Comment tirer le meilleur des réseaux sociaux ?
Tirer le meilleur des réseaux sociaux : lieux d’échange et de partage, les « social networks » ouvrent un champ de possibles quasi infini. Toutefois, ils ont leurs mauvais côtés, tant sur le plan privé que professionnel.
Harcèlement, contenus radicaux, fausses informations… Les réseaux sociaux sont aujourd’hui propices aux dérives. Mais ces plateformes font partie de notre quotidien et peuvent aussi s’avérer utiles. Comment se prémunir des risques et profiter du meilleur de notre vie sur les RS ?
Les réseaux sociaux sont un excellent moyen de rester en contact avec nos proches tout en s’informant et partageant des informations. Mais lorsqu’on en abuse, ils peuvent également nous entraîner dans une spirale émotionnelle épuisante et chronophage. Dans certains cas, ils peuvent même s’avérer dangereux. Voici quelques astuces pour bien utiliser ces réseaux et éviter qu’ils n’affectent trop profondément votre quotidien.
Les réseaux sociaux sont devenus une composante essentielle, voire omniprésente de la société moderne, et sur les dernières années, le nombre de plateformes a augmenté, comme le nombre d’utilisateurs et le nombre moyen de plateformes où s’inscrit un utilisateur. Les RS ont changé notre vie par leur omniprésence, mais aussi « parce que maintenant, on peut s’exprimer et notre voix peut compter », rappelle Véronique Reille-Soult. Selon la présidente de Backbone Consulting, environ 80 % de la population mondiale est présente sur les réseaux, même si « tout le monde ne s’y exprime pas ».
« Le meilleur et le pire se côtoient sur les réseaux »
Souvent stigmatisé, entre cyberharcèlement, haine en ligne et fake news, le phénomène n’est pas forcément aussi manichéen pour la spécialiste en mesure d’opinion sur internet. « Le meilleur et le pire se côtoient sur les réseaux. Le meilleur parce que cela a été un moyen de libération de la parole sur plein de sujets, à commencer par #metoo. Et le pire, car il y a ces sujets de harcèlement et de cyberharcèlement ». Pour accentuer son apport social positif et minimiser ses risques, il faut davantage de transparence, plus particulièrement pour les algorithmes.
« Vous avez besoin d’algorithmes, il y a tellement de volume qu’il faut une logique de tri, mais on ne sait pas forcément toujours quels sont les critères pour pousser ou non des contenus ». C’est cette opacité qui conduit parfois à des situations individuelles de souffrance, notamment chez les plus jeunes. « On part du principe que la nouvelle génération est réseaux sociaux-native (sic), mais ils ne connaissent pas forcément toutes les règles du jeu. »
Une conséquence négative accentuée par l’effet grossissant des RS sur la notion de réputation. « Sur Instagram, il y a un décalage entre la réalité et ce que les gens montrent, cela fait des dégâts sur les adolescents et surtout les jeunes adolescentes. Votre image vous est renvoyée constamment. »
Sur les RS, le modèle Donald Trump
Un déficit de maîtrise également présent dans la classe politique, selon Véronique Reille-Soult. « Les politiques sont très présents sur les réseaux sociaux, car ils sont dans une posture de prise de parole, et une logique descendante. » Mais cette logique n’est plus forcément à la page, et beaucoup de politiciens pourraient s’inspirer de Donald Trump, « l’un de ceux qui ont le mieux utilisé les réseaux ». Comment ? « Il a beaucoup écouté, c’est la première chose à faire pour comprendre les préoccupations des gens », notamment en faisant des veilles des grands sujets de préoccupation des lieux où il allait en meeting via les RS. « Ensuite, il modifiait son discours en conséquence et donnait le sentiment aux gens de comprendre ce qui les concernait. »
Un mode opératoire qui peut s’appliquer dans tous les secteurs d’activités et dans tous les pans de la société. « Les réseaux sociaux, c’est le pouvoir de l’opinion, un pouvoir longtemps silencieux, ou en difficulté à se faire entendre. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont une sorte de porte-voix. On est obligé d’entendre cette opinion, de l’écouter. L’opinion peut même s’organiser pour se retrouver en dehors des réseaux, dans la rue, on l’a vu en France sur plusieurs mouvements sociaux. On l’a vu aussi à l’étranger, comment certains peuples se sont organisés. » Même si paradoxalement, ils ne sont pas représentatifs mais « significatifs », car « c’est une petite partie des utilisateurs qui s’exprime, mais une très grande partie qui écoute et regarde ». Et les réseaux sociaux nous rappellent quotidiennement qu’une minorité active « a une influence bien réelle sur l’opinion » de la majorité silencieuse.
Se faire connaître du plus grand nombre sans se survendre
Les réseaux sur le web sont de formidables relais de notoriété auprès d’interlocuteurs, connus ou non, sur la planète. « Dès lors, il faut travailler son profil numérique avec authenticité« , préconise Richard Laurent, formateur LinkedIn/Twitter et responsable des ressources humaines.
Comment faire ?
Exposez ce que vous pouvez apporter aux autres, sans masquer vos prises de position – non choquantes – au risque de n’attirer personne. Sans étaler vos échecs, restez sincère, précis et factuel.
