COMMENT ÊTRE UN(E) ORATEUR(TRICE) EFFICACE

Comment être un(e) orateur(trice) efficace

Comment être un(e) orateur(trice) efficace ?

Maîtriser l’art oratoire est une compétence très sollicitée et grandement valorisée dans le monde de l’entreprise. Mais comment devenir un bon orateur ? Même les personnes qui ont l’habitude de faire des discours en public se soucient de l’efficacité de leur prestation. Heureusement, il est très simple d’améliorer vos talents d’orateur. Préparez un discours bien structuré adapté aux personnes auxquelles vous vous adresserez et entrainez-vous à le prononcer en privé avant de parler devant un public. Tâchez de créer un lien avec vos auditeurs, articulez bien et servez-vous de gestes pour rendre votre discours plus vivant. Une bonne communication orale représente un atout considérable dans le monde professionnel. Savoir transmettre et communiquer « en bonne intelligence », au sens large du terme, est une compétence très recherchée par les employeurs qui ont compris l’importance majeure des « soft skills » (compétences humaines et comportementales) et leur place fondamentale dans l’entreprise. Je souhaite partager avec vous quelques clés qui vous permettront de consolider cette compétence en vous donnant des pistes pour y arriver. Tout au long de cet article, et à titre d’exemple, nous suivrons le parcours de Jeanne Directrice du pôle RH dans une PME.
Depuis plusieurs mois, elle a intégré dans son service des pratiques visant à favoriser l’intelligence collective et les pratiques collaboratives. Elle doit prendre la parole lors d’une réunion de pôles pour y présenter son retour d’expérience sur la transformation des modes de travail de son équipe. Nul n’est besoin de le préciser : une présentation publique, une prise de parole à enjeu, une réunion en entreprise, ou encore une web conférence… se préparent. Les meilleurs communicants, qu’ils soient conférenciers, hommes ou femmes politiques, grands patrons, managers, collaborateurs dans une entreprise… sont ceux/celles qui ont compris l’importance d’une bonne préparation en amont et qui se sont interrogés sur leur capacité à bien communiquer. La vie professionnelle est jalonnée de présentations qu’elles soient destinées au client, aux investisseurs ou aux partenaires.
 Elles doivent s’adapter au public mais aussi elles doivent apporter des informations intéressantes.  L’art oratoire demeure inné chez certains mais plus difficile à maîtriser pour d’autres. Veiller à canaliser ses émotions, à produire un discours des plus brillants, tout en captant l’attention du public représente un pari de taille pour de nombreux entrepreneurs. Une tâche moins difficile qu’il n’y paraît lorsqu’on est bien préparé. Voici pour vous les conseils pour devenir un orateur hors-pair.
Comment être un(e) orateur(trice) efficace

Connaissez votre public

Vous devez savoir à combien de personnes vous allez vous adresser et quels seront leur âge, leur sexe, leur éducation, leur statut social, etc. Il est également indispensable de savoir à quel point vos auditeurs connaissent le sujet dont vous allez leur parler. Enfin, demandez-vous comment votre public vous voit et ce qu’il est susceptible de vouloir tirer de votre présentation. Par exemple, allez-vous vous adresser à des personnes qui ne connaissent pas bien le sujet de votre discours ou devez-vous parler dans le cadre d’un évènement professionnel réservé à des spécialistes ? Adaptez le niveau de votre présentation au degré de connaissance de votre public. Vous ne devez pas lui donner d’informations trop difficiles à comprendre, mais vous ne devez pas non plus dire trop de choses que tout le monde sait déjà. Votre présentation dépendra également de la façon dont vos auditeurs vous voient. S’ils vous considèrent comme un spécialiste sur votre sujet, votre discours doit mettre en évidence vos connaissances et votre expertise. En d’autres termes, Jeanne doit « profiler » son « public », faire son « portrait robot ». Elle pourra ainsi répondre de la manière la plus adaptée et ajustée possible aux besoins et objectifs de ce « public » quand il assistera à sa prise de parole ou à sa communication.

