Comment quitter un époux violent ?
Quitter un époux violent : faire face à un époux violent est une épreuve très difficile que certaines personnes peuvent traverser dans leur vie. C’est très courageux de votre part d’admettre que ce que vous traversez est malsain et de vous rendre compte que vous n’êtes plus prêt(e) à supporter votre conjoint violent. Vous avez déjà fait un pas dans la bonne direction en venant consulter cet article, donc, soyez fier de vous. Espérons que les informations suivantes vous guideront et vous aideront à prendre les mesures nécessaires pour quitter votre mari violent. Quitter une relation de violence conjugale comporte des enjeux et implique de nombreuses démarches. Si vous pensez à une séparation ou à vous réfugier en Maison d’hébergement, c’est probablement parce que vous sentez que votre sécurité physique ou psychologique (ou celle de vos enfants) est en jeu. C’est une décision difficile et vous faites bien de chercher de l’information pour vous soutenir dans votre réflexion.
Confiez-vous à une personne proche de vous par rapport à ce qui vous arrive
Il est toutefois probable que vous ayez peur de la réaction de cette personne à votre aveu, que la personne ne vous croie pas ou encore que vous ayez trop honte pour parler à quelqu’un. Dans ce cas, au lieu de parler à un proche, parlez à quelqu’un d’anonyme. Il existe de nombreux services d’assistance téléphonique pour les victimes des violences matrimoniales et les conseillers vous écouteront, vous soutiendront et vous donneront des conseils. Il est souvent plus facile de parler à un inconnu qu’à une personne proche.
Dites-vous que vous ne méritez pas ce traitement
Comment quitter un époux violent : arrêtez de trouver des excuses pour votre conjoint. Certes, vous avez peut-être oublié de faire à manger ou d’aller chercher des vêtements au pressing, mais l’erreur est humaine. Que votre époux soit violent physiquement ou mentalement, il n’a pas le droit de vous rabaisser ou de vous blesser à cause d’une petite erreur.
Quand les proches s’inquiètent
Il est possible que votre réflexion sur une possible rupture ait été initiée par les inquiétudes de vos ami-es, de vos collègues ou de membres de votre famille. Les proches ressentent souvent un grand sentiment d’urgence, motivé par leurs peurs à votre sujet. Ils peuvent croire qu’une séparation assurerait nécessairement votre sécurité et peuvent donc parfois devenir très (trop) insistants à ce sujet. Comment quitter un époux violent : puisque le moment d’une rupture peut être particulièrement sensible et que la sécurité à court terme n’est pas nécessairement garantie, il est important que vous sachiez que la décision de partir, la façon de le faire et le choix du moment vous appartiennent à vous seule. La perception de vos proches ou d’intervenant.es peut venir éclairer vos réflexions, mais il est important de respecter ce que vous sentez face à votre situation. Vous avez le droit de dire à vos proches que vous réfléchissez à la question, mais que vous n’avez pas encore pris de décision.
Sortez plus
Les victimes de violences ont souvent tendance à se renfermer, à s’isoler des autres personnes et à quitter leur maison de façon rare. Cela est surtout dû à la peur : la peur que quelqu’un puisse remarquer ce qu’il se passe, la peur que leur conjoint leur fasse mal si elles sortent sans permission, etc. Si vous essayez au moins de quitter la maison lors de vos activités quotidiennes, vous aurez l’impression d’être normal, même si ce n’est pas pour longtemps et cela vous aidera beaucoup à avoir plus confiance en vous.
Évitez de dire directement à votre mari que vous le quittez
Évidemment, sa première réaction serait de vous faire mal afin de vous rappeler qui commande et qui vous contrôle. Mais c’est aussi vous qui contrôlez votre vie. Voici comment : une personne peut vous faire mal seulement si vous la laissez faire. En quittant cette relation malsaine, vous reprenez le contrôle. Comment quitter un époux violent : donc plutôt que de dire à votre compagnon que vous le quittez, prévoyez soigneusement la façon de le faire. Commencez petit à petit à sortir vos affaires de la maison et à les laisser chez un ami, dans un dépôt ou même dans le coffre de votre voiture si vous en avez une. Prenez seulement les choses essentielles.
