POURQUOI ET COMMENT PARDONNER

POURQUOI ET COMMENT PARDONNER

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  • Dernière modification de la publication :23 avril 2023
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Comment pardonner?

Pourquoi et comment pardonner ? 

 
“Pardonner c’est libérer un prisonnier et découvrir que ce prisonnier c’était vous.” – Lewis B. Smedes
Qu’il s’agisse d’un conjoint infidèle, d’un parent qui vous a laissé tomber étant enfant, ou d’un ami qui a révélé vos secrets, nous devons tous faire face à la question du pardon. Doit-on vraiment pardonner, et si oui comment ? Maintenant que vous avez été lésé et que la vague initiale d’émotion est passée, vous êtes confronté à un nouveau défi : pardonnerez-vous à cette personne ? En pardonnant, vous abandonnez vos griefs et votre rancœur pour vous permettre de guérir. Pardonner a des effets très concrets, certaines recherches ont montré que pardonner réduit l’anxiété, la dépression de même qu’il diminue le taux de mortalité. Bien qu’il n’y ait que des bénéfices de pardonner aux autres, en pratique, le pardon peut parfois sembler impossible. Pour cela, nous devons mieux comprendre ce qu’est le pardon. Le pardon est quelque chose qui doit être créé. Si vous le faites de façon réfléchie et efficace, il va transformer la façon dont vous pensez, ressentez et vivez votre vie. Vous serez plus motivé à faire face au défi si vous l’approchez en vous disant que vous pouvez le faire. En agissant, en changeant votre façon de penser et ce que vous ressentez et en trouvant des conseils à partir de nombreuses sources sures, vous saurez comment pardonner aux autres et comment vous pardonner à vous-même.
Accordés sans douleur pour un mot ou un geste de trop, il y a les pardons ordinaires. Et puis il y a les pardons extraordinaires, ceux que nous avons tant de mal à concéder, après avoir été blessés au plus profond de nous-mêmes. Pardonner à un parent bourreau, à un agresseur ou au chauffard qui a renversé l’un de nos proches implique un cheminement intérieur long et exigeant, difficile à vouloir, dur à parcourir. Acte de courage pour certains, aveu de faiblesse pour d’autres, qui lui préfèrent la vengeance, le pardon va rarement de soi. Pourtant, toutes les victimes qui ont pardonné s’accordent à dire que cette démarche les a libérées, qu’elle a même insufflé une nouvelle énergie dans leur vie. Car le pardon sert avant tout à se libérer soi-même. Qu’on le demande ou qu’on l’accorde, il est le fruit d’un vrai travail sur soi dont l’issue reste pourtant incertaine : on peut sincèrement souhaiter pardonner sans forcément y parvenir…
Le processus opère en partie à notre insu et, surtout, nous ne sommes pas tous égaux devant le pardon. Sa « réussite » dépend moins de l’outrage subi que de la façon dont nous l’avons vécu. Ainsi, deux enfants abandonnés n’auront pas le même destin. L’un pourra aborder la vie comme un combat, l’autre comme une lutte perdue d’avance… Ils auront peut-être pardonné à leurs parents, peut-être pas. Chaque histoire est singulière et il existe autant de pardons que de victimes. Malgré tout, nous avons tenté, avec Nicole Fabre et Gabrielle Rubin, deux psychanalystes qui se sont longuement penchées sur la question, d’identifier les grandes étapes qui jalonnent ce chemin.

Le pouvoir du pardon : pourquoi – et surtout comment – pardonner ?