Exemple :

Est-ce un public de spécialistes, de néophytes, plutôt sénior, plutôt jeune, plutôt rationnel, plutôt « créatif », international, des dirigeants, des commerciaux, un service comptabilité, un public hétéroclite ?…
Voyons comment Jeanne va procéder : elle disposera d’une heure pour parler aux directeurs-trices des différents pôles de son entreprise : le pôle RH auquel elle appartient, le pôle communication, le pôle marketing, le pôle comptabilité, le pôle informatique, le pôle recherche et développement. En fonction de sa connaissance des différentes personnes qui composeront son auditoire, elle sera à même de « profiler » son public et de prévoir avec le plus d’acuité possible, comment elle doit organiser sa prise de parole pour la rendre intéressante et attractive. Elle axera ainsi sa communication en fonction des « profils » et « fonctions » des différents participant-es à sa présentation. Par exemple, il est fort à parier que le « public » de Claire aura des points communs mais aussi des singularités propres à chacun-e :

Les points communs pourront être :

  • un public orienté « résultat », qui favorise les faits et le « droit au but »
  • un public qui souhaite que le temps de la réunion soit respecté car son agenda est très serré
  • un public qui apprécie les retours d’expérience concrets
  • un public qui souhaite passer à l’action et mettre en œuvre des pratiques d’intelligence collective et de pratiques collaboratives s’il est convaincu par Jeanne
  • un public exigeant
  • un public motivé car potentiellement directement concerné par l’expérience de Claire

Les singularités pourront être :

  • des directeurs-trices de pôles qui sont plus sensibles aux éléments chiffrés, aux KPI
  • des directeurs-trices de pôles qui seront plus sensibles au côté « émotionnel » et « humain ». Ils auront besoin de comprendre comment la nouvelle mise en place de Jeanne a été perçue par les différents membres qui constitue son équipe
  • des directeurs-trices de pôle qui sont plus « visuels » ou plus « auditifs », ou plus « kinesthésique » (Claire prêtera dans ce cas attention à ses slides powerpoint afin que toutes les « préférences cérébrales » soient satisfaites.)
    Connaissez votre public

    Déterminez le bon ton

Réfléchissez à l’effet que devra produire votre discours. Cela dépendra de votre public, de l’occasion, du sujet et du but de votre présentation. Tenez également compte de votre personnalité, car il est important que le style de votre discours vous corresponde  .
Si vous allez vous exprimer sur un sujet sérieux, adoptez un ton assez sérieux. Si vous devez prononcer un discours lors d’un repas de fête, vous pouvez parler avec plus d’humour. En général, vous pouvez employer un ton naturel relativement décontracté pour n’importe quel sujet. Le plus important est de rester authentique. Vous n’êtes pas obligé de garder un seul style pour tout le discours. Par exemple, vous pouvez commencer par faire une présentation sérieuse, mais terminer sur une note interactive plus amusante. Dans ce cas, ajustez le ton du discours à mesure que vous progressez.

Quels sont les besoins, demandes, enjeux de mon public / auditoire / interlocuteur ?

Jeanne n’est certes pas Madame Irma mais elle a :
soit une très bonne connaissance des préoccupations et enjeux de son « public »,
soit une vision suffisamment large pour identifier dans les grandes lignes leurs besoins, demandes et enjeux et entrer dans leur logique.

Exemple :

En travaillant sur le profil type de son « public », Jeanne a identifié qu’elle devra très probablement aborder les points suivants :
  • son retour d’expérience sur la mise en place de pratiques visant à favoriser l’intelligence collective et les pratiques collaboratives
  • un rappel du contexte qui l’a amenée à mettre en place de nouvelles pratiques de travail
  • les pratiques qu’elle a concrètement implémentées
  • les indicateurs de performance qu’elle a mis au point (KPI/ROI)
  • les réticences /obstacles auxquels elle a du faire face
  • les soutiens dont elle a bénéficié
  • le temps qui lui a été nécessaire pour intégrer ces nouvelles pratiques de travail
  • les personnes dont elle s’est entourée (en interne, en externe…)
  • le coût qu’une telle mise en place a représenté
  • les éventuels logiciels ou applications qu’elle a déployé au sein de son service
  • les résultats qu’elle a obtenu très concrètement avec des chiffres à montrer sur le degré de performance ou d’implication de ses équipes et les résultats sur la productivité, sur les objectifs à atteindre
  • les « best practices » qu’elle en a retirés afin que d’autres pôles puissent mettre en place ces nouvelles méthodes de travail
  • les futures étapes
  • un temps de questions/réponses
…/…
En se posant les questions 1 et 2, cruciales, Jeanne s’est donnée les moyens d’élaborer une structure de présentation qui conviendra au public auquel elle s’adressera. Elle s’est interrogée avec précisions sur ce qu’elle pressent des demandes de ses interlocuteurs. Jeanne peut également se poser la question sous cette forme : « si j’assistais moi-même (en tant que participante) à la réunion que je prépare, quelles sont les informations principales auxquelles j’aimerais que l’on réponde ? quels seraient mes tous premiers « besoins » en terme d’information ? »
Quels sont les besoins, demandes, enjeux de mon public / auditoire / interlocuteur ?