Admettez que votre époux ne vous aime pas
Les victimes de violences matrimoniales sont souvent forcées à croire à l’illusion que leur mari les aime encore. Cela se produit le plus souvent après un incident violent. Par exemple, ce scénario vous sera peut-être familier : votre mari vous fait mal. Peu de temps après, il commence à pleurer et à s’excuser, à vous dire qu’il vous aime et qu’il ne voulait pas vous blesser, à vous supplier de ne pas le quitter en promettant de changer. Ce sont des mensonges. Pensez-vous vraiment que si cette personne vous aimait, elle vous ferait autant de mal ? La réponse est non. Vous commencez alors à vous dire que cette personne a besoin de vous, que vous pouvez l’aider et qu’il changera. Il ne changera jamais. Ce que vous ressentez est une fausse impression de sécurité. Vous avez l’impression d’avoir un rôle indispensable dans la vie de cet individu. Ne vous laissez pas prendre à ce piège.
La sécurité avant tout
Rien n’est plus important que votre sécurité immédiate et celle de vos enfants. Le moment d’un départ peut être particulièrement sensible à ce niveau car le partenaire violent sent qu’il perd son emprise, et qu’il risque d’augmenter l’intensité de sa violence pour la regagner. Voici quelques stratégies qui pourraient favoriser votre sécurité et faciliter vos démarches pour la suite.
Partez à un moment opportun
Comment quitter un époux violent : par exemple, sortez discrètement pendant la nuit, lorsque votre mari dort ou lorsqu’il n’est pas à la maison. Allez chez un ami, un membre de votre famille ou dans un centre pour femmes maltraité près de chez vous dont vous auriez pu entendre parler. Ils vous aideront. Ils comprendront. Ils vous soutiendront.
Préparer son départ avec une intervenante spécialisée en violence conjugale
Comment quitter un époux violent : si vous en avez l’occasion, il peut être utile de planifier votre départ avec de l’aide. C’est une réflexion difficile et avoir recours à une intervenante pourrait vous faciliter le chemin. Elle pourra vous accompagner pour :
- Préparer la sortie la plus sécuritaire possible (le moment, le rythme, l’annonce de votre départ à vos proches, à vos enfants, à votre partenaire, etc.) ;
- Réfléchir avec vous aux moyens possibles pour favoriser votre sécurité (se réfugier en Maison d’hébergement, consulter un-e avocat-e, faire une demande d’indemnisation à l’IVAC, etc.) ;
- Planifier des scénarios de protection pour vous et pour vos enfants.
Comment quitter un époux violent : des intervenantes sont disponibles gratuitement pour vous offrir leur soutien et pour vous accompagner dans les démarches que vous choisirez d’entreprendre. Elles respecteront vos décisions et ne mettront pas de pression sur vous.
Partir avec ses enfants
Il est recommandé d’amener ses enfants avec soi lorsqu’on quitte une relation comportant de la violence conjugale. Il est important de savoir que le fait de ne pas amener les enfants avec soi au départ pourrait avoir des répercussions plus tard, dans les démarches de garde d’enfant par exemple. Les Maisons d’hébergement sont des lieux pensés pour le bien-être des familles : il y a une salle de jeu, des jouets, des lits de bébé, des chaises hautes… et souvent, des amis ! Les intervenantes des Maisons d’hébergement travaillent sans relâche pour faire en sorte que le séjour des mamans et de leurs enfants soit le plus confortable possible.
Mettre en place des scénarios de protection
Différentes stratégies visant à favoriser votre sécurité peuvent être planifiées dès maintenant. Nous vous invitons à explorer l’article portant sur les scénarios de protection pour y réfléchir. De plus, la réalité technologique actuelle fait en sorte que des stratégies de protection à ce niveau doivent être prises en considération. Cet article permet de faire le tour de cette importante question.