Le pouvoir du pardon : pourquoi - et surtout comment - pardonner ?
Selon Le Petit Robert, pardonner serait «tenir (une offense, une faute) pour nulle». Or rares sont les personnes qui adhèrent à cette définition. Après tout, des gestes ont été posés, des paroles ont été dites… Comment faire fi de cette réalité? Pour Vincent Valois, psychologue, la difficulté à définir clairement le pardon réside dans les relents d’un certain judéo-christianisme: «En général, on est d’accord sur le fait que le pardon sous-entend qu’une faute a été commise, que quelque chose d’assez grave est survenu. On ne parle évidemment pas d’arriver cinq minutes en retard à un souper. Quelqu’un a été blessé. Pour certaines personnes, le pardon s’ancre dans le religieux, c’est cohérent pour eux et ça a une signification précise. C’est aussi une notion très présente dans la culture populaire, celle qui touche tout le monde, même les non-croyants. De là la multiplicité des interprétations. Ça peut aussi être un mécanisme de défense.» Un mécanisme de défense? «Lorsqu’il y a répétition de déceptions ou de trahisons, comme dans le cas d’infidélités répétées dans un couple, la personne trahie peut décider de pardonner dans le seul but de préserver la relation. Mais est-ce vraiment pardonner? On peut se poser la question…»«Pardonner ne veut pas dire oublier, banaliser ou approuver ce qui s’est passé.
 C’est un processus de libération d’une charge émotive, et ça demande du temps», m’explique Louise Sigouin, la sexologue qu’on a pu voir conseiller des célibataires en quête d’une relation durable dans les trois saisons de Si on s’aimait, sur les ondes de TVA. La question du processus m’interpelle particulièrement. Lorsqu’on est blessé par les mots ou le comportement d’une personne aimée, que ce soit un conjoint, un ami ou un membre de la famille, cela fait naître des émotions particulièrement inconfortables : la tristesse, la colère, la honte aussi parfois. On pourrait être tenté de pardonner rapidement pour se débarrasser au plus vite de ces émotions envahissantes qui pourrissent la vie de plusieurs personnes. «Le danger dans ce type de pardon, c’est que la blessure peut nous rattraper plus tard…» met en garde Louise Sigouin.

Un processus en plusieurs étapes

Pour favoriser la cicatrisation d’une telle blessure, Louise Sigouin suggère une démarche en quatre étapes. «Premièrement, il faut reconnaître la blessure. Qu’est-ce que je ressens, qu’est-ce qui me fait mal dans la situation ? Pour certains, c’est le sentiment qu’on a été malhonnête à notre égard, pour d’autres, ça peut être l’effet de surprise. On n’aurait jamais cru que la personne pouvait être capable de nous faire ça, d’agir comme ça.» Émilie hoche la tête: «On le sait en théorie. On le voit même autour de nous : l’infidélité, c’est assez courant. Pourtant, je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai réalisé que mon chum me trompait. C’était une personne si droite à mes yeux, si honnête! La surprise a chamboulé toutes mes croyances sur ma relation. Est-ce que j’avais tout faux sur mon conjoint et sur notre couple ? Soudainement, je n’avais plus aucune certitude, c’était très insécurisant…»Une fois la blessure identifiée, il faut la vivre, et ça, ça prend du temps. «Ça peut sembler banal, mais il faut accepter notre peine et notre colère, entre autres émotions. Accepter qu’elles soient là. Pleurer, avoir des bouffées de colère, c’est légitime, même si c’est difficile», rappelle Louise Sigouin. Effectivement, pas évident de laisser notre colère ou notre détresse exister et possiblement nous submerger, surtout quand la plupart des gens courent déjà après le temps.
«J’aurais bien pris quelques jours de congé, ça m’aurait aidée à assimiler ce qui venait de se passer, mais la vie, elle, ne prend pas de congés. Le travail, la famille, les deadlines ne pouvaient pas attendre. Avec le recul, je vois bien que j’étais un zombie au cours de cette période. Je fonctionnais sur le pilote automatique entre les rares moments où je me réfugiais aux toilettes pour pleurer en cachette de mon patron et de mes enfants», me confie Émilie. Lorsqu’on est aux prises avec des difficultés d’ordre personnel, on est tenté de s’isoler, ce qui est un piège, selon la sexologue: «La troisième étape, c’est d’en parler à quelqu’un de confiance. À une amie, à un groupe de soutien, en thérapie, peu importe: il faut briser l’isolement, même si on a peur que le regard des gens change.» Le fait de parler de ce qu’on vit, de ce qu’on ressent permettrait d’alléger la souffrance et de réaliser, bien souvent, qu’on n’est pas la seule personne à traverser ou à avoir traversé cette épreuve. Doit-on également en parler avec la personne qui nous a blessé? «Oui, c’est important d’en discuter et d’en rediscuter, même si on a souvent envie de balayer ça sous le tapis. J’aime dire que dans le mot pardon, on entend aussi “parle donc”…»
Un processus en plusieurs étapes
Finalement, il faut s’engager dans un processus de redéfinition de soi et de réévaluation de la relation. «Souvent, on reste pris dans notre ressentiment, on revit continuellement la situation de trahison, comme si elle venait juste de se dérouler. On ne sort pas de ce cycle qui peut tourner à l’obsession. Cependant, on peut également choisir d’accepter que oui, c’est arrivé, que ça s’inscrit dans notre histoire, dans notre parcours et qu’on va faire avec», selon Louise Sigouin. Dans le cas d’une infidélité au sein d’un couple, comme celui d’Émilie, on aurait intérêt à redéfinir clairement notre engagement. Ça peut passer par la détermination de balises claires. Quelle est notre définition de l’infidélité ? Qu’est-ce qui est acceptable et qu’est-ce qui ne l’est pas? Quelles sont nos limites? «Évidemment, on aurait tout avantage à faire ça dès le début d’une relation. Mais quand elle est passionnelle, quand on a l’impression d’avoir les mêmes valeurs que l’autre, on n’aborde pas nécessairement ces sujets-là. L’important, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour mettre ça au clair. De toute façon, on évolue, on change, donc il faudrait s’assurer que notre vision tient toujours avec le temps.» Pour certains, ça pourrait même donner un nouveau souffle à la relation…