Stoppez aussi le blues qui surgit lorsqu’on se compare aux profils postés. Car ce qui est affiché sur Facebook, ou ailleurs, n’est qu’une partie de la vie d’autrui, la plus idyllique. « Pensez à cela afin de relativiser, conseille la sociologue Catherine Lejealle. Et listez vos réussites dans la vie réelle. »
S’inclure dans une « tribu » en évitant l’entre-soi
Magique ! Les réseaux facilitent le rassemblement des aficionados autour d’une passion et d’un langage communs. Les groupes WhatsApp sont top aussi pour se retrouver au sein d’une famille dispersée, entre pairs de même métier. Le hic, c’est de rester cloîtré dans une communauté. De ne penser, et de ne respirer que par elle, sans voir, ni s’enquérir d’autres avis, parfois contraires.
Tirer le meilleur des réseaux sociaux : méfiez-vous des « bulles de filtre », c’est-à-dire des données triées, filtrées et personnalisées selon vos centres d’intérêt détectés par les algorithmes. On se voit ainsi conforté dans ses opinions, au risque d’appauvrir sa réflexion. « Le groupe en arrive à se monter le bourrichon, sur telle situation, contre toute objectivité », observe Richard Laurent. Gardez l’esprit critique, en vous ouvrant sur ce qui se dit sur un sujet similaire, chez les voisins, sur des forums, ou dans des livres, bref, ailleurs que ce que vous propose d’emblée le réseau.
Faux profils, fake news… Apprendre à vérifier les points douteux
« Tout ce qui se dit sur les réseaux et internet n’est pas la vérité« , assènent les spécialistes de la Toile. Or, il est tentant de piocher dans la masse d’informations qui circulent. Certes, vous n’aurez aucune suspicion sur la teneur de la conférence du collège de France diffusée sur LinkedIn. Mais le reste ? Les articles, photos, tribunes, forums, et tutos divers ?
Comment faire ?
Tirer le meilleur des réseaux sociaux « Au moindre doute demandez-vous, ‘Quel intérêt a-t-il (elle) à me raconter ça ?’. Vérifiez, questionnez, croisez les sources« , recommande Catherine Lejealle. Auprès de proches fiables, de gens expérimentés.
Un autre danger vous guette : l’infobésité. « Il est grisant de tenir tout un savoir à portée de main, alors on s’abonne à une tonne de newsletters. Faites le ménage, intime-t-elle, vous récupérerez une concentration de qualité. »
Silhouette Challenge : les gendarmes alertent contre la nudité (mal) dissimulée
Rares sont les challenges qui sont sans risque sur les réseaux sociaux, et notamment sur Tik Tok. En cette mi-septembre 2024, des gendarmes ont alerté quant au “silhouette challenge”, un nouveau défi sur le réseau Tik Tok. Ce défi consiste à se filmer en tenue légère voire complètement nu(e) et de danser de façon très sensuelle dans l’encadrement d’une porte sur la chanson « Put your head on my Shoulder », avec un filtre rouge obscurcissant qui ne laisse apercevoir que la silhouette, du moins en apparence.
Car la réalité est tout autre. Comme l’explique la Gendarmerie d’Hallennes-lez-Haubourdin dans le Nord, le filtre rouge peut assez facilement être supprimé de la vidéo, révélant alors la nudité de la danseuse ou du danseur. Des tutoriels expliquant comment retirer ce filtre ont même été publiés en ligne.
« Cet effet, souvent obtenu grâce à un filtre de Snapchat nommé ‘Vin rouge’, peut facilement être enlevé par un tiers, révélant la nudité de celle ou de celui qui a publié une vidéo de ce genre sur TikTok. Nous avons testé par le biais de différentes applications ou logiciels et nous avons malheureusement pu constater qu’il devient vite très rapide de faire disparaître le filtre rouge… Alors faites attention à ce que vous publiez sur les réseaux sociaux. Votre nudité vous appartient, ne la partagez pas« , alertent les gendarmes sur leur page Facebook.
Des personnes mal intentionnées pourraient en effet faire du chantage aux adeptes de ce challenge ou même publier les vidéos sans filtre directement sur internet, sans accord.
Doper sa créativité sans se perdre dans les méandres du web
La réactivité de l’outil facilite l’instantanéité des retours sur des idées, des expérimentations, des interrogations. Vous pouvez ainsi propager ou recevoir des bons plans, des recettes…
« C’est génial pour la co-création, la co-innovation, analyse la spécialiste du digital, mais le souci, c’est la dispersion. » Si un vagabondage intelligent favorise la sérendipité (la trouvaille par hasard), il est également chronophage.
Comment faire ?
Tirer le meilleur des réseaux sociaux : fixez-vous un temps donné. Et souvenez-vous que ne pas obtenir de réponse illico ne signifie pas qu’on ne vous aime pas. « Attention ! Il est impossible de recevoir un message à chaque connexion, insiste-t-elle. Par ailleurs, tout feedback n’est pas une preuve d’amour ou d’amitié. » Et si vous faites un flop ? L’échec n’est pas à prendre sur le plan personnel. Le public visé n’est peut-être pas au rendez-vous.
10 règles d’or à suivre lorsque l’on surfe sur les réseaux sociaux
- Choisir l’outil avec lequel on se sent à l’aise.
- Savoir pourquoi on interagit sur tel réseau ou à tel évènement.
- Donner de soi, les autres donnent en retour.
- Séparer vie privée et vie professionnelle.
- S’interdire de surenchérir, afin d’éviter le clash.
- Réfléchir avant d’envoyer un post ou une photo, difficile à effacer plus tard.
- Vérifier le mode de publication : public ou privé.
- Verrouiller et contrôler ses paramètres de confidentialité.
- Garder une preuve en cas d’injure ou de menace : capture d’écran ou impression où apparaît la date.
- Savoir décrocher, le monde tournera quand même sans vous.
En savoir plus sur JeunInfo.J.I.
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