Comment surmonter l’exclusion sociale ?
Surmonter l’exclusion sociale : nous voulons tout.e.s vivre dans une société qui donne les mêmes chances à chacun.e. Mais de nombreuses personnes se voient priver de leurs droits humains, d’opportunités ou de ressources en vue de faire entendre leur voix et vivre dignement. Il est difficile de se sentir exclu, en particulier pour un enfant ou adolescent. C’est pourtant une expérience par laquelle nous passons tous. Cela est rarement votre faute et il est important que vous le sachiez afin de traverser cette épreuve plus facilement. Il existe également des astuces pour surmonter l’exclusion sociale.
Qu’est-ce que l’exclusion sociale ?
L’exclusion sociale décrit une situation où les personnes n’ont pas un accès égal aux opportunités et services qui leur permettent de vivre une vie décente et heureuse. Cela inclut la capacité à être représenté et faire entendre sa voix sur des questions relatives aux règles de la société. Les opportunités et services qui sont inaccessibles sont principalement : les infrastructures (comme l’électricité ou l’eau portable), l’éducation, la santé ou encore la sécurité sociale. Vous pouvez penser à un réseau électrique qui relie différentes parties de la société entre elles, qui contient un lien pour qu’une partie de la société jouisse des mêmes avantages que les autres segments de cette même société. L’exclusion sociale concerne les parties qui sont exclues, où le courant ne passe pas : les communautés qui ne sont pas reliées au réseau, et ne peuvent donc pas jouir des mêmes avantages et opportunités que les autres. On décrit souvent ces communautés comme étant « marginalisées ». La « marginalisation sociale » est par ailleurs un autre terme utilisé pour parler d’exclusion sociale. En théorie, chaque individu est doté de certains droits qui devraient permettre d’éviter ces « pannes ». Les droits humains offrent à tout.e.s le droit d’être entendu et représenté, d’être traité de manière égale par la loi, de participer au débat public sur la société dans laquelle ils vivent.
Et les droits sociaux, comme la santé et l’éducation, sont censés garantir que chacun.e ait une chance d’accéder aux mêmes opportunités et services essentiels que les autres. Mais quand ces droits ne sont pas protégés, ou quand les gouvernements travaillent activement en vue de nier ces droits, alors les « pannes de courant » se produisent.
Quels sont les formes d’exclusion sociale ?
L’exclusion sociale peut prendre de nombreuses formes et il existe plusieurs niveaux. Souvent, cependant, quand une personne est exclue dans un domaine de la vie elle en est exclue dans un autre. Par exemple, exclusion sociale se produit quand un certain groupe se voit priver du même accès à l’éducation que le reste de la société. Pensez aux personnes roms dans de nombreux pays : leur incapacité à avoir accès à l’enseignement les empêche ensuite d’obtenir les qualifications nécessaires en vue d’obtenir un bon travail. Et cela ne s’arrête pas là : ils ont ensuite des difficultés à trouver un logement et parfois à fonder une famille. Leur exclusion du système éducatif a des repercussions directes et les exclut de nombreux domaines de la vie en société. Cet effet boule de neige et leur incapacité à le surmonter signifie aussi que l’exclusion travers les générations. Certains groupes sont perpétuellement exclus du réseau. Les individus peuvent être exclus de la société pour de nombreuses raisons. Cela est souvent lié à leur appartenance à certains groupes ethniques ou groupes minoritaires qui sont confrontés à des discriminations au sein de leur société. Mais cela peut aussi être lié à la façon dont une personne s’identifie. Les membres de la communauté LGBT font depuis très longtemps face à des discriminations qui affectent leur capacité à trouver un emploi ou accéder à certaines endroits, tels que des bars ou restaurants, qui sont accessibles au reste de la société.
Ces exemples d’exclusion sociale sont souvent la conséquence de discriminations directes. Mais les discriminations indirectes génèrent elles aussi l’exclusion sociale. Les personnes handicapées sont souvent exclues de la société en raison de l’absence d’accès (rampes et ascenseurs par exemple) dans de nombreuses infrastructures. Cela peut sembler ne pas être important pour certains, mais cette absence d’accès peut empêcher les personnes handicapées de participer à la vie publique, partager leurs opinions sur des questions importantes ou même voter et avoir un mot à dire quant à l’avenir de la société dans laquelle elle vivent. Les réglementations qui semblent justes pour ces personnes peuvent aussi causer indirectement des discriminations. Les travailleurs à temps partiel gagnent moins que ceux qui travaillent à temps plein, et leur travail leur offre aussi en général moins d’avantages sociaux (sécurité sociale). Si cela semble juste à première vue, prenons par exemple le cas des femmes, qui sont bien plus susceptibles que les hommes d’occuper des emplois à temps partiel. Ou les personnes qui travaillent dans le secteur du spectacle, qui sont souvent issues des minorités ethniques.