Se poser ces 2 premières questions favorisent :

  • une bonne adéquation entre l’intention de Jeanne à fédérer son public/auditoire/interlocuteur autour de son expérience de mise en place de pratiques d’intelligence collective et de pratiques collaboratives, et le niveau d’information dont son public a besoin pour avoir envie de l’écouter jusqu’à la fin de sa présentation
  • une cohérence entre les attentes de son public et les thématiques abordées par Jeanne
  • un plan très structuré qui respecte les « modes préférentiel d’apprentissage » en termes d’appropriation de l’information. Jeanne pourra illustrer ses propos avec des images, photos, métaphores ou encore avec des chiffres, graphiques ou tableaux. Elle pourra relater des anecdotes, faire du « story telling », faire venir des « témoins » qui auront expérimenté ses nouvelles méthodes de travail, proposer une courte vidéo qui montrera concrètement un extrait d’une réunion réalisée grâce à des outils d’intelligence collective…Bref, avec ces simples questions posées en amont de sa présentation, Jeanne s’offre la possibilité d’être inventive sur la manière qu’elle aura de transmettre l’information et de susciter l’intérêt.

Se poser ses 2 premières questions évitent :

un plan de présentation confus qui pourrait amener les participants à s’interroger sur la pertinence de leur participation à la réunion de Jeanne  une présentation unilatérale sans échanges, sans exemples concrets, rébarbative et ennuyeuse, car ne correspondant pas aux attentes des participants

Faites des recherches

Si vous êtes déjà un spécialiste sur votre sujet, il est possible que vous puissiez composer votre discours simplement à partir de votre mémoire ou de vos notes. Toutefois, s’il vous manque des informations, il est impératif d’effectuer les recherches nécessaires. Sinon, il est possible que vos auditeurs se rendent compte qu’il manque des informations et vous posent des questions. Il est également possible que votre public apprécie des statistiques et des exemples permettant de soutenir vos propos . Si vous avez de nombreuses connaissances sur votre sujet, vous pouvez commencer à écrire le discours avant de faire des recherches. De cette façon, vous ne perdrez pas de temps en relisant des informations que vous connaissez déjà. Par exemple, si vous êtes biologiste, il est possible que vous puissiez faire une présentation au sujet de la division cellulaire sans effectuer de nouvelles recherches. Si vous devez prononcer un discours pour l’anniversaire de mariage de vos parents, vous devriez également pouvoir le composer sans avoir à chercher des informations. Si vous ne connaissez pas bien le sujet dont vous allez parler, faites quelques recherches avant de commencer l’écriture. Par exemple, si vous devez parler d’un monument dans la région, renseignez-vous sur son histoire et sur les informations importantes le concernant avant de commencer à composer votre discours.

Dressez un plan

Ce n’est pas indispensable, mais de nombreuses personnes trouvent que cela les aide à structurer leurs idées de manière à produire un discours bien construit. Commencez par écrire votre problématique, votre objectif ou votre idée principale en haut de la page. Notez ensuite les éléments clés dont vous allez parler. Enfin, écrivez la conclusion à laquelle vous souhaitez que le public arrive. Limitez-vous à trois à cinq idées principales dans un discours. Si vous fournissez trop d’informations à vos auditeurs, ils ne les retiendront pas.
Dressez un plan
Une fois que vous avez un plan simple, étoffez chaque partie en notant ce que vous avez envie de dire. Il est inutile de rédiger des phrases entières. Notez simplement les mots nécessaires pour vous rappeler ce que vous voulez dire. Voici un exemple de phrase pour entamer une présentation : « Dans cette nouvelle œuvre, le passé de l’artiste et sa passion pour la couleur s’associent de manière à créer un monde tellement vivant que nous avons l’impression de pouvoir le toucher. »

Quel est « l’objectif résultat » que je souhaite obtenir quand je viens prendre la parole / communiquer avec mon « public » / auditoire / interlocuteur ?

