Comment être plus éloquent ?
Être plus éloquent : combien de fois par jour ne sommes-nous pas conduits à prendre la parole, répondre à des questions, entamer un dialogue ou encore engager un débat ? Rien de plus familier mais paradoxalement rien de moins naturel :
Sortir de sa zone de confort, s’exposer au jugement des autres, craindre d’être mal compris… Or il suffit de quelques conseils tout simples pour améliorer considérablement la situation parfois embarrassante dans laquelle nous place la nécessité de parler en public, pour résorber le manque ou l’excès de confiance en soi qui perturbent souvent l’échange. Demandez à un avocat ce qu’est l’éloquence, il vous citera certainement Cicéron. L’homme politique et écrivain romain, considéré comme l’un des plus grands orateurs de son temps, définissait l’art oratoire comme le fait de plaire, émouvoir et convaincre grâce à la parole. Mais comment faire pour maîtriser cet art ou plus modestement être l’aise à l’oral quand on est timide ou que l’on n’est pas spécialement prédisposé à la prise de parole en public ? Aussi bien dans la vie professionnelle que personnelle, savoir s’exprimer à l’oral est indispensable. En effet, votre éloquence en dit énormément sur votre personnalité. Alors qu’elle peut être innée, l’éloquence peut également s’apprendre. L’éloquence, ça s’apprend, et ce à n’importe quel âge. Si vous trouvez que vous manquez d’éloquence, il est temps d’y remédier et d’améliorer à la fois le fond et la forme de vos propos.
Qu’est-ce que l’éloquence ? À qui s’adresse-t-elle ?
De par sa définition, « l’éloquence est l’art de bien parler, l’aptitude à s’exprimer avec aisance, la capacité d’émouvoir, de persuader, ou encore, le caractère de ce qui, sans paroles, est expressif, significatif, probant. » Toutefois, avant de parler du côté persuasif des paroles, l’éloquence est notamment une bonne façon de s’exprimer, de parler avec aisance, d’articuler et de prendre la parole. De fait, toutes les personnes n’ont pas la même capacité à s’exprimer à l’oral. Certains sont timides, d’autres parlent bas ou n’articulent pas. Puis, il y a ceux qui savent porter leur voix, qui s’expriment de façon distincte, en articulant chaque mot, en utilisant un vocabulaire adapté et en ayant une bonne posture, des orateurs innés en somme. Bien que l’éloquence soit la plupart du temps native, elle peut aussi s’apprendre ! Vous avez du mal à vous affirmer devant les autres ? Pas de panique, vous aussi vous êtes capable d’avoir un vocabulaire riche, d’organiser vos idées, de tenir un discours cohérent devant une centaine de personnes et de les captiver ! Si vous voulez enrichir votre vocabulaire, commencez par apprendre un nouveau mot par jour, par exemple, ou bien regardez la signification de chaque mot inconnu que vous lirez. Par la suite, intégrez-les à votre vocabulaire quotidien afin de ne pas les oublier !
Enfin, même si l’éloquence touche tout le monde, elle s’adresse essentiellement aux dirigeants, aux managers, aux chefs d’équipe ou aux personnes amenées à faire n’importe quel type de discours ou présentation. Plus généralement, la prise de parole en public peut devenir un avantage, une valeur ajoutée qui vous démarquera.
Quelles sont les qualités requises pour maîtriser l’éloquence ?
Pour maîtriser l’éloquence, plusieurs qualités sont requises. Même si tout le monde en est capable, il y a certains aspects à prendre en compte. Tout d’abord, il faut mettre de côté sa timidité et être sûr de soi. Ce facteur entre en compte si vous souhaitez placer correctement votre voix et ne plus avoir le trac avant de parler en public. De plus, c’est l’occasion de faire sortir votre côté persuasif en ayant une bonne posture et en contrôlant vos gestes. Plus vous vous tiendrez droit et aurez des gestes maitrisés, plus vous serez éloquent et les personnes vous écouteront attentivement, de quoi développer votre leadership. Il en est de même pour la respiration. Ne soyez pas pressé. Prenez votre temps et reprenez votre souffle ! D’autre part, l’essentiel est de savoir de quoi vous parlez. Vous ne pouvez pas maîtriser l’éloquence sans connaitre votre sujet par cœur. Si vous voulez être convaincant, voire touchant, une maîtrise totale de ce que vous avancez est donc essentielle. Enfin, être une personne attentive est un plus. Si vous prêtez attention à votre public, vous aurez plus de facilités à vous adresser à lui.