Explorer la possibilité de porter plainte au criminel
Certaines formes de violence conjugale sont de nature criminelle (les violences physiques, les menaces, plusieurs formes de violences sexuelles, certaines formes de violence économiques, etc.). Porter plainte contre un partenaire violent peut faire partie des mesures permettant d’améliorer votre sécurité mais est une décision qui comporte de nombreux enjeux. Des intervenantes sont disponibles pour vous accompagner dans cette réflexion également.
Préparer ses effets personnels
Si c’est possible, il peut être aidant de prendre le temps de préparer certains effets personnels qui pourront faciliter votre parcours pour la suite. Dans certaines situations, il peut être préférable de faire des copies (ou de prendre des photos) de certains documents plutôt que de prendre les originaux, afin d’éviter d’éveiller les soupçons d’un partenaire violent. Il pourrait aussi être plus sécuritaire de laisser votre sac de départ dans un lieu où votre partenaire n’a pas accès, au travail ou chez une amie par exemple.
** S’il n’est pas possible de préparer des effets personnels à l’avance, soit par manque de temps ou encore parce qu’il y a un risque que votre partenaire s’en rende compte, ne le faites pas. Les intervenantes des Maisons d’aide et d’hébergement pourront vous aider à trouver des moyens sécuritaires pour récupérer vos biens essentiels une fois que vous serez à l’abri.
Aucun des documents ou items mentionnés ci-dessous n’est obligatoire. Il s’agit d’un aide-mémoire qui pourra nourrir votre réflexion au moment de préparer vos effets personnels et ceux de vos enfants.
Identification
- Certificat de baptême ou de naissance
- Carte d’assurance maladie
- Permis de conduire
- Carte d’assurance sociale
- Passeport
Relation
- Contrat de mariage
- Contrats liés à la vie commune
- Jugements de divorce, de séparation ou autres
- Rapports de médiation familiale
- Nom et coordonnées des avocats, notaires, médiateurs, etc.
- Preuves (photographies ou autres) d’événements de violence
- Numéro d’événement (policier) / nom de l’enquêteur au dossier
- Ordonnances de protection ou autres (810, etc.)
Finances
- Argent liquide
- Cartes de crédit et de débit (comptes à votre nom et comptes conjoints)
- Dernier relevé bancaire
- Dernier avis de cotisation de l’impôt (fédéral et provincial)
- Dernière facture des comptes principaux (électricité, câble, internet, téléphonie, etc.)
- Documents liés à la résidence (contrat d’achat, hypothèque, bail, taxes scolaires et municipales, etc.)
- Documents liés à la voiture (contrat d’achat, prêt, bail, preuve d’assurance, immatriculation, etc.)
- Documents liés à l’école, à l’emploi ou à l’aide sociale
- Contrats d’assurance (auto, maison, vie, etc.)
- Accès aux comptes sur internet et mots de passe
- Testaments
Immigration
- Preuve de résidence permanente
- Preuve de statut de réfugié
- Preuve de citoyenneté (canadienne ou autre)
- Visas
- Permis de travail
- Documents relatifs à une demande d’immigration en cours
- Noms et coordonnées de votre représentant légal ou de votre agent d’immigration
Santé
- Carnet de santé ou de vaccination
- Médicaments et prescriptions
- Attelles, orthèses, appareils dentaires
- Coordonnées des professionnel-les à votre dossier ( travail social, psychologie, médecine, dentisterie, pharmacie, physiothérapie, etc.)
Enfants
- Doudou, toutou, poupée ou jeu préféré
- Suces, pantoufles, vêtements préférés
- Jeu vidéo portatif
- Matériel scolaire
- Nom et coordonnées des enseignant-es et de l’école
- Dernier bulletin scolaire
Autres
- Carnet d’adresses
- Clés (voiture, maison, casier postal, etc.)
- Photographies du contenu et de l’état de la maison au moment du départ
- Bijoux et petits objets de valeurs
- Objets importants et irremplaçables (souvenirs, etc.)
Éteignez votre téléphone portable ou changez de numéro
Toute communication de la part de la personne qui vous a frappée pourrait vous laver encore plus le cerveau. Là encore, il pourrait s’excuser ou vous supplier de revenir, mais ce sont des mensonges. Si vous revenez, la violence reprendra et pourrait être encore pire parce que vous êtes parti.