Tout pardonner et à qui?  

Récemment, une amie qui travaille pour un organisme venant en aide aux personnes victimes de violences sexuelles m’écrivait qu’elle n’en pouvait plus de ce qu’elle appelle «l’injonction au pardon». «On a des femmes qui ont subi des viols terribles, des abus répétés, et on leur dit qu’elles doivent pardonner à leur agresseur pour espérer guérir un jour. Je trouve ça épouvantable!» Même son de cloche chez Vincent Valois, qui œuvre auprès de patients ayant vécu des traumatismes sévères: «C’est généralement souhaitable de pardonner, mais il ne faudrait pas oublier le côté sombre de ce qu’on attend parfois de certaines victimes. Lorsqu’on leur dit de pardonner à leur agresseur, elles considèrent ça – et on peut les comprendre – comme une forme d’invalidation de ce qu’elles ont subi, un refus ou un manque de reconnaissance de la gravité des gestes posés. Ça parle probablement plus de la difficulté des proches et de certains intervenants à tolérer leur propre impuissance.»«Tout n’est évidemment pas égal. Une petite coupure n’a pas la même importance qu’une fracture de la hanche. C’est pareil pour les souffrances psychologiques. On ne peut pas s’attendre à ce qu’on les traite toutes de la même façon», reconnaît Louise Sigouin.
Elle insiste cependant encore une fois sur le processus de reconnaissance et d’acceptation: «Ça peut prendre énormément de temps, mais on vise une diminution de la souffrance, une forme de libération de la charge liée à l’événement.»Et… si c’est nous, la personne en faute? Un rapide sondage auprès de mes proches et de mes amis confirme ce que je pressentais: se pardonner demeure, pour la plupart d’entre eux, le plus grand défi. «La personne qui commet une faute souffre également bien souvent de l’avoir faite. Dans ce cas-ci, je privilégie la même démarche en quatre étapes, mais en reconnaissant notre sentiment de culpabilité et de colère envers soi-même. Encore une fois, c’est le temps et le dialogue qui seront nos meilleurs alliés dans notre quête d’autopardon», conclut la sexologue. Reconnaître, accepter et redéfinir. Vaste programme en perspective, mais qui, si on se donne le temps et le droit de le vivre à notre rythme, nous permettrait non pas d’oublier ou d’excuser le tort qu’on nous a fait, mais plutôt de réévaluer la situation et d’avancer. Lorsque le pardon à autrui demeure impossible, parce que ce qu’on a vécu reste incompréhensible et trop souffrant, on peut néanmoins travailler en thérapie dans le but de renverser le pouvoir de la douleur, grâce à un processus personnel de libération de la charge émotive emprisonnante, pour parvenir à une certaine paix intérieure.