Pour quels métiers se former à l’éloquence ?
Plusieurs métiers de secteurs bien variés font appel à l’éloquence. En effet, à moins que vous travailliez devant votre ordinateur à longueur de journée et que vos contacts humains soient limités, l’éloquence et la parole sont de mise dans de nombreuses professions. En voici quelques-unes :
- Avocat
- Acheteur
- Agent immobilier
- Attaché de presse
- Assistant de communication
- Consultant
- Conseiller de vente
- Coach professionnel
- Community manager
- Chargé de relations publiques
- Directeur commercial
- Directeur des ressources humaines
- Hôtesse d’accueil
- Interprète
- Journaliste
- Manager
- Politicien
- Responsable de magasin
- Téléconseiller
- etc.
Comment se former à l’éloquence ?
Il existe plusieurs façons de se former à l’éloquence. Tout d’abord, vous pouvez le faire seul, chez vous. Parlez à haute voix, lisez des textes en articulant, apprenez de nouveaux mots dans le dictionnaire… Puis répétez, chaque jour, des phrases et expressions qui permettent de développer votre éloquence. Attention, parler à voix haute ne veut pas dire crier. Vous devez rester naturel ! De même, chez vous, vous pouvez également avoir recours à des livres, podcasts, tutos et coachings en ligne qui prodiguent des conseils pour maîtriser son éloquence et sa prise de parole en public. Certains contenus vous apprennent aussi à maitrise votre langage non-verbal et les silences dans le but d’appuyer vos propos. D’autre part, si vous préférez avoir des cours un peu plus cadrés, il existe certaines écoles spécialisées dans l’éloquence et la prise de parole qui proposent des cours ou des stages intensifs en petits groupes et sous forme de coaching. Enfin, pour les personnes qui travaillent et veulent tout de même se former à l’éloquence, elles peuvent avoir recours à des formations professionnelles à distance ou en présentiel. De cette façon, les salariés peuvent conjuguer vie professionnelle et formation. Ils peuvent effectuer la formation de leur choix, pour se spécialiser, pour changer de voie ou tout simplement pour enrichir leurs compétences.
Contentez-vous d’utiliser un vocabulaire clair et succinct
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que l’on connait beaucoup de mots que l’on s’exprime bien. En matière d’éloquence, il s’agit de faire plus avec moins. Une explication claire et simple sera toujours plus éloquente qu’une explication alambiquée. Évitez d’utiliser des mots superflus pour avoir l’air plus intelligent .
Profitez de ce que vous savez déjà
Essayez toujours d’apprendre de nouveaux mots, mais lorsque vous vous exprimez, vous ne devez utiliser que des mots que vous connaissez déjà. Pour avoir l’air peu éloquent, en effet, rien de mieux que d’utiliser un mot compliqué à tort ou de combiner plusieurs grands mots en une phrase incompréhensible.
Connaître son sujet à fond
Parler, c’est d’abord avoir quelque chose à dire. Maîtriser son sujet au préalable est l’un des prérequis nécessaire pour convaincre un auditoire. L’éloquence, que l’on perçoit souvent comme un art de l’instant est donc surtout le fruit d’un important travail de fond en amont.
Structurer son discours
La meilleure façon de faire passer un message et de ne pas perdre le fil de son argumentation est de structurer son discours. « Il existe des discours classiques depuis l’antiquité sur lesquels on peut s’appuyer », détaille Me Romain Boulet, avocat pénaliste qui a notamment plaidé dans les affaires Elf et Ilan Halimi. Parmi les ouvrages de référence, Me François Saint Pierre, célèbre notamment pour avoir défendu Christine et Jean-Marie Villemin dans l’affaire Grégory et Maurice Agnelet dans l’affaire Agnès Le Roux, cite Les divisions de l’art oratoire ou De Oratore de Cicéron. L’homme d’État romain y présente une structure du discours en quatre parties : l’exorde qui a pour but d’attirer l’attention de l’auditoire et d’exposer le sujet du discours, la narration, un récit pour exposer les faits, la confirmation, où l’on présente ses arguments, et enfin la péroraison, la conclusion du discours qui est une synthèse de l’argumentation et fait appel aux sentiments de l’auditoire. La première et la dernière parties sont destinées à émouvoir. La deuxième et la troisième servent à convaincre. « Nous les avocats, on a tous commencé par étudier ces discours pour mieux apprendre à structurer les nôtres. A partir de là, on fait notre petite cuisine », assure Romain Boulet.