En se posant cette question, Jeanne se donne la possibilité d’atteindre un objectif tangible, mesurable et observable. Ces 3 derniers mots ont leur importance !! Il ne s’agit pas en effet de se dire « je veux que l’on m’écoute » ou « je veux fédérer autour de mon projet ». Trop vague ! Il s’agit de fixer un objectif que Jeanne pourra mesurer très concrètement.

Exemple :

Elle a profilé son auditoire puis elle a réfléchi aux demandes/besoins/enjeux de cet auditoire. Son objectif résultat pourrait être formulé ainsi :
« A l’issue de ma présentation, mon objectif est de constituer un groupe de « pionniers relais » au sein de l’entreprise pour transmettre les nouvelles pratiques d’intelligence collective et collaboratives à l’ensemble du personnel ». Ainsi, à l’issue de sa présentation, Jeanne proposera de constituer ce groupe avec les différent-es /directeurs-trices de pôles partant-es pour tenter cette aventure excitante. Elle aura ainsi un « vrai » résultat tangible et mesurable de réussite de son objectif. Elle œuvrera en ce sens dans sa manière de transmettre et de conduire sa réunion.

Éveillez la curiosité du public

Servez-vous d’une phrase d’accroche pour capter son attention. Dans de nombreux cas, cela consiste à créer un lien personnel entre vos auditeurs et vos propos. Vous pouvez aussi poser une question à laquelle vous répondrez dans votre discours. L’important est de donner envie à votre public de vous écouter  . Dans l’idéal, la phrase d’accroche doit être prononcée dans les 30 premières secondes de la présentation. Par exemple, vous pourriez dire : « Comme vous, j’ai connu une époque où j’avais du mal à m’organiser. Aujourd’hui, je fais plus de choses en un jour que je ne faisais en une semaine. » Une autre phrase d’accroche pourrait être : « Lorsque j’ai commencé mes recherches, je me suis posé une question : comment puis-je réussir l’impossible ? »
Éveillez la curiosité du public

Apportez une touche humaine

Racontez des anecdotes ou des blagues. Même si vos auditeurs ont envie d’écouter votre discours, les gens ne restent généralement pas attentifs pendant très longtemps. De petites histoires (surtout personnelles) et des plaisanteries vous permettront de retenir l’attention de votre public et de rendre la présentation plus intéressante et agréable. Cela vous aidera également à créer des liens avec vos auditeurs. Faites simplement attention à ne pas dire quelque chose de déplacé ou d’insultant. Les auditeurs adorent entendre des anecdotes personnelles. Il s’agit d’une des façons les plus efficaces de rendre votre discours intéressant et d’éveiller la curiosité de votre public. Par exemple, si vous prononcez un discours au sujet de vos recherches scientifiques, vous pouvez commencer par raconter un incident qui s’est produit lors de votre premier jour dans le laboratoire. Si vous devez présenter un programme de formation au bureau, vous pouvez commencer avec une plaisanterie au sujet des réunions au travail.

Quels sont les messages principaux que je veux faire passer pendant ma prise de parole / communication ?

Autrement dit, quels sont les éléments principaux que je souhaite que mon auditoire/interlocuteur/public retienne ? En règle générale, un maximum de 3 messages clés est conseillé afin de de rester concentré sur l’essentiel et de ne pas noyer l’information que vous transmettez.