Les réglementations du travail qui n’entraînent pas de discrimination de manière directe contre certains groupes peuvent néanmoins exacerber les discriminations et l’exclusion sociale.
Quelles sont les conséquences de l’exclusion sociale pour celles et ceux qui la vivent ? Quelle est l’ampleur de son impact?
Il est indéniable que l’exclusion sociale peut avoir un impact énorme sur la vie d’une personne. Le fait que l’exclusion d’un domaine/aspect de la vie peut être liée à l’exclusion d’un autre domaine, montre bien en quoi cette exclusion peut dramatiquement affecter la vie d’une personne. Si vous ne pouvez pas envoyer vos enfants étudier dans une bonne école, ou dans une école tout court, ils auront beaucoup de mal à accéder à un bon travail. Si vous n’avez pas accès à une bonne mutuelle santé, vous pouvez tomber malade et devoir quitter votre emploi, et tomber dans la pauvreté. Dans pareilles situations, il devient encore plus difficile pour vous de changer le statu quo. Quand vous êtes socialement exclu.e, il vous est plus difficile de faire entendre votre voix, et vos opinions sur la société et ses lois seront moins importants aux yeux de celles et ceux qui gouvernent. Vous pouvez avoir plus de mal à voter, la façon la plus simple d’influencer l’avenir de la société dans laquelle vous vivez. L’exclusion sociale peut rendre le vote plus compliqué (se rendre à un bureau de vote peut s’avérer cher ou demander trop de temps), tout comme les discriminations directes, certains groupes ethniques minoritaires n’ayant pas accès au vote ou étant sous-représentés dans le recensement.
Comment surmonter l’exclusion sociale ?
Confiez-vous à vos proches
Vous pouvez par exemple en parler à vos parents, vos professeurs ou vos proches. Il est important de pouvoir compter sur le soutien des personnes qui vous aiment lorsque vous traversez une telle épreuve .
- Expliquez comment vous ressentez cette exclusion sociale.
- Vous sentir compris vous permettra d’aller mieux.
- Vous vous sentirez également moins seul.
Diversifiez vos réseaux sociaux
Élargissez votre cercle d’amis, car si vous vous sentez exclu à l’école, vous pouvez vous reposer sur les camarades de votre équipe de sport par exemple. Diversifier vos fréquentations vous permettra de vous faire plus d’amis. Les activités extrascolaires vous permettront de vous faire de nouveaux amis partageant vos passions. Concentrez-vous sur vos hobbys . Rejoignez un club de sport, une troupe de théâtre, etc. Concentrez-vous sur votre passion et sur les possibilités que vous pouvez créer pour rencontrer de nouvelles personnes. Renforcez votre confiance en vous. Faire quelque chose que vous aimez vous permettra de poursuivre un objectif. Vous pourrez également développer un talent et votre confiance en vous attirera les autres, vous permettant de vous faire de nouveaux amis. Faites des rencontres en ligne. Cherchez des personnes de votre âge partageant vos passions sur les sites et forums spécialisés. Faites cependant attention aux informations que vous divulguerez sur Internet.
Soyez réaliste
Commencez par vous faire un nouvel ami, ce qui est suffisant pour booster votre confiance en vous et vos capacités sociales . La qualité étant plus importante que la quantité, concentrez-vous sur une amitié plutôt que de chercher à être populaire.
- Commencez par engager la conversation avec cette personne . Posez des questions sur ses passions ou l’activité que vous faites ensemble.
- Une fois que vous aurez fait connaissance, invitez-la à faire une activité ensemble. Même si cela peut être effrayant, c’est le seul moyen d’approfondir votre amitié.
- Demandez-lui son numéro de téléphone ou son adresse afin de pouvoir l’inviter.
- Acceptez les demandes que vous recevrez d’amis potentiels.
- Proposez des sorties et passez du temps avec vos nouvelles connaissances.
La fin d’une relation n’est pas forcément un échec
Les relations sont fluctuantes selon les périodes de votre vie . La fin d’une amitié construite lorsque vous étiez adolescent fait malheureusement partie de la vie. Prenez-le comme une opportunité de rencontrer de nouvelles personnes .
Restez digne et poli
Votre réaction risque de vous ostraciser donc soyez le plus mature possible.
- Apprenez à créer une distance avec dignité. Même si vos anciens amis deviennent froids et distants, ne perdez pas votre sang-froid.
- Ne propagez pas de rumeurs sur vos anciens amis. Vous risquez de passer pour une personne méchante et faire fuir de nouvelles connaissances potentielles.
- Ne perdez pas votre énergie dans des relations ayant pris fin. Continuez votre route et concentrez-vous sur vos nouvelles amitiés et activités.
Ne passez pas trop de temps sur les réseaux sociaux
Ne vous concentrez pas sur la perception que vous avez de la vie des personnes qui vous entourent sur les réseaux sociaux, passant ainsi à côté de votre propre vie. Réalisez que nous avons tendance à embellir notre vie sur Internet. Et même si leur bonheur est bien réel, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas être épanoui vous aussi. Les amis en ligne ne sont pas suffisants pour être heureux et il est plus important d’avoir quelques amis proches que des centaines d’abonnés sur les réseaux sociaux. Détachez-vous des amitiés toxiques. Coupez-vous des réseaux sociaux pendant quelques jours et profitez-en pour vous concentrer sur vos activités et vos nouveaux amis. Faites attention à ce que vous postez en ligne . Résistez à l’envie de critiquer les personnes qui vous mettent de côté et concentrez-vous plutôt sur vos nouvelles connaissances.
Ne prenez pas tout personnellement
Nous avons tendance à ne voir que les choses qui ne vont pas, perdant ainsi de vue les personnes qui nous entourent. Les personnes vous laissant de côté ne réalisent peut-être pas que vous souffrez de cette solitude. Sauf si une personne est ouvertement méchante à votre encontre, ne pensez pas automatiquement qu’elle cherche à vous blesser si elle ne vous invite pas à son anniversaire. Elle pense peut-être que vous ne cherchez pas à être ami avec elle. Vous pouvez donc lui témoigner de l’intérêt et vous finirez par devenir de bons amis. Les choses finiront par s’améliorer. Vous ne serez pas toujours isolé socialement donc restez positif.
Restez vous-même
Ne vous basez pas sur ce que vous percevez comme étant populaire pour choisir vos hobbys ou définir votre attitude.
- Vos vrais amis respecteront votre indépendance et personnalité .
- Ne laissez pas votre désir de vous faire des amis prendre le pas sur votre vision du bien et du mal. Ne faites rien qui vous mette mal à l’aise pour devenir populaire.
- Exprimez-vous lorsque vos amis font quelque chose de mal.
Soyez un bon ami
Les personnes les plus populaires sont souvent celles qui parviennent à conserver leurs amitiés, qu’elles en aient une seule ou une centaine. Soyez respectueux, honnête, intéressé, bienveillant et gentil. Si vous souhaitez avoir des amis, comportez-vous comme vous souhaiteriez qu’ils le fassent. Cela vous permettra de conserver vos amis et d’en attirer de nouveaux.
Identifiez le harcèlement
Plus qu’être isolé, vous pouvez être victime de harcèlement si on se moque régulièrement de vous . Cela peut également se traduire par une forme de violence physique et verbale, comme des insultes, des menaces, des coups et même des vols. Certains enfants se font harceler en étant mis à l’écart ou en étant la cible de rumeurs. Ce harcèlement peut également se manifester sur les réseaux sociaux ou par téléphone. Le cyberharcèlement est de plus en plus répandu.
Sachez reconnaitre le harcèlement
Parfois, les harceleurs ont simplement besoin d’une victime pour se sentir plus populaires ou importants. Parfois, ils reproduisent un comportement dont ils ont eux-mêmes été victimes, pensant que ce comportement est normal. Malheureusement, le harcèlement fait également partie de notre culture et peut être perçu comme « cool » dans certaines séries télévisées et certains sites Internet.
Alertez un adulte
Beaucoup d’écoles et de communautés ont des règlements antiharcèlement. Parlez-en à un adulte (vos parents, professeurs, le principal de votre école ou entraineur de votre équipe) afin qu’il puisse lancer une procédure pour mettre fin à votre harcèlement.
Confiez-vous à un proche
Si vous traversez des difficultés avec vos pairs, il est important de pouvoir compter sur un adulte.
- Partagez vos sentiments et votre expérience .
- Vous vous sentirez mieux en vous sachant compris et écouté.
- Vous vous sentirez également moins seul pour faire face à votre détresse émotionnelle.
Trouvez un refuge
Identifiez cinq adultes à qui vous pouvez parler lorsque vous êtes victime de harcèlement. Vous pouvez par exemple trouver refuge dans votre église, centre communautaire ou chez vous.
Évitez les harceleurs en vous reposant sur vos amis
Évitez de rester seul lorsque cette personne est présente. Rentrez avec des amis et déplacez-vous en groupe
Gardez votre calme
Vous énerver risquerait d’encourager les harceleurs à continuer. Ne répondez pas à leurs attaques afin d’éviter que ce conflit ne devienne violent ou même d’être blessé. Si vous pleurez ou vous énervez, le harceleur se sentira encore plus puissant. Essayez de ne pas réagir. Cela demandera un peu de pratique, mais permettra de vous sortir de cette situation à terme. Comptez jusqu’à 10 et inspirez profondément. Gardez votre calme jusqu’à ce que vous soyez en sécurité. Sourire ou rire risquerait de le provoquer, donc maintenez une expression neutre.
Maintenez une distance avec votre harceleur
Dites-lui que son comportement est inacceptable et que vous souhaitez qu’il y mette un terme.
Partez
Dites clairement à la personne d’arrêter puis partez. Entrainez-vous à ignorer les commentaires méchants afin de lui signaler que vous ne vous souciez pas de ce qu’elle pense de vous et finisse par vous laisser tranquille.
Dénoncez votre harceleur
Si vous êtes attaqué physiquement, dénoncez la personne aux autorités compétentes, car ces actes sont illégaux. Vous protègerez également les victimes potentielles de votre harceleur.
Restaurez votre confiance en vous
Sachez que vous n’avez rien fait de mal et que le problème vient du harceleur et non de vous.
- Passez du temps avec des amis avec qui vous vous sentez bien.
- Participez à de nombreuses activités renforçant votre confiance en vous et vous permettant de vous détacher de cette expérience négative.
- Focalisez-vous sur les choses positives dans votre vie et parlez-en avec vos proches.
Parlez-en à un adulte en qui vous avez confiance
Il vous aidera à exprimer vos sentiments et à mettre un terme aux violences dont vous êtes la victime .
Participez à un programme développant vos aptitudes sociales
Si vous avez des difficultés pour vous faire des amis ou réagir en situation de conflit, demandez à vos parents de vous inscrire dans un tel programme .
Suivez une thérapie
Si vous êtes déprimé, anxieux, que vous avez des pensées suicidaires ou que vos notes en pâtissent, demandez à suivre une thérapie immédiatement. Vous ne devriez pas traverser ces épreuves sans être aidé.
Pour gérer vos émotions, pratiquez la pleine conscience. Si vous avez besoin d’aide, par exemple une thérapie, demandez-la. Pratiquez également la pleine conscience quand vous le pouvez, même si vous ne vous sentez pas mal émotionnellement. Faites une introspection et explorez vos sentiments afin de donner un nom à vos émotions et de décrire clairement ce que vous ressentez.
Comprenez ce qui vous fait souffrir
Les êtres humains sont faits pour coopérer et interagir entre eux. Il est donc normal que le fait d’être rejeté ou exclu soit mal vécu .
Comprenez les raisons de votre exclusion
Cela n’est pas votre faute, mais il est important que vous compreniez pourquoi cela se produit afin de vous faire de nouveaux amis. Voici les quatre principaux groupes de personnes souffrant d’ostracisme .
- Les personnes ne participant pas au fonctionnement du groupe. Elles sont souvent exclues, car il est difficile de traiter avec elle ou parfois simplement parce qu’elles sont différentes et que nous avons naturellement peur de ce que nous ne pouvons pas comprendre. Il est donc important que ce groupe perçoive la différence comme une chose positive.
- Les personnes mettant le groupe en danger. La société a tendance à mettre à l’écart les personnalités agressives, menaçantes ou indignes de confiance.
- Les personnes n’apportant aucun bénéfice au groupe. Parfois, un groupe pense avoir assez de membres et ne cherche donc pas à intégrer de nouvelles personnes.
- Les personnes attisant la jalousie du groupe. Votre intelligence, talent ou confiance en vous leur rappelle par exemple leurs propres lacunes, créant ainsi une forme d’amertume à votre encontre.
Comprenez pourquoi l’exclusion peut être dangereuse
L’exclusion sociale peut provoquer un état dépressif, anxieux, la consommation de drogues, l’aliénation, des performances scolaires médiocres, le suicide et même des comportements meurtriers . Cela peut également altérer le fonctionnement de votre cerveau et votre capacité à prendre les bonnes décisions .
L’exclusion sociale peut également représenter certains avantages et se révéler positive .
Si vous êtes plutôt indépendant et fier de votre personnalité unique, l’exclusion sociale peut valider cette image que vous avez de vous-même et encourager votre esprit créatif par exemple. Faire partie d’une bande n’est pas toujours amusant. Un groupe peut chercher à contrôler ses membres, leurs idées, vêtements et comportements, etc. Ne pas faire partie d’une bande peut vous permettre de rester vous-même et de développer des amitiés favorisant votre créativité et individualité.
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