Travailler son élocution chaque jour
L’élocution, c’est la manière donc tu vas articuler les phrases entre-elles. Elle comprend donc la notion de prononciation des mots, de diction, et de rythme de ta parole. Mais comment travailler son élocution pour avoir une meilleure éloquence ? Voici un exercice simple : la technique du stylo pour avoir une superbe élocution ! Tu vas tout simplement mettre un stylo en travers de ta bouche et mordre dessus. Une fois que tu auras le stylo en bouche, tu pourras observer que si tu n’articules pas suffisament, et bien personne ne comprendra ce que tu dis… Tu vas donc forcer ta mâchoire, ta bouche et tous les autres muscles de la parole, à s’ouvrir en grand . À noter qu’une élocution parfaite en permanence n’est à mon sens pas nécessaire. Beaucoup trop d’orateurs sont en panique dès qu’ils bafouillent ou qu’ils se trompent sur une syllabe. Il ne faut pas s’en faire, c’est normal lorsque vous parlez depuis un petiit moment et que votre corps commence à être fatigué, que vous mangiez une syllabe ou deux. Ce qui fera vraiment la différence c’est votre capacité à savoir réagir correctement à ce petit problème d’élocution. Un orateur éloquent ferait une petite pause, puis reprendrait avec conviction pour bien faire comprendre à son auditoire qu’il maitrise la situation.
Être éloquent, c’est savoir convaincre par les mots
Lorsque l’on pense « éloquence » on se réfère tout de suite à ce que l’orateur est en train de raconter. Ce n’est pas forcément ce qui influence le plus son auditoire, mais en tout cas, c’est ce qui initéresse principalement les personnes qui se renseignent sur l’éloquence : quels mots employer ? Et comment convaincre par sa parole ? Par conséquent, êtr éloquent, c’est aussi travailler son sur vocabulaire. Voici une petite liste de mots qui sont forts et impactant pour votre communication.
Liste de mots pour convaincre à l’oral qui sont contextualisé sous la forme (nom+adjectif) :
- Méthode Secrete
- Moment Incroyable
- Stratégies redoutables
- Je comprends tout à fait… cependant…
- La plupart des gens…
- Tout le monde le sait…
- C’est tout naturellement que…
- La vérité c’est que…
- Les chiffres (les études) montrent que…
- Je vous rejoins sur le fait que… mais…
Néanmoins, sachez également que la communication para verbale et non verbale représentent plus de 90% de l’impact de vos propos. Je vous recommande donc de mettre en place le conseil suivant en plus de celui ci pour être perçu comme éloquent !
Utilisez des références
N’hésitez pas à faire des allusions si celles-ci peuvent éclairer votre propos. Vous pouvez faire des références à la culture populaire, à l’art et à la littérature ainsi qu’aux personnes et évènements historiques. Un peu de culture ne fait pas de mal à l’éloquence .
N’hésitez plus
Utiliser des mots tels qu’« hm », « euh », « donc », « alors » ou encore « voilà », pour gagner du temps ou remplir les silences est très loin d’être un signe d’éloquence. Faites un effort conscient pour arrêter de les utiliser. Ne vous sentez pas obligé de remplir tous les silences. Si vous avez du mal, voici une bonne astuce : essayez de formuler, dans votre tête, ce que vous avez envie de dire avant de le dire. Vous pourrez ainsi identifier et éliminer vos tics de langage.
Trouver « la musique » de son auditoire
Pour être éloquent, il faut savoir également à qui l’on s’adresse. « Cela ne s’apprend pas forcément. C’est une école de la vie. Il faut sentir son interlocuteur pour savoir comment s’adresser à lui pour qu’il s’identifie à nous et ne pas faire un certain nombre de gaffes », estime Romain Boulet. « L’audience a une musique. Ce n’est pas la même chose pour un avocat s’il s’adresse à des magistrats professionnels ou à des jurés populaires. Ce n’est pas la même chose s’il s’adresse à une personne ou à dix personnes ». Et ce n’est pas la même chose si vous vous adressez à vos collègues, à un membre de votre famille ou à un supérieur hiérarchique. Dans ce dernier cas, l’argot et les expressions familières sont à proscrire. Le langage utilisé doit être syntaxiquement correct et précis. En revanche, avec vos amis, il est en général peu opportun d’utiliser un jargon technique au risque de perdre leur attention.