Exemple avec Claire :

Ses 3 messages principaux pourraient être :

  • les pratiques d’intelligence collective et collaboratives fonctionnent très bien
  • ces pratiques permettent une productivité accrue des collaborateurs et une adhésion beaucoup plus importante sur des projets stratégiques importants pour l’entreprise
  • il est crucial de préparer la mise en place de ces nouvelles pratiques par une approche réfléchie de conduite d’accompagnement au changement
Au cours de sa présentation, Jeanne fera part à plusieurs reprises de ces différents messages en insistant sur ces différents points. Comme précisé lors de la deuxième question, Jeanne pourra utiliser des moyens différents pour répéter ses messages en respectant les différents modes d’apprentissage de son public : des vidéos, des témoignages, des graphiques chiffrés..
Quels sont les messages principaux que je veux faire passer pendant ma prise de parole / communication ?

Anticipez les questions

Si vous avez une bonne idée de ce que vos auditeurs sont susceptibles de vous demander, vous pourrez fournir des réponses à ces interrogations dans votre discours. De cette façon, le public sera satisfait par votre présentation. S’il y a une séance de questions à la fin, vous éviterez également de vous retrouver sans réponse. Prenez en compte votre public. Qu’attendra-t-il de votre présentation ? Quel est son niveau de connaissance sur le sujet concerné ? Servez-vous de ces informations pour essayer d’imaginer les questions que l’on risque de vous poser.

Prévoyez des aides

Prenez des notes sur des fiches. Vous ne devez pas simplement lire un discours que vous avez écrit, mais prévoyez quelques repères pour vous éviter de vous perdre ou d’omettre des informations. Il est vivement conseillé de noter toutes vos idées principales pour pouvoir consulter discrètement vos fiches si jamais vous avez besoin d’un petit rappel. Vous pouvez aussi noter quelques mots-clés pour vous faire penser aux idées importantes que vous ne voulez pas oublier. N’écrivez pas des phrases entières, car elles risquent de vous faire bafouiller. Limitez-vous aux mots-clés. Les petites fiches sont efficaces, mais certaines personnes préfèrent imprimer un plan sur du papier.

Avec quelle(s) intention(s) je viens parler / communiquer ?

Si la troisième question abordait le côté «résultat tangible », cette 5ème question fait appel à ce qui vous « habite » quand vous venez prendre la parole.

Exemple :

Vos intentions sont-elles plutôt de :
Fédérer, informer, convaincre, former, vendre, partager, négocier, vulgariser, conseiller, rassurer, recadrer, argumenter, remercier, inspirer, créer du lien, permettre l’échange, donner une « vision »… ? Plus vous êtes aligné-e avec vos intentions, plus vous « rayonnez » cette intention autour de vous. Vous valorisez votre côté pragmatique, méthodique, « corporate », mais aussi votre côté « humain », indispensable aux qualités intrinsèques d’un bon orateur. Revenons à Jeanne . D’un naturel très généreux et ouvert, Jeanne souhaite convaincre et fédérer. Elle travaillera donc non seulement à la structure de son plan en fonction de ces intentions (tel que nous l’avons déjà évoqué à la 2ème question) mais aussi sur son côté chaleureux, souriant, persuasif, inclusif. Elle pourra par exemple, en amont de sa présentation, faire une « visualisation » de sa réunion en prenant un temps de centrage en silence pour se concentrer sur les valeurs qui lui sont chères et oser s’autoriser davantage son côté généreux. La visualisation consiste à prendre un temps de concentration pour imaginer ce que vous souhaitez réaliser/vivre/ressentir en « rencontrant » tout ce qui vous habite et constitue votre singularité et ainsi vous donner les meilleures perspectives d’ouverture à soi et à l’autre pour faire émerger votre humanité.
Anticipez les questions
Pour Jeanne, faire une visualisation de ses intentions de convaincre et fédérer lui permettra de se « remplir » de sentiments et d’émotions qui lui sont propres pour mener sa réunion dans les meilleures conditions possibles.

Le bon orateur est à l’écoute de son public

Savoir écouter son « public », jauger son auditoire, être en capacité d’identifier rapidement ses préoccupations, ses interrogations, ses inquiétudes, ses peurs, ses mécanismes de défense mais aussi ses aspirations, ses joies, ses acquiescements… constitue le socle de départ d’une excellente communication impliquée et engagée. Cette écoute et cette analyse perspicaces et rapides permettent en effet à la personne qui parle de se mettre sur les bons canaux de communication, de rentrer en empathie et de renvoyer une image confiante et accessible qui déclenche à son tour plus facilement le phénomène d’identification nécessaire pour que le « public » adhère et se sente concerné et entendu. Jeanne sera attentive aux « signaux faibles » envoyés par son auditoire. Par exemple : des signes de contentement ou d’agacement ou encore des signes d’incompréhension éventuelles sur ce qu’elle expliquera.  En étant attentive à cela, Jeanne sera dans une grande implication émotionnelle et saura répondre aux différentes sollicitations de son auditoire. Elle évitera ainsi de rentrer en mode « pilotage automatique » en récitant sa présentation sans être à l’écoute de ce qu’il se passe autour d’elle et en elle  au moment où elle parle.