Ce que le pardon n’est pas

Ce que le pardon n’est pas
Pour apprendre à pardonner, nous devons déjà savoir ce que pardonner n’est pas. En effet, la plupart des personnes ont à l’esprit au moins quelques idées fausses sur le pardon. Voici 7 choses que pardonner ne veut pas dire :
  1. Pardonner ne veut pas dire que vous excusez les actions de cette personne.
  2. Pardonner ne veut pas dire que vous êtes obligé de dire à cette personne que vous la pardonnez.
  3. Pardonner ne veut pas dire que vous n’avez plus rien à ressentir lorsque vous repensez à cet événement.
  4. Pardonner ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien à résoudre dans votre relation, et que tout est parfait maintenant.
  5. Pardonner ne veut pas dire que vous devez oublier que cet incident s’est produit.
  6. Pardonner ne veut pas dire que vous devez garder cette personne dans votre vie.
  7. …Et pardonner n’est pas quelque chose que vous devez faire pour l’autre personne, ou simplement parce qu’on vous le demande.
Lorsque vous pardonnez, vous acceptez la réalité de ce qui s’est produit et vous trouvez un moyen de vivre en paix avec cela. C’est un processus graduel, et vous n’êtes pas obligé de garder le contact avec cette personne à qui vous pardonnez. Le pardon n’est pas quelque chose que vous faites pour la personne qui vous a fait du tort. C’est quelque chose que vous faites pour vous uniquement. Vous ne laissez pas cet événement vous gâcher votre vie. Alors si pardonner est quelque chose que vous faites pour vous-même et que cela vous aide à guérir, pourquoi est-ce si difficile ? Tout simplement parce que pardonner demande un effort, la volonté de pardonner. Parfois, vous n’avez pas cette force car la blessure est trop profonde, ou bien que l’autre personne a trop abusé de la situation et/ou n’en éprouve aucun regret.   Ainsi, il ne sert à rien d’essayer de pardonner à quelqu’un sans avoir identifié, ressenti, exprimé et relâché votre colère et douleur.

Comment réussir à pardonner ?

Lorsque vous avez pris la décision de pardonner, il est nécessaire de passer par plusieurs étapes. Voici les étapes pour réussir à pardonner :

Trouvez la connexion

Lorsque votre vie devient plus agitée, il est difficile de rester en contact avec vos amis. Lorsqu’un conflit se produit et sépare les gens, cette connexion devient encore plus difficile à préserver. Si vous voulez pardonner à quelqu’un, vous devez faire le premier pas. C’est seulement en faisant cela que vous pourrez vous sentir plus ouvert et plus optimiste. Il est toujours difficile de faire le premier pas et parfois vous devez vous forcer un peu. Simplement en vous disant : « voilà, c’est parti », vous pouvez décrocher le téléphone et appeler cette personne.

Demandez à être écouté

Demandez à être écouté
Que vous décidiez de mettre en place un tête-à-tête avec cette personne ou de communiquer par téléphone ou par messagerie électronique, le but est le même : demander à cette personne de vous donner du temps pour exprimer vos pensées et vos sentiments à propos du conflit. Assurez cette personne que vous êtes ouvert et que vous voulez entendre ce qu’elle a à dire. Cela va permettre à cette personne de se sentir plus ouverte à propos de la discussion à venir. Si cette personne refuse de vous rencontrer, ne désespérez pas. Il existe des choses que vous pouvez faire pour atteindre le pardon que cette personne soit d’accord ou non. Tout compte fait, l’acte de pardon est fait pour vous aider. Par exemple, vous pouvez écrire au lieu de contacter directement cette personne pour exprimer ce que vous ressentez et ce que vous pensez de cette personne. Il pourrait être utile de tenir un journal pour traiter vos émotions, c’est un moyen efficace . Votre journal peut aussi vous aider à réduire votre stress et vos angoisses, car c’est un exutoire sain pour les émotions troublantes et bouleversantes .

Laissez sortir votre rancœur et vos ressentiments

Vous ne pourrez jamais tourner la page tant que vous garderez cette haine de l’autre personne à l’intérieur de vous. Vous continuerez d’y penser et cela empoisonnera votre vie et vos relations. Acceptez le fait qu’il est impossible de changer le passé. Mais permettez-vous d’exprimer honnêtement ce que vous ressentez. Repensez à cet événement puis dites seul(e) et à haute voix : “Je suis en colère parce que ____ a trahi ma confiance et j’accepte que cela se soit passé.” ou encore “J’accepte que cela se soit produit et comment cela m’a fait me sentir.” Acceptez ce que l’autre personne a fait et reconnaissez que vous n’avez aucun contrôle dessus. Mais vous pouvez contrôler la manière dont vous réagissez face à cette situation. Bien sûr, cela n’arrivera pas du jour au lendemain. Malgré tout, vous devez en faire une priorité, et laisser aller votre rancœur. Faites de la cohérence cardiaque ou l’exercice des bonhommes allumettes pour évacuer ces émotions négatives. Si besoin, demandez l’aide d’un thérapeute si cela ne suffit pas.