Mettre beaucoup de soi dans son discours
Pour plaire à un public, l’émouvoir et le convaincre, les avocats s’accordent à dire qu’il ne faut pas chercher à imiter mais trouver son ton, sa façon bien à soi de s’exprimer, utiliser sa personnalité, son physique, l’image que l’on renvoie aussi. « On peut essayer de comprendre comment réfléchissent les uns et les autres, s’inspirer de grands orateurs mais si vous essayez de faire comme un autre, si vous essayez d’aspirer la façon de faire d’un tel ou d’un tel, vous serez mauvais », acquiesce Me Julien Fresnault, avocat au barreau de Paris. « Le vrai conseil, c’est savoir de quoi on parle et ne pas imiter. Il faut trouver sa propre voix, croire en soi et s’exprimer le plus sincèrement possible. » Pour Elise Arfi, avocate pénaliste et autrice de Pirate n°7, un récit dans lequel elle relate le parcours de l’un de ses clients et sur lequel elle revient dans « Mon client et moi », la sincérité prime également. « Il faut imprégner le discours le plus possible de soi-même, porter le discours, habiter le discours. Quoi qu’on dise, que l’on prenne la parole pendant trois minutes ou pendant une heure, il faut essayer d’incarner son propos. C’est à ce moment-là que l’écoute et l’empathie avec l’auditoire se créent. »
Devenir un orateur éloquent grâce à sa posture
Outre la respiration, c’est sa posture qu’il faut réussir à maîtriser pour être éloquent, estime l’avocate pénaliste Clotilde Lepetit. « La posture, c’est se tenir droit, avoir le cou un peu dressé sans tirer les traits », explicite-t-elle. « De cette façon, on exprime une forme de hauteur et d’autorité. Et puis, quand vous vous tenez droit, que vous ouvrez les poumons, la voix sort mieux, tout est interdépendant. » La posture c’est aussi l’équilibre, le fait de bien s’ancrer au sol. « Il faut éviter de se balancer car on pourrait regarder votre balancement plutôt que d’écouter ce que vous dites », ajoute l’avocate. « C’est aussi capter le regard de son auditoire. Le regarder dans les yeux. C’est un appui pour ne pas vous perdre dans vos idées », poursuit Me Clotilde Lepetit qui a pris conseils auprès de Stéphane André, fondateur de l’Ecole de l’art oratoire. Si l’arme la plus redoutable d’un orateur son ses mots, tu es aussi en mesure de pouvoir devenir éloquent grâce à ton langage non verbal. Imaginons qu’un orateur fasse une prise de parole assis, derrière un bureau. Penses-tu qu’il aura autant de charisme qu’un orateur qui bouge sur une scène face à son auditoire ? En fait, on estime à environ 55% l’impact de la communication non verbale sur l’auditoire qui nous écoute.
Une bonne posture est donc primordial pour être perçu comme très éloquent !
Voici donc un exercice qui va vous aider à travailler votre posture à l’oral :
- Place tes mains devant toi à l’horizontal
- Faite ensuite le geste d’une personne qui vient de gagner (« YES ! »)
- Et garde cette position finale : épaules basses et en arrières, et avant bras perpendiculaire au corps
- Sort la cage thoracique et creuse légèrement le bas du dos
C’est parfait, tu es désormais prêt à parler en public avec force et conviction !
Articulez
Vous pouvez avoir les plus belles choses au monde à dire, mais si vous n’articulez pas, personne ne vous comprendra. Prenez le temps qu’il faut pour bien prononcer tous les mots de toutes vos phrases. Minimisez votre accent si vous en avez un. Si vous avez beaucoup de mal à prononcer les mots correctement, vous pouvez toujours consulter un orthophoniste.
Familiarisez-vous avec les transitions et les adjectifs
Une erreur commune consiste à chercher ses mots et à laisser des silences gênants s’imposer, ce qui peut mettre mal à l’aise n’importe qui. Remédiez à cette erreur en vous familiarisant avec les transitions et les adjectifs les plus utilisés. Si vous êtes en train de perdre le fil de votre pensée ou qu’il vous manque un mot, vous pouvez toujours trouver un mot adapté dans cette liste. Parmi les transitions les plus utilisées et les plus éloquentes, vous avez : de surcroit, toutefois, cependant, en particulier, ou encore malgré. Parmi les adjectifs que vous pouvez utiliser, vous avez : magnifique, avilissant, inconcevable, savoureux, vibrant, émotionnant, ou encore délicate. Bien sûr, l’adjectif que vous employez doit être adapté à la situation dans laquelle vous vous trouvez .
Formulez vos phrases à l’avance
Pour éviter de précipiter vos idées dans un flot de paroles incompréhensibles, formulez ce que vous allez dire dans votre tête avant de parler. De la même manière que pour une réponse écrite, vous devez vous laisser le temps de trouver les mots exacts pour exprimer ce que vous avez envie d’exprimer. Cependant, n’hésitez pas trop. N’ayez pas l’air de lire une page mentale, restez vous-même et évitez d’oublier des mots .
Placer sa voix…
Apprendre à placer sa voix est l’une des techniques qui permet de gagner en éloquence. « Cela veut dire poser sa voix, calmer le débit », précise Me Clarisse Serre, avocate au barreau de la Seine-Saint-Denis. Pour réussir à poser sa voix, il est conseillé de bien s’hydrater au préalable mais aussi de s’échauffer les muscles du visage, en massant et en relâchant sa mâchoire par exemple, ainsi que ses muscles vocaux. Un exercice consiste à inspirer et expirer sur le son « hum » pour ressentir une vibration et échauffer ses cordes vocales. « On peut également prendre quelques cours de théâtre pour apprendre à mieux la contrôler « , ajoute Me Rachel Lindon, avocate aux barreaux de Paris et de Madrid.
Débarrassez-vous de vos inhibitions sociales
Vous aurez beaucoup de mal à être éloquent si votre voix tremble, si vous chuchotez ou encore si vous bégayez à chaque début de phrase. Faites le nécessaire pour vaincre vos anxiétés sociales en vous rendant chez un orthophoniste, un thérapeute de la parole ou un psychologue.
Détendez-vous
Vous ne semblerez pas très éloquent si vous êtes renfermé, stressé ou nerveux. Faites ce qu’il vous faut pour vous détendre. Si vous avez besoin d’imaginer votre auditoire en sous-vêtements, faites-le. Dites-vous que le pire qui puisse arriver, c’est que votre auditoire s’ennuie (et honnêtement, il y a pire). Vous ne devez pas avoir l’air de vous forcer. Votre parole doit être libre et naturelle, alors laissez les mots s’enchainer sans trop penser à ce qu’on pense de vous.
Soyez sûr de vous lorsque vous parlez
Vous avez remarqué comme les personnes qui se comportent comme si elles avaient confiance en elles paraissent tout de suite plus charismatiques et éloquentes ? Quand vous êtes sûr de vous quand vous parlez, vous attirez l’attention de votre auditoire et suscitez sa curiosité. Même si vous ne vous sentez pas de le faire, ayez toujours l’air sûr de vous et tout ce que vous direz sera bien mieux interprété. En plus, à force de faire semblent d’avoir confiance en vous, ça finira par arriver. Une situation gagnante à tous les coups.
... et ses silences
Les bons orateurs maîtrisent également les silences. « Il n’y a rien de plus impressionnant qu’une salle silencieuse. C’est ça la marque des grands, faire tenir le silence car le silence c’est la tension », estime Me Romain Boulet. Au début de sa carrière, l’avocat pénaliste avait d’ailleurs pris l’habitude de prendre des notes quand il écoutait plaider ses confrères, ou plutôt quand ceux-ci se taisaient. « Je comptais dans ma tête combien de temps il était possible de ne pas parler et je notais ces temps dans un carnet », se souvient-il. « Un silence peut être extrêmement éloquent », estime également Me Nicolas Salomon, avocat pénaliste au barreau de Paris. « Les grandes plaidoiries commencent par des silences. Il n’y a pas meilleure façon de prendre possession de la parole que de commencer par se taire. »
Ralentissez votre débit de parole
Même une personne éloquente peut voir sa performance détruite par un débit de parole trop rapide. Il est naturel de parler plus vite lorsqu’on parle de choses dont on n’a pas envie de parler. En effet, on a envie que ce soit fini le plus vite possible, donc on augmente la cadence. Cela vous donnera l’air nerveux et peu sûr de vous. Ce n’est pas très professionnel non plus. Prenez le temps de ralentir le débit de vos mots. Il vaut mieux parler trop lentement que trop vite.
Faites attention à votre public
Un bon orateur cherche régulièrement les regards des personnes de son public et donne l’impression de s’adresser individuellement à chaque membre de l’auditoire. Adopter une telle attitude, c’est signifier que vous ne parlez pas pour rien, que vous avez envie que l’on vous écoute et que l’on comprenne ce que vous avez à dire. Lorsque vous parlez, même si ce n’est qu’à une seule personne, appliquez-vous à toujours chercher le regard de vos interlocuteurs.
Si nécessaire, faites-vous des notes
Si c’est pour une prise de parole publique, n’ayez aucune honte, il est très commun que les orateurs aient des notes. Avoir vos idées organisées sur un bout de papier à disposition pour un regard rapide de temps en temps est en fait une excellente idée. Bien sûr, vous ne devez pas lire vos notes. Contentez-vous de les regarder pour vous rappeler de mots-clés, d’expressions et de tournures de phrase qui servent la compréhension de vos propos.
Apprendre à respirer
D’autant que se taire, c’est aussi s’autoriser à reprendre son souffle. « Il faut respirer. Il faut apprendre à respirer, prendre le temps de respirer et se forcer à avoir des temps d’arrêt », conseille Me Nicolas Salomon. « Si vous ne respirez pas, vos globules rouges vont circuler moins vite dans votre corps et s’épuiser rapidement. Votre cerveau sera moins oxygéné, vous retrouverez moins facilement le fil de votre pensée et quand vous le perdrez, les paroles viendront plus difficilement », assure-t-il. « Je sais que quand je respire peu, que je vais trop vite, je plaide mal. »
Entrainez-vous face à un miroir
Cela peut paraitre un peu ridicule, mais en vous regardant parler, vous verrez les progrès que vous avez à faire. Parlez donc face à un miroir ou filmez-vous en train de parler avec un caméscope. Cela vous aidera à définir vos points forts et vos points faibles, ce qui doit vous aider à progresser.
Lisez plus
Le fait de lire souvent vous apprend des mots et améliore votre compréhension écrite. En plus, la lecture peut vous familiariser avec les personnages éloquents et sophistiqués de la fiction et de l’Histoire. Lisez régulièrement. Lorsque vous lisez, faites attention aux expressions et aux tournures de phrases que vous trouvez éloquentes. Vous pouvez vous en inspirer voire même les copier au quotidien, si vous le souhaitez.
...et ses gestes
Le geste peut également dire beaucoup de vous. « Il peut vous trahir. Les mains dans le dos, c’est déjà vous excuser ou en tout cas vous rendre. Le doigt pointé ça peut être agressif », détaille Me Clotilde Lepetit. « Mais le geste peut aussi accompagner votre propos et sa nuance. A mot égal, le ton, la voix et le geste lui donneront un sens différent : bienveillant, drôle etc. »
Corriger ses tics de langage
Autre astuce : tenter de corriger ses tics de langage. « J’ai toujours eu peur des tics donc je me suis beaucoup battu. Je déteste les ‘effectivement’ en fin de phrase. J’ai travaillé pour les corriger », commente Me Boulet. « J’essaie d’éviter les ruptures de pensée avec les ‘euh’ ou les fins de propos avec le mot ‘voilà' », confie Me Clotilde Lepetit. « Mais je n’y parviens pas toujours ».
Ne rien lâcher avant et après le discours
« Je fais toujours très attention à mon attitude à l’audience, comment je suis aux suspensions d’audience, quand ce n’est pas mon client qui est entendu mais un autre client qui parle. Je fais attention à mes réactions », confie Me Romain Boulet. « On a tous des moments de relâchement, on a envie de rire avec l’avocat d’en face… Mais je me suis rendu compte qu’il fallait faire très attention à cela. Il y a beaucoup de choses qui se jouent à ce moment-là. »
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