Le bon orateur ne « joue pas un rôle »mais il sait qu’il a un vrai « rôle à jouer » !

Prendre la parole en public (même en comité restreint) n’est pas « naturel ». C’est une position et une posture qui peuvent être stressantes et difficile à tenir. D’où la nécessité pour l’orateur, de travailler à sa singularité et d’assumer pleinement sa personnalité et ses valeurs intrinsèques. Jeanne « joue un rôle » si : elle fait semblant d’être extraverti alors qu’elle est plutôt d’un naturel introverti. Si elle se force à bouger tout le temps alors qu’elle se sent plus à l’aise en étant immobile. Si elle raconte des blagues alors que ce n’est pas dans ses habitudes. Si elle parle très fort alors que sa voix est plutôt douce et discrète… Jeanne à un vrai « rôle à jouer » si : elle se pose les les questions clés. Si elle travaille à sa confiance en soi et à sa propre légitimité. Si elle sait pourquoi elle vient parler à son public. Si elle travaille à ses intentions. Si elle travaille à ce qu’elle souhaite obtenir quand elle prend la parole. Si elle réussit à faire avancer ses convictions pour la bonne marche de son entreprise en accord avec ses valeurs. Si elle est extrêmement sincère et honnête avec elle-même et envers les autres…
Le « public » veut voir et entendre quelqu’un d’authentique, de vrai, d’accessible, de cohérent entre l’image renvoyée et le discours tenu. Il a besoin de congruence.
Le bon orateur est à l’écoute de son public

Le bon orateur croit à ce qu’il dit

Il est concentré sur ses mots et ses paroles. Il est investi et engagé. Il ne pense pas à ce qu’il va dire dans les minutes qui suivent mais à ce qu’il est en train de dire là, maintenant, à cet instant précis. Il mobilise ainsi son public car il habite ce qu’il dit et il l’incarne vraiment. Il est absolument crédible et présent à lui-même. Il s’engage. Il vit ce qu’il dit. Il a les bonnes intentions derrière son « message ».

Le bon orateur n’a pas peur des silences

Il sait relancer l’attention et la tension (positive !!) en respectant des temps de pause, en permettant à l’auditoire de réfléchir. Il a compris que faire ingurgiter un trop grand nombre d’informations en un temps record est contre productif et inutile. Il respecte le temps dont a besoin son public pour rester motivé et en pleine possession de sa concentration. Il sait aussi que marquer un silence « fait de l’effet » . Il peut donc l’utiliser à bon escient pour consolider son charisme et sa légitimité.

Soyez souple

. Il est utile et même indispensable de bien préparer une présentation, mais vous ne pouvez anticiper toutes les éventualités. Ne vous laissez pas déstabiliser par des changements de dernière minute. Vous n’êtes pas obligé de respecter le discours que vous avez préparé à la lettre. Par exemple, il est possible que vous composiez un discours destiné à des spécialistes du sujet, mais que vous vous rendiez compte que votre public a moins de connaissances que prévu le jour même de la présentation. Dans ce cas, vous pouvez présenter moins d’informations que prévu, mais fournir davantage d’explications afin que des novices soient en mesure de comprendre.

Utilisez un miroir

Travaillez votre présentation devant une glace. Il est naturel de vous sentir stressé avant de vous exprimer en public, même si vous en avez l’habitude. Pour avoir moins peur, il est important de vous exercer au préalable. Prononcez votre discours à voix haute, de préférence face à un miroir. Vous pourrez ainsi vous observer et travailler votre posture, vos gestes et tout autre mouvement que vous ferez.
Utilisez un miroir

Filmez-vous

C’est encore plus utile que de vous exercer devant une glace, car si vous vous filmez, vous pourrez voir ce que verra le public. Regardez la vidéo et imaginez que vous êtes un de vos auditeurs. Prenez des notes sur les éléments de la présentation qui vous plaisent et ceux que vous souhaitez modifier ou améliorer . S’il y a des choses sur lesquelles vous voulez travailler, vous pouvez vous filmer plusieurs fois. Vous pouvez également prononcer le discours devant un ami et lui demander de vous fournir des critiques.

Chronométrez-vous

Il est probable que vous ayez une limite de temps pour votre présentation. Assurez-vous que vous ne la dépasserez pas, mais faites également attention à ne pas terminer trop tôt. En vous entrainant au préalable, vous pourrez ajuster parfaitement le discours au temps qui vous est imparti. Servez-vous du chronomètre de votre téléphone, d’une horloge ou un d’un chronomètre traditionnel pour savoir combien de temps dure la présentation et ajustez-la au besoin.  Il est conseillé de vous entrainer plusieurs fois avant de vous chronométrer. De cette façon, vous connaitrez bien le discours et le prononcerez sans hésitation. Au début, vous risquez de vous attarder sur quelques parties le temps de bien les retenir.

Mémorisez les idées principales

Il vous sera ainsi plus facile de faire la présentation et vous ne risquerez pas d’oublier des parties  . N’essayez pas d’apprendre le discours entier par cœur. En plus d’être très difficile, cela risque de rendre la présentation moins naturelle. Mémorisez simplement les éléments clés pour pouvoir parler naturellement.

Travaillez les éléments visuels

Des aides visuelles comme une présentation avec PowerPoint, des affiches ou des vidéos peuvent rendre votre discours plus intéressant, mais si vous rencontrez un problème, il risque de briser la concentration du public. Lorsque vous vous entrainez, travaillez avec ces aides afin de vous habituer à effectuer les transitions sans aucun accroc. Entrainez-vous à parler en parallèle à vos aides visuelles sans les consulter et les lire directement, car les gens n’aiment pas que l’on se contente de lire. N’oubliez pas qu’un problème technique est toujours possible et que vous ne pourrez pas forcément accéder à PowerPoint ou à un autre logiciel. Assurez-vous que si besoin, vous serez capable de prononcer votre discours sans ces outils.
Travaillez les éléments visuels

Discutez avec vos auditeurs

Avant la présentation, mêlez-vous au public pour essayer de déterminer quelle sera sa réaction potentielle à votre discours. Vous pourrez ainsi apporter les modifications qui vous semblent nécessaires (par exemple, omettre une blague). Cela vous permettra également à vous faire une idée des attentes de ces personnes quant à votre présentation. En outre, si les auditeurs vous rencontrent et vous voient comme un simple être humain, ils seront plus susceptibles d’avoir une réaction positive lorsque vous vous adresserez à eux . Tenez-vous près de la porte et saluez les personnes qui entrent. Présentez-vous aux auditeurs lorsqu’ils cherchent leur place. Si vous êtes assis parmi le public avant votre présentation, profitez-en pour discuter avec les personnes à côté de vous.

Relisez vos notes

Le jour de la présentation, relisez-les rapidement une ou deux fois. Cela vous aidera à vous rafraichir la mémoire et vous risquerez moins d’oublier des informations importantes. Ne vous inquiétez pas. Ayez confiance en vous et ne craignez pas d’oublier quelque chose.

Articulez

Parlez lentement et clairement en prenant le temps d’articuler soigneusement chaque mot. Il vous semblera peut-être que vous parlez trop lentement par moments, mais en réalité, cela permettra aux auditeurs de suivre ce que vous leur direz plus facilement. Essayez de respirer lentement et profondément pendant le discours pour vous empêcher de parler trop rapidement.

Faites des gestes

Utilisez-les pour mettre l’accent sur certains points. Effectuez des gestes avec les mains ou déplacez-vous sur l’estrade. Par exemple, vous pouvez utiliser vos doigts pour indiquer où vous en êtes ou bien baisser la main brusquement pour insister sur un élément. Employez des mouvements qui vous sont naturels, car s’ils sont forcés, cela se remarquera  . Évitez les gestes nerveux. Veillez à ce que tous vos mouvements soient intentionnels et non dus au stress.
Faites des gestes

Surveillez les réactions du public

 Il arrive parfois que les auditeurs ne réagissent pas de la manière anticipée, mais ce n’est pas grave. Il vous suffit de vous adapter. Par exemple, si votre public n’apprécie pas les pointes d’humour, modifiez votre ton et rendez votre discours légèrement plus sérieux. Si une de vos plaisanteries fait rire le public, attendez que le silence retombe avant de poursuivre. Si les auditeurs ne rient pas, mais que vous les voyez tout de même sourire ou hocher la tête, vous n’avez pas besoin d’omettre les blagues. N’oubliez pas qu’un grand public risque d’avoir des réactions plus intenses qu’un petit groupe, car plus les gens sont nombreux, moins ils se sentent complexés. Si vous avez l’impression que le public ne vous suit pas du tout, essayez d’adopter un ton plus léger et de fournir davantage d’explications.

Limitez les aides audiovisuelles

Si c’est vraiment nécessaire, servez-vous d’outils audiovisuels, mais n’oubliez pas qu’ils peuvent briser la concentration du public et détourner son attention de votre discours. Si vous projetez des informations sur un écran, ne les lisez pas, car cela ne plaira pas aux auditeurs . Si vous les utilisez de la bonne façon, les outils audiovisuels peuvent apporter du dynamisme à votre présentation. Par exemple, vous pouvez projeter une vidéo courte sur les découvertes les plus récentes dans votre domaine de recherche .

Faites participer le public

C’est une des meilleures façons de faire en sorte qu’il reste intéressé. Cela peut également aider les personnes présentes à mieux retenir les informations dans votre discours. Vous pouvez leur demander de réagir à ce que vous leur dites ou bien les autoriser à vous poser des questions .
  • Demandez aux auditeurs de répéter vos phrases clés.
  • Vous pouvez également leur demander de faire un son ou un geste en particulier à certains points au cours de la présentation.
  • Demandez-leur de vous donner des exemples ou des propositions concernant vos propos.
  • Répondez aux questions que l’on vous pose.

Soyez naturel

Vous êtes peut-être tenté de jouer un rôle, mais n’essayez pas d’être une personne que vous n’êtes pas. C’est vous que le public vient voir. Ayez confiance en vous et apportez un peu de votre personnalité à la présentation. N’oubliez pas qu’il est possible de prononcer un discours très professionnel tout en restant soi-même . Par exemple, si vous êtes quelqu’un d’extraverti et d’énergique, apportez ces caractéristiques à votre prestation. Si vous êtes naturellement plus discret, n’essayez pas de vous forcer à trop en faire.
Soyez naturel

Restez calme

Si vous commencez à stresser, détendez-vous. Il est parfaitement naturel d’être stressé avant de prononcer un discours. Si cela vous arrive, ce n’est pas grave. Employez simplement des techniques pour vous calmer .
  • Imaginez que votre présentation se passe bien.
  • Concentrez-vous sur le but du discours et non sur vos nerfs.
  • Respirez profondément pour vous détendre.
  • Trottinez sur place ou agitez les bras au-dessus de la tête pour évacuer l’énergie nerveuse.
  •  Évitez de consommer trop de caféine avant la présentation.
  • Tenez-vous bien droit pour avoir plus d’assurance.

Conclusion

Être un bon-ne orateur-trice nécessite des compétences multiples qui font appel à la fois à de l’organisation, à de la logique et à une bonne préparation, mais aussi à des compétences humaines indispensables au bon équilibre d’une prise de parole réussie. Même si vous êtes stressé, gardez confiance en vous. Acceptez votre stress et faites-en simplement de l’enthousiasme. N’oubliez pas que vous êtes le seul à connaitre votre discours. Les auditeurs sont venus vous écouter parler, ce qui signifie qu’ils sont intéressés par ce que vous avez à leur dire. Prenez plaisir à être le centre de l’attention. Ne considérez pas une présentation publique comme une tâche difficile, mais comme une occasion parfaite de partager une partie de vous-même avec d’autres. Chaque fois que vous prononcerez un discours, il sera plus facile que le précédent. Si vos premières présentations ne sont pas parfaites, ne baissez pas les bras.

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