Prenez du recul sur la situation

Au fur et à mesure que vous progressez vers le pardon, prenez du recul et pensez objectivement à cette peine que vous avez ressenti. Est-il possible de pardonner un tel acte, ou bien est-ce quelque chose à laquelle vous ne penserez plus d’ici un mois ?Demandez-vous : “Est-ce que j’y penserai encore dans 6 mois, un an ?”. Vous seul(e) pouvez le décider. N’oubliez pas votre morale et vos croyances personnelles lorsque vous analysez la situation avec du recul. Car cela vous permettra de savoir comment gérer votre relation avec cette personne. Si pour vous l’infidélité est un acte très grave, alors couper les liens avec cette personne sera nécessaire pour pardonner (ce qui ne signifie pas oublier !). À l’inverse, si vous pensez que c’est un acte compréhensible et que vous pouvez passer au-delà, alors pardonnez tout en gardant les liens avec cette même personne.

Décider de ne plus souffrir

Si l’offense ne cesse pas, aucun processus de pardon ne peut s’enclencher. Mais comment y mettre un terme ? Face au coupable – un employeur misogyne, un ami qui a trahi sa parole… –, la victime peut perdre ses moyens, paralysée par sa souffrance. La première étape consiste donc à décider de ne plus souffrir, à sortir de la violence subie. Quitte à prendre du champ et à mettre de la distance entre soi et le responsable de sa douleur. Dans les cas particulièrement graves, lorsque notre intégrité physique ou psychique est en jeu, la plainte déposée en justice peut être le seul moyen de franchir cette première étape et de mettre le coupable face à ses responsabilités. Pardonner à un agresseur n’empêche pas de porter plainte car, comme l’a écrit la philosophe Simone Weil, « on ne peut pardonner que ce que l’on peut punir ». La justice, rendue au nom de la société, objective la faute, reconnaît la blessure et désigne le coupable, mais seule la victime, si elle le souhaite, peut pardonner.
Décider de ne plus souffrir

Reconnaître que la faute existe

Le passé ne s’efface pas. Inutile de chercher à oublier l’offense. Ce mécanisme de défense enfouit la souffrance, la haine et la rancœur quelque part dans l’inconscient, où leur force destructrice continue d’opérer avec encore plus de violence. Reconnaître l’agresseur comme coupable d’une faute, c’est d’abord une nécessité pour soi, pour vivre. Cela permet, précise la psychanalyste Gabrielle Rubin, de « retourner la culpabilité à l’agresseur et, ainsi, de renouer un lien avec soi-même ». Cela pourra aussi nous éviter de développer des maladies psychosomatiques, ou des conduites d’échecs professionnels et affectifs à répétition.

Discutez du problème

Certaines discussions dans la vie sont plus difficiles que d’autres. Lorsque vous avez souffert d’un conflit et lorsque ces sentiments négatifs se sont amplifiés, il est difficile de commencer la conversation. Votre but doit être de recadrer la conversation et de la guider vers une résolution pacifique pour gérer la douleur et la déception que vous ressentez  . Tout d’abord, vous devez remercier l’autre personne de vous donner de son temps. Ensuite, vous devez dire à cette personne que votre but est d’entendre les deux côtés de l’histoire et de trouver une solution pacifique pour que vous puissiez tous les deux passer à autre chose. Lorsque cela est fait, donnez-lui des détails de l’histoire vue de votre point de vue, y compris des détails sur ce que vous avez ressenti et ce que vous avez pensé. Après cette étape, demandez à cette personne s’il y a quelque chose qu’elle aimerait que vous clarifiiez avant de vous donner les détails de l’histoire vue de son propre point de vue. Pour terminer, posez des questions à cette personne pour avoir les informations nécessaires à la compréhension de ses intentions, de ses motivations, de ses pensées et de ses émotions.

Excusez-vous pour la part que vous avez jouée dans le conflit

La plupart des conflits impliquent un malentendu à propos de ce que quelqu’un d’autre a dit ou fait. Il existe des choses que vous devez faire pour faire baisser la tension. En prenant vos responsabilités pour le rôle que vous avez joué, vous arriverez à ouvrir la communication que vous désirez. C’est aussi une étape nécessaire pour arriver à une solution .

Repensez au positif dans la relation

Lorsqu’une personne nous fait du mal, nous avons vite fait de la dépeindre comme un monstre sans cœur. Pourtant n’y a-t-il pas des moments où vous aviez des conversations amusantes ou intelligentes ? Des moments où vous vous êtes mutuellement rendu service ?  Où vous étiez tout simplement heureux ou satisfait de savoir qu’il ou elle faisait partie de votre vie ? Faites la liste de toutes les petites choses que vous avez apprécié chez cette personne. Notez toutes ses qualités, toutes les choses positives qu’il ou elle a fait un jour pour vous. Allez du plus anodin aux choses les plus importantes pour vous. Peut-être découvrirez-vous que ses bonnes actions dépassent ces actes qui vous ont blessé ?

N’hésitez pas à communiquer aux autres votre ressenti

Souvent, il est utile de ne pas garder pour soi ses sentiments négatifs. Si vous êtes blessé et en colère à cause de ce qui s’est passé, alors en parler à quelqu’un d’extérieur à la situation, peut vous permettre de gagner en perspective. De voir les choses différemment peut-être. Ne sous-estimez pas les conseils et l’aide que les autres peuvent vous apporter sur les situations que vous vivez. Bien entendu, ne parlez de vos problèmes qu’aux personnes à l’écoute, qui ne vous jugeront pas ni ne vous critiqueront. Pour cela, discutez-en uniquement avec un(e) ami(e) de confiance ou un membre de votre famille dont vous appréciez l’opinion.
N’hésitez pas à communiquer aux autres votre ressenti

Exprimer sa colère

Pour pardonner, la victime doit en vouloir à son « bourreau », c’est-à-dire reconnaître sa propre souffrance et accepter qu’elle « sorte ». Agressivité, colère, voire haine sont utiles dans un premier temps. Elles sont signe de bonne santé psychique, signe que la victime n’est pas dans le déni et ne porte pas la faute de l’agresseur sur elle. Comme l’explique Gabrielle Rubin, « la haine est un sentiment très violent, que l’on ne peut pas faire disparaître. Si l’on n’est pas capable de la retourner contre son agresseur, on la dirige nécessairement contre soi », au risque de déclencher un processus d’autodestruction. Exprimer directement sa colère, sa haine ou ses reproches à son agresseur est rarement envisageable : le coupable peut ne pas se reconnaître comme tel, ou exercer une emprise trop forte sur la victime pour qu’elle ose l’affronter. Il est quand même possible de faire un travail de détachement en soi : écrire dans un cahier tout ce qui nous anime, s’ouvrir à une personne de confiance ou encore consulter un psychothérapeute si la situation est trop douloureuse.

Cesser de se sentir coupable

La plupart des victimes se sentent paradoxalement coupables de ce qui leur est arrivé. Tenter de savoir quelle part de nous-même a été blessée va permettre de relativiser ce sentiment et la souffrance qui l’accompagne. Est-ce notre orgueil, notre réputation, notre honneur, notre intégrité physique ? Répondre à cette question peut aider à « se disculper, c’est-à-dire à reconnaître que sa responsabilité n’est pas engagée », précise la psychanalyste Nicole Fabre. Il s’agit alors de se détacher de son moi idéal, cette image fantasmée de nous-même et de sortir de la litanie « je suis impardonnable de ne pas avoir agi différemment ». Dans certains cas dramatiques – viol, inceste… –, se pardonner à soi-même peut se révéler indispensable pour continuer à vivre.

Acceptez les excuses

Si vous avez discuté de la situation et si cette personne vous a présenté des excuses sincères, acceptez-les. Même si vous devez vous forcer à dire : « j’accepte tes excuses », c’est un grand pas en avant pour créer un sentiment de pardon pour vous-même.
Il peut être difficile d’accepter des excuses. Si vous faites de votre mieux pour pardonner à quelqu’un, vous pouvez lui dire : « j’accepte tes excuses et je vais faire des efforts pour te pardonner, mais cela va prendre du temps ».

Montrez que vous êtes prêt à passer à autre chose

Si vous devez ou voulez garder une relation avec cette personne, votre comportement doit montrer que vous êtes sérieux. Votre relation va s’améliorer au fur et à mesure que vous traversez les différentes étapes du pardon . Cela signifie que vous ne devez pas être rancunier et ne pas rappeler les choses qui se sont passé avant . Vous devez aussi vouloir rire et garder un ton léger lorsque vous êtes avec cette personne. Vous allez vous sentir très soulagé une fois que vous avez surmonté un conflit passé. Faites en sorte que cela motive vos actions pour devenir plus juste et plus en paix. Au fur et à mesure que le temps passe et que vous faites des progrès, vous allez vous rendre compte que vous laissez toujours un sentiment de trahison affecter la façon dont vous traitez cette personne. Cela se produit par exemple lors de disputes ou de discussions animées. Vous pourriez ne pas avoir encore géré toutes les douleurs que vous avez ressenties et vous allez devoir y travailler. C’est une réaction normale que vous pouvez résoudre en discutant de ce que vous ressentez avec cette personne ou avec quelