Aborder les questions de sexualité avec ses enfants n’est pas évident. L’école évoque ces sujets, mais souvent sur un mode biologique. Les conseils parentaux, eux, doivent être adaptés à chaque âge et personnalité. Dès la petite enfance, l’enfant se pose des questions sur son corps, ses différences avec l’autre sexe et sur sa naissance. C’est une curiosité naturelle qui fait partie de son développement. De 5 à 8 ans, l’enfant cherche surtout à mieux comprendre comment il a été conçu et les étapes de sa naissance. Ses questionnements peuvent aussi porter sur des choses qu’il a vues ou entendues ou sur des situations qu’il vit. Comme dans les autres aspects de son éducation, il est important de répondre aux interrogations des enfants au sujet de la sexualité.Aborder le sujet de la sexualité avec son enfant, c’est, pour de nombreux parents, une étape avec laquelle on n’est pas toujours à l’aise. Qu’il s’agisse de la découverte de son corps, de ce qu’est l’intimité, du consentement… Nous devons non seulement apporter des réponses aux questions des enfants, mais aussi pouvoir aborder directement le sujet.
Discuter de sexe et de reproduction avec ses enfants pour la première fois peut être plutôt difficile. Cependant, il vaut mieux que vos enfants en entendent parler la première fois venant de vous pour ne pas être exposé à des informations inexactes à l’école. Préparez-vous à la discussion, utilisez des sources extérieures si nécessaire et laissez-le poser des questions. En planifiant et en discutant avec attention des choses de la vie avec vos enfants, vous leur permettrez de se sentir plus rassurés et plus informés à propos de la sexualité et de l’acte sexuel.
Pourquoi parler de sexualité avec son enfant ?
L’éducation à la sexualité comporte plusieurs aspects. Elle touche à l’identité sexuelle (genre féminin et masculin) et aux relations avec les autres. Elle a un effet sur l’image que l’enfant aura de lui-même, sur sa façon de vivre l’intimité et sur ses rapports affectifs avec les autres. En tant que parent, vous êtes la première source d’information sur la sexualité pour votre enfant. Lorsque vous abordez le sujet avec lui, vous l’aidez ainsi à :
mieux se connaître et développer une image positive de son corps;
apprendre le bon vocabulaire pour nommer ce qu’il vit et ressent;
devenir autonome et responsable de son corps (hygiène, santé, sécurité, besoins et sensations);
reconnaître et respecter ses limites et celles des autres;
tenir compte de ses émotions et de celles des autres dans ses relations;
être moins vulnérable et mieux outillé pour dénoncer un abus ou un mauvais traitement;
reconnaître et respecter les différences;
réfléchir aux modèles masculins et féminins qui lui sont présentés et, peu à peu, définir sa propre identité;
établir des liens harmonieux et égalitaires entre les sexes;
s’interroger davantage sur ce qu’il vit et ce qu’il voit autour de lui.
Comment parler de sexualité avec son enfant ?
Certaines questions de votre enfant peuvent vous rendre inconfortable, mais si vous les ignorez, il risque de sentir votre malaise et de chercher ses réponses ailleurs, mais peut-être pas où vous l’auriez souhaité. Il est donc préférable de les aborder avec lui. Pour parler de sexualité avec votre enfant, vous n’avez pas à être un expert. Vous devez toutefois réfléchir à vos valeurs et à ce que vous voulez lui transmettre à propos de l’amour, du rapport à l’autre et de l’intimité. Plus cela sera clair pour vous, plus vous pourrez bien répondre à votre enfant et l’aider à y réfléchir.
Bien répondre à ses questions sur la sexualité
La vie quotidienne fournit beaucoup d’occasions d’aborder la sexualité. Le changement de couche de la petite sœur ou le bain peuvent être des moments pour parler des différences anatomiques. Le baiser échangé par papa et maman peut être l’occasion d’aborder la relation privilégiée qui existe entre 2 personnes qui s’aiment. La grossesse peut constituer un bon moment pour expliquer comment on fait les bébés, etc. Lorsque vous observez certains comportements sexuels chez votre enfant, cela peut être l’occasion de parler de l’importance de l’intimité.
