de prendre en compte son avis. Il se peut que vous trouviez un accord sur l’extension de vos responsabilités et de vos activités, pour arriver progressivement à un nouveau rôle, qui débouchera sur une augmentation de salaire. Cela vous permettra également de démontrer votre attachement à votre fonction et votre capacité à travailler dur. Votre patron vous considèrera comme un fonceur et finira par vous inclure sur sa prochaine liste des promotions. Si vous êtes un employé vedette, continuez à exécuter parfaitement votre travail et reformulez votre demande après quelques mois.
Envoyez un courriel de remerciement
Ceci constitue une référence écrite et signée, que vous pouvez rappeler à votre patron ultérieurement et qui montre que vous avez fait le suivi de la question. Rappelez également à votre patron que vous lui êtes reconnaissant pour l’entretien qu’il vous a accordé.
Soyez persévérant
Votre désir d’avoir une augmentation de salaire est maintenant connu et votre patron devrait se sentir préoccupé, car vous êtes peut-être à la recherche d’un emploi mieux rémunéré. Fixez-vous une date pour présenter une deuxième requête. Dans l’intervalle, assurez-vous de lancer votre travail à la vitesse supérieure. Ne relâchez pas vos efforts, en raison de l’échec de votre demande d’augmentation.
Si la situation ne change pas, pensez à regarder ailleurs
Ne vous contentez jamais de moins de ce que vous méritez. Si vous visez plus haut que ce que votre entreprise est prête à payer, cherchez à poser votre candidature à un autre emploi mieux rémunéré, soit au sein de votre société ou auprès d’une autre. Pensez à cette possibilité attentivement, il n’y a pas de raison de couper les ponts, simplement parce que votre entretien avec votre patron n’a pas abouti. Il est préférable de continuer pendant un certain temps pour essayer d’obtenir cette augmentation. Mais, si au bout de quelque mois vous n’avez pas obtenu la reconnaissance que vous méritez en dépit de vos efforts, n’hésitez pas à voir ce que d’autres entreprises peuvent vous offrir.
Avertissements : Admettez que votre patron a des échéances et un budget à respecter. Le fait est que les employeurs ont beaucoup plus d’expérience en matière de négociation. C’est la raison pour laquelle un employé doit éviter la grande erreur, qui consiste à négliger de se préparer pour négocier avec son patron. Restez positif. N’utilisez pas votre entretien pour ronchonner à propos de la gestion ou de vos collègues ou bien concernant les conditions de travail, etc. Et, évitez de faire des comparaisons avec vos collègues. Vos propos auront un fond amer, même si vous êtes élogieux envers eux. Si vous voulez évoquer une préoccupation pour une raison quelconque, faites-le poliment à un moment différent de celui pendant lequel vous demandez une augmentation de salaire et n’oubliez pas de proposer des remèdes et des suggestions. Gardez la discussion centrée sur votre travail et votre valeur professionnelle. N’utilisez jamais des questions personnelles, y compris vos problèmes financiers ou autres, comme arguments pour justifier votre demande d’augmentation. Ce sont les affaires et l’emploi de tels arguments démontre une faiblesse personnelle et non un désir de chercher à partager quelque chose avec votre patron. Efforcez-vous de parler en termes de valeur des services que vous rendez à l’entreprise.
Conclusion
Avant de demander une promotion ou une augmentation de salaire, assurez-vous que vous avez fini les projets, les questions et les travaux qui vous ont été assignés. Généralement, si vous demandez une augmentation au milieu de l’exécution d’un projet, vous aurez rarement gain de cause. N’oubliez pas qu’il est important de choisir le moment opportun pour faire votre demande ! Améliorez vos compétences, si vous le pouvez. Vous n’avez pas à attendre ou à justifier votre cas par votre ancienneté, uniquement. Une meilleure qualification signifie que vous pouvez offrir plus à votre employeur. Inscrivez-vous à une formation, obtenez un certificat ou une licence ou prenez l’initiative d’apprendre de nouvelles compétences à vos frais. Ensuite, utilisez ces réalisations pour démontrer que votre valeur professionnelle a augmenté. Examinez vos responsabilités et vos attentes actuelles. Assurez-vous que vous exécutez pleinement vos responsabilités, sans le rappel ou la couverture de quiconque. De là, essayez d’identifier les domaines qui pourraient être améliorés sans modifier, systématiser ou changer les procédures.
Souvenez-vous que les gestionnaires considèrent qu’une augmentation de salaire représente une récompense de l’excellence et non la rétribution d’un temps passé à exécuter la norme minimale. De nombreuses entreprises souscrivent aux enquêtes périodiques sur les salaires. Demandez à votre patron de consulter ces informations, pour déterminer votre nouvelle rémunération, surtout si vous pensez que votre salaire est en deçà de ce que touchent vos pairs. Cela ajoutera du poids à vos comparaisons bien documentées.
En savoir plus sur JeunInfo.J.I.
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