Dénoncez cette personne
Dans ces circonstances, cela pourrait sembler insensible de vous dire de ne pas être égoïste, vu votre situation et le traumatisme que vous avez subi, mais vous pouvez peut-être empêcher ce monstre de blesser quelqu’un d’autre à l’avenir. De plus, si possible, vous pourriez envisager de demander une injonction d’éloignement pour que votre époux ne puisse plus jamais vous faire de mal et pour que vous n’ayez plus jamais à revenir sur ce que vous avez vécu en revoyant cette personne.
Envisagez de demander une injonction d’éloignement
Sachez tout de même qu’une injonction d’éloignement n’est rien de plus qu’un morceau de papier : certaines personnes violentes les respectent, mais d’autres non. D’ailleurs, cela pourrait rendre votre conjoint encore plus colérique ou violent lorsqu’il essaie de vous blesser. Cherchez des signes : votre mari enfreint-il souvent la loi, se met-il en colère simplement parce que d’autres personnes lui disent quoi faire, a-t-il déjà enfreint une injonction d’éloignement ? Prenez toutes ces considérations en compte avant de demander une injonction d’éloignement.
Avertissements : Ne restez pas dans une relation violente si vous avez des enfants. Vous devez faire preuve de force et sortir de cette relation pour vos enfants. Vous n’êtes plus la seule personne concernée. Soyez fort. Votre conjoint est peut-être seulement violent envers vous pour le moment, mais il finira par vous blesser et par blesser vos enfants, ce n’est qu’une question de temps. Si votre mari est physiquement violent, ne lui dites pas que vous le quittez. Cela pourrait le rendre encore plus violent.
Conclusion
Ne retournez pas. Surtout pas. Votre relation était malsaine et vous méritez bien mieux, vous devez le croire. N’ayez pas honte d’avouer à quelqu’un que vous vivez une relation violente. N’oubliez jamais que la victime, c’est VOUS. Ce n’est pas de votre faute. N’oubliez JAMAIS que vous n’êtes pas seul. Des millions de personnes souffrent chaque jour aux mains d’époux violents et un grand nombre d’entre elles finit par trouver le courage de les quitter. Soyez une source d’inspiration. Soyez une des nombreuses personnes qui survivent à cette période traumatisante et reconstruisent leur vie. Vous êtes aimé. Très fort. Des inconnus vous aiment. Votre famille vous aime. Vos amis vous aiment. Bien que vous ne le voyiez peut-être pas à ce moment très noir de votre vie, votre sourire fait sourire d’autres personnes. Votre rire les fait rire. Votre force donne de la force à d’autres personnes. Ne privez pas les personnes qui vous aiment de ces merveilles en vivant une existence qui détruit qui vous êtes. Même si vous construisez des murs invisibles et vous isolez du reste du monde, pensez toujours à « l’issue de secours ». Il s’agit de votre voie de secours personnelle. Personne ne vous force à vous enfermer derrière ces murs, c’est à vous de trouver le courage d’en sortir.
Vous êtes un individu fort. La situation peut sembler affreuse à présent, mais elle va s’améliorer, même si vous ne le croyez pas. Trouvez assez de force en vous pour partir. N’oubliez jamais que cette situation n’est pas de votre faute. Vous n’avez jamais choisi d’être blessé. Vous n’avez jamais choisi de subir ces violences. Après avoir quitté une personne violente, mais avant qu’elle soit au courant, demandez à un membre de votre famille en qui vous avez confiance de rassembler tous vos documents importants pour les garder en lieu sûr.
La pire chose que vous puissiez faire est de ne rien dire à personne, car si vous ne parlez à personne, personne ne pourra vous aider. Si vous trouvez la force et le courage de parler à quelqu’un, vous verrez qu’il y a des personnes qui vous aiment et que vous n’êtes pas seul, car ces personnes sont là pour vous aider, même si vous ne vous en rendez pas compte.
En savoir plus sur JeunInfo.J.I.
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