Voici quelques astuces pour répondre aux questions que se pose votre enfant sur la sexualité et bien l’accompagner au fil de ses découvertes :
Enseignez les mots justes à votre enfant. «?Pénis?», «?vulve?», «?vagin?» plutôt que «?zizi?», «?zezette?», «?foufounes?», etc. Faites-le en même temps que les autres parties du corps : yeux, nez, bouche, nombril, pénis, etc., sans insister davantage sur les parties génitales que sur les autres parties du corps. Si vous ne parlez pas de sexualité ou si vous utilisez des mots inappropriés pour en parler, cela indique un malaise. De même, si vous insistez trop sur le sujet et si vous demandez souvent à votre enfant, lorsqu’il est dans le bain, de vous montrer où est son pénis par exemple, votre tout-petit pourrait ressentir un malaise. Dans la sexualité comme dans tout le reste, mieux vaut viser le juste milieu.
Adoptez son point de vue. Avant d’expliquer, de réagir ou même de juger un comportement sexuel chez votre enfant, essayez de vous défaire de votre regard d’adulte et d’adopter le point de vue de votre tout-petit. Un enfant n’est pas un adulte en miniature. La sexualité de l’enfant se compose de curiosité et d’exploration, et non de recherche du plaisir, de rapport de séduction et de désir d’avoir un bébé comme chez l’adulte. Ainsi, ses questions démontrent un intérêt à apprendre et à comprendre le monde qui l’entoure, comme il le fait à propos d’autres sujets.
Instaurez un climat de communication et de confiance. Dès que votre enfant demande d’où viennent les bébés ou remarque le sexe différent d’un autre, vous pouvez commencer à lui parler de sexualité. Soyez à l’écoute de votre enfant afin de détecter ses questionnements, les messages non dits et ses petites gênes. Faites aussi preuve de sensibilité. Vous créerez ainsi un climat de confiance et de discussion pour parler de sexualité. Cette attitude d’ouverture mettra la table pour le partage des préoccupations sexuelles qu’il pourrait vivre, même à l’adolescence. Évitez de lui demander : «?Où as-tu entendu parler de ça???», car il pourrait alors croire qu’il vous a choqué. Si l’une de ses questions vous surprend, dites-lui simplement que vous ne savez pas quoi lui répondre et que vous en reparlerez. Par la suite, renseignez-vous et revenez-lui avec une réponse. De cette façon, il apprend qu’il peut vous faire confiance.
Donnez-lui de l’information vraie et adaptée à son âge. Lorsque votre enfant vous questionne sur la sexualité, tenez-vous-en à ses questions pour éviter d’en dire plus que ce qu’il est prêt à entendre. Faites-le d’abord parler un peu avant de répondre. Par exemple, demandez-lui : «?Qu’en penses-tu, toi?? Que sais-tu à ce sujet???» Ainsi, vous pourrez évaluer son niveau de connaissance et de vocabulaire, puis ajuster l’information à lui donner en partant de ce qu’il sait et de ce qu’il semble vouloir savoir. Assurez-vous que vos réponses sont aussi simples et courtes que ses questions. S’il veut en savoir davantage, il vous posera une autre question.
Du côté des parents, les pratiques éducatives varient considérablement selon les milieux sociaux, les cultures, les parcours individuels. «Posons-nous plutôt la question de savoir comment parler de la sexualité des enfants aux adultes», lance Patrick Doucet,enseignant en sexologie à Montréal et auteur de La Vie sexuelle des enfants? (Ed. Liber). «Un tabou perdure autour de cette question, comme si les vrais enfants étaient chastes et purs et restaient dans l’attente de la puberté afin d’éprouver des frissons sexuels», affirme-t-il. Or, pour bien parler de sexe aux enfants, il faut cerner ce qui est déjà abordé, et les questions que cela pose au jeune. «A l’instar de ce qui se passe chez les adultes, les dispositions à la sexualité sont avant tout individuelles.
Certains enfants s’y intéressent, seuls ou par le biais de jeux avec des amis, tandis que d’autres ignorent toute question à ce sujet». Evidemment, poursuit le sexologue, chaque âge est différent: «Des enfants de 6 ans peuvent avoir un imaginaire porté sur des jeux à caractère sexuel, mais ce ne sont pas des expériences anticipées, prévues, comme chez les adolescents de 16 ans.»
Évoquer la question du consentement
Comment peuvent réagir les parents? Certains jeux constituent une source d’inquiétude chez beaucoup d’entre eux. Mais les jeux d’enfants de 6 ans n’ont rien à voir avec ceux de jeunes de 11 ans ou plus âgés, et les informations à donner doivent donc êtreradicalement différentes. «Avec ces enfants-là, il faut, en tout cas, évoquer la question du consentement de l’autre», conseille Patrick Doucet. A 11 ans, en moyenne, le jeune humain est confronté accidentellement ou pas à la pornographie et à des discussions autour des pratiques sexuelles. «A cet âge, l’éducation sexuelle se focalisait jusqu’ici sur la biologie de la reproduction, alors que les enfants se posent d’autres questions: acte en lui-même, orgasmes, dysfonctions sexuelles…», explique Patrick Doucet.
Du coup, depuis une dizaine d’années, avec la montée en puissance de YouTube et des réseaux sociaux, le porno est devenu une source d’information.«Récemment, l’une de mes étudiantes, évoquant ses visionnages d’ado, m’a lancé: “Je n’allais tout de même pas demander à ma mère comment faire!”» Aux parents, alors, de reprendre la main.
Être honnête
Si vous n’avez pas la réponse à une question de votre enfant, vous n’avez pas à lui répondre immédiatement. Soyez honnête et dites-lui que c’est une bonne question, mais que vous avez besoin de temps pour y réfléchir et faire quelques recherches. Vous pouvez faire de même si une question de votre enfant vous met mal à l’aise. Il est toutefois important de ne pas l’ignorer et de lui revenir avec une réponse adéquate. Pour vous aider à répondre à ses questions, les livres pour enfants sur la sexualité sont pratiques. Si parler de sexualité avec votre enfant n’est pas facile pour vous, faites-vous accompagner par un autre adulte qui est plus à l’aise que vous d’en discuter.
Tenir compte de son âge
Comme l’apprentissage de votre enfant se fait graduellement, donnez-lui juste un peu d’information à la fois. Puis, ajoutez peu à peu des détails sur les sujets déjà abordés. Soyez vrai, mais simple dans vos réponses. Si votre enfant souhaite en savoir plus, il vous posera d’autres questions. Soyez attentif à ses besoins. Par exemple, s’il vous questionne sur sa conception et sa naissance, commencez par lui demander ce qu’il sait et comment il imagine les choses. Ses réponses vous indiqueront ce qu’il comprend et ce que vous pouvez lui dire.
Employer les mots justes
Les mots sont importants. Lorsque vous parlez à votre enfant, utilisez les mots exacts pour identifier les parties du corps. Pendant le bain, par exemple, rappelez-lui de bien laver ses bras, ses jambes et sa vulve ou son pénis. Ainsi, il apprend à connaître toutes les parties de son corps, y compris ses organes génitaux, sans qu’il y ait de tabous.
L’encourager à vous parler
Établissez une relation de confiance avec votre enfant pour lui permettre de poser ses questions et de vous parler de ses préoccupations. Rappelez-lui qu’il peut vous parler en toute confiance s’il voit ou entend quelque chose qui le rend mal à l’aise, que ce soit à la maison, à l’école ou sur Internet. Autant que possible, prévoyez chaque jour un moment où vous êtes calme et entièrement à l’écoute de ce que votre enfant pourrait avoir à vous dire, peu importe le sujet. Mettez-vous à sa place et ne le jugez pas. Au besoin, posez-lui des questions lorsque l’occasion se présente pour l’inciter à vous parler : « Comment te sens-tu? », « Qu’en penses-tu? » ou « Que sais-tu sur ce sujet? ». En discutant ainsi avec lui, votre enfant aura le réflexe de se tourner vers vous lorsqu’il aura des questions.
Ne pas toujours attendre les questions
Certains enfants ne posent jamais de questions au sujet de la sexualité. Ils ont toutefois besoin de la même information que les autres. Profitez de situations de la vie quotidienne pour discuter de sexualité avec votre enfant. Par exemple, aidez-le à se poser les bonnes questions lorsque vous lisez une histoire ou regardez un film ensemble. Soyez attentif à ses réactions. Posez-lui des questions pour savoir comment il voit les choses. Si une scène à la télévision, un événement, une parole ou un geste semble le perturber, parlez-en avec lui. Aidez-le à nommer ce qu’il ressent et à réfléchir aux conséquences que cette situation peut avoir pour lui, les autres, les personnages de l’émission, etc.
Statistiquement, les enfants mieux informés retardent leur première expérience sexuelle, ont moins de partenaires et sont moins enclins à avoir des relations non protégées. À l’inverse, fuir les questions ou repousser les explications fragilise leur sexualité plutôt que de les protéger. Lorsqu’on dit à un enfant : «?Tu n’es pas assez grand pour ça?», son questionnement ne s’arrêtera pas pour autant. L’enfant comprend alors qu’il ne doit pas parler de ce sujet avec ses parents. Plus tard, à l’adolescence, il pourrait préférer trouver réponse à ses questionnements auprès de ses amis ou sur Internet en consultant, par exemple, des sites pornographiques. Les réponses qu’il y trouvera lui donneront une image déformée de la sexualité. De même, il est difficile pour les parents de convaincre leur adolescent de parler de sexualité avec eux s’ils ont démontré des malaises à en discuter alors qu’il était enfant.Ainsi, si vous répondez aux questions que votre tout-petit se pose, il aura tendance à continuer à se tourner vers vous pour parler de sexualité à l’adolescence plutôt qu’à se fier à ses amis ou à ce qu’il lit et voit sur Internet.
Décidez de ce dont vous voulez parler
Avec le temps, vous devriez avoir une variété de discussions avec votre enfant en ce qui concerne la sexualité. Vous devez vous préparer en avance à propos du sujet pour lequel vous vous sentez le plus à l’aise avant d’en discuter avec votre enfant. Quelles sont les choses dont vous pouvez parler sans problème ? Certains parents n’ont pas de problèmes à discuter des aspects techniques de l’acte sexuel, mais d’autres sont plus réticents, car ils croient qu’ils n’en savent pas suffisamment pour l’expliquer correctement. Certains parents n’ont pas de difficultés à discuter de relations, de consentement ou de préparation à l’acte sexuel, mais d’autres ne se sentent pas suffisamment à l’aise pour aborder ces sujets avec leurs enfants. Prenez conscience des sujets que vous pouvez aborder vous-même sans vous aider de matériel extérieur .Vous devriez essayer de discuter des sujets avec lesquels vous êtes à l’aise et utiliser du matériel extérieur pour les domaines où vous vous y connaissez moins .
Prenez en compte l’âge de votre enfant. Vous devez toujours répondre aux questions de votre enfant en ce qui concerne son corps, mais selon votre style d’éducation, vous pourriez attendre qu’il ait entre 10 et 12 ans avant de parler de relations sexuelles. Certains sujets pourraient ne pas être un problème jusqu’à ce qu’il soit adolescent. Vous pouvez discuter de règles avec votre fille de 10 ans, mais vous devriez encore attendre quelques années avant de lui parler de contraception et de maladies sexuellement transmissibles .
Rassemblez des sources extérieures
Comme cela a déjà été mentionné, vous pouvez vous aider de sources extérieures pour certains domaines de la conversation. Vous trouverez de nombreux livres qui expliquent aux parents comment aborder le sujet de la reproduction et de la naissance avec leurs enfants. Si vous n’êtes pas sûr de la façon dont vous devriez aborder le sujet avec vos enfants, vous pourriez faire des recherches de ce côté-là .Vous trouverez aussi des sites Internet qui abordent différents sujets pour aider les parents et les enfants à comprendre les aspects physiques de l’acte sexuel, mais aussi les aspects émotionnels. Vous pouvez demander à votre enfant de consulter ces sites une fois qu’il est adolescent . D’autres sites Internet sont consacrés aux adolescents pour les aider à comprendre le sexe et la sexualité et à prendre des décisions sures en ce qui concerne leurs corps . Le planning familial pourrait aussi proposer des guides aux parents pour les aider à parler de sexualité avec leurs enfants .
Sachez que votre enfant en sait probablement plus que ce que vous pensez
De nombreux parents sous-estiment les informations mises à la disposition des enfants, même à un jeune âge, à propos de la sexualité. Essayez de garder un comportement calme chaque fois que vous avez une discussion avec votre enfant et ne vous mettez pas en colère, ne soyez pas choqué ou surpris si votre enfant vous dit qu’il connait déjà certaines choses sur le sujet. Si votre enfant suit des cours d’éducation sexuelle à l’école, essayez de comprendre les domaines qu’il a déjà abordés. Vous pouvez jeter un œil sur les documents qu’il rapporte à la maison, mais il vaudrait mieux discuter directement avec le professeur pour lui demander le plan des leçons . Même les jeunes enfants ont une certaine compréhension du sexe et de la sexualité. Les enfants comprennent certaines choses à la télévision et ils en parlent entre eux.
Les enfants plus âgés pourraient renseigner les plus jeunes sur certains sujets et votre enfant pourrait vous poser des questions pour avoir plus d’informations ou pour vérifier quelque chose dont il a entendu parler dans la cour d’école. Gérez ses questions calmement . Si votre enfant vous dit qu’il sait déjà quelque chose que vous essayez de lui expliquer, restez calme. Vous voulez que votre enfant sorte de la conversation avec un sentiment positif pour qu’il revienne vous poser des questions si nécessaire. Vous ne voulez pas réagir d’une façon qui pourrait lui faire peur ou qui pourrait le faire se sentir honteux.
Discutez de temps en temps de choses importantes
Même si vous devez être prêt à répondre à des questions à propos du sexe dans la vie de votre enfant, vous devez prendre le temps d’en discuter de temps en temps. Vous pouvez commencer à le faire une fois que votre enfant atteint un certain âge, avant ou après les cours d’éducation sexuelle à l’école ou à n’importe quel moment où des changements qui se sont passés pourraient l’amener à se poser des questions à propos de la sexualité. Faites savoir en avance à votre enfant que vous voulez lui parler de sexualité, mais tournez-le d’une façon positive. Dites-lui par exemple : « Comme tu grandis, je pense que tu es maintenant suffisamment responsable pour en apprendre plus sur le monde des adultes et sur des choses à propos desquelles tu pourrais te poser des questions . »
Il vaudrait mieux que votre enfant en entende parler la première fois venant de vous, c’est pourquoi vous devriez lui parler de la petite graine lorsqu’il est encore jeune. Comme cela a déjà été expliqué, vous pouvez faire preuve de discrétion à propos des sujets dont vous discutez ou non, mais essayez de parler de sexualité avec votre enfant lorsqu’il a plus ou moins 10 ans .
Discutez des règles avec vos filles
Une fille peut commencer à avoir ses règles dès l’âge de 10 ans, c’est pourquoi vous devez vous assurer qu’elle se sent suffisamment à l’aise avec vous pour venir vous poser des questions. Votre enfant devrait connaitre les fonctions physiques de base qui mènent aux règles. Il pourrait être utile d’avoir un schéma de l’appareil reproducteur de la femme lorsque vous discutez du sujet. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec vos propres connaissances sur le sujet, n’hésitez pas à consulter des ressources extérieures pendant que vous discutez du sujet . Votre fille doit aussi savoir qu’elle doit venir vous voir lorsque ses règles vont commencer. Vous devez lui trouver les serviettes ou les tampons appropriés et l’aider à traverser l’impact émotionnel que représentent les premières règles .
Votre fille pourrait déjà savoir ce que sont les règles ou du moins elle en a déjà entendu parler. Vous pouvez commencer en lui demandant : « Sais-tu si l’une des filles de ta classe a déjà eu ses règles ? » et attendez sa réponse. Laissez-la poser des questions pendant toute la discussion .
Discutez de pollutions nocturnes, d’éjaculation et d’érection avec les garçons
Même si un enfant de 10 ans n’a pas besoin de connaitre les détails pratiques de rapports sexuels protégés, les garçons pourraient commencer à avoir des érections à partir de l’âge de 9 ans. Discutez de ces sujets avec votre fils suffisamment tôt pour qu’il comprenne que cela fait partie du processus normal de croissance. De nombreux garçons ont une petite idée de ce que sont les érections parce qu’ils ont vu leurs amis avoir la même chose ou ils ont entendu des blagues dans la cour de récréation. Commencez par lui demander s’il comprend ce qu’est une érection, puis expliquez-lui les processus physiques qui mènent à l’excitation, à l’érection et à l’éjaculation . Les garçons ont tendance à comprendre que l’érection est une réponse hormonale et une partie normale de la puberté. Vous devriez avoir cette discussion suffisamment tôt, car les garçons pourraient avoir leur première éjaculation pendant une pollution nocturne et ils pourraient se sentir confus ou même effrayés à cause de ce qu’il s’est passé .
Ne vous sentez pas trop timide pour aborder des sujets sensibles
De nombreux parents pensent qu’ils ne peuvent pas parler de sexualité avec leurs enfants. Cependant, il vaudrait mieux que votre enfant en apprenne plus sur ses sujets de votre part plutôt que d’entendre des informations fausses venant d’un adolescent mal informé. La plupart des sujets plus difficiles en ce qui concerne la sexualité devraient être laissés pour plus tard, lorsque votre enfant commence à aller au lycée. À ce moment-là, nombre de ces camarades auront déjà eu plus d’expériences en matière de sexualité . En moyenne, les adolescents perdent leur virginité vers l’âge de 15 ans, c’est pourquoi vous devez vous assurer que votre enfant se sent suffisamment à l’aise pour parler de sexe avec vous. Certains sujets comme la contraception, les maladies sexuellement transmissibles et d’autres pratiques sexuelles ne doivent être abordés que lorsque votre enfant est déjà au lycée .
Assurez-vous de lui parler aussi des aspects émotionnels de la sexualité et des rapports sexuels. Votre enfant doit comprendre que le sexe a un impact émotionnel, surtout lorsqu’il est encore jeune et qu’il ne doit pas prendre de décisions à propos de son corps sans être sûr d’y être émotionnellement préparé .
Faites savoir à votre enfant qu’il peut vous poser des questions à n’importe quel moment
. Il est important de mettre en place une conversation permanente, car il n’est pas possible de poser toutes les questions dans plusieurs conversations. Assurez-vous que votre enfant sait qu’il est toujours bienvenu avec toutes les questions qu’il pourrait se poser à propos des rapports sexuels ou de la sexualité. Il peut être utile de rester calme pendant vos discussions. En gérant les questions d’une manière calme et sans jugement, vous mettrez votre enfant plus à l’aise s’il a d’autres questions plus tard. Assurez-vous qu’il comprend bien que vous n’allez pas parler une seule fois de sexe avec lui. Terminez la conversation en lui disant que s’il a d’autres questions, il peut toujours venir vous les poser. Donnez à votre enfant des lectures appropriées à son âge. Il pourrait consulter une brochure ou un site Internet s’il se sent perdu et s’il a d’autres questions à vous poser.
Restez à l’affut d’occasions d’apprentissage
Ne limitez pas les discussions à propos du sexe aux moments où votre enfant vient vous poser des questions ou lorsque vous décidez qu’il est temps d’en parler. Attendez des occasions de lui en apprendre plus lorsque celles-ci se présentent. Montrez-lui des exemples de sexualité positive ou négative que vous voyez à la télévision ou dans les médias. Vous pouvez aussi lui en enseigner plus sur la sexualité à travers des documentaires . Certains évènements comme un mariage, un divorce, une grossesse ou un accouchement peuvent déclencher des questions chez votre enfant. Répondez toujours à ses questions sans lui mentir. Dites-lui qu’il existe de nombreux modèles de famille et que cela fait partie de la vie . Si vous remarquez des taches sur ses draps, probablement à cause de pollutions nocturnes, de la masturbation ou des règles, saisissez cette occasion pour en discuter avec votre enfant. Assurez-vous d’aborder la conversation sans le juger. Vous ne devez pas lui faire penser que vous le grondez .
Soyez un modèle de sexualité saine pour votre enfant
Une des meilleures choses que vous pouvez faire pour que votre enfant soit à l’aise et informé à propos de la sexualité en général est de lui montrer le bon exemple. Si vous êtes en couple, assurez-vous d’avoir une relation respectueuse, gentille et affectueuse avec votre partenaire devant vos enfants. Évitez les disputes et lorsqu’elles se produisent, essayez de laisser vos enfants voir comment vous vous réconciliez. Assurez-vous qu’ils comprennent que les petites disputes sont quelque chose de normal et de sain dans une relation amoureuse . Pour certains enfants, leur premier contact avec la sexualité est la découverte accidentelle de matériel pornographique appartenant à leurs parents. Même si la pornographie peut être un aspect sain de la relation chez certains couples, elle n’est pas appropriée pour les enfants. Essayez de garder votre matériel pornographique hors de leur portée pour éviter qu’ils se sentent confus .
Si vous êtes seul à élever vos enfants, discutez de relations et de flirt avec vos enfants. Présentez-les à vos partenaires seulement lorsque vous sentez qu’ils sont prêts et assurez-vous que votre partenaire sait comment se comporter en présence d’enfants.
Précautions à prendre avec Internet
Votre enfant peut être exposé à des images qui ne sont pas de son âge, non seulement à la télévision, mais également en naviguant sur un ordinateur, une tablette ou un cellulaire. Ces images peuvent provoquer des malaises ou susciter des questions inattendues pour son âge. Pour cette raison, placez l’ordinateur familial à un endroit central de la maison (ex. : salon, salle de jeu), et non dans la chambre de votre enfant ou dans un coin du sous-sol. Autant que possible, soyez présent lorsque votre enfant utilise l’ordinateur, une tablette ou un téléphone. Vous ne pourrez pas tout contrôler, mais il est préférable de ne pas le laisser seul devant un écran. Soyez attentif à ce qu’il regarde sur Internet et à la télévision.
De même, enseignez à votre enfant les règles élémentaires de prudence. Rappelez-lui de ne jamais transmettre de photos ou de renseignements personnels (ex. : nom, adresse, lieu de son école) à un inconnu, même s’il dit être un ami, que ce soit par courriel ou sur les réseaux sociaux (ex. : Facebook, Snapchat, Instagram, YouNow). Apprenez-lui aussi à ne jamais accepter de rencontrer un nouvel « ami » sans vous en parler et à ne jamais révéler ses mots de passe à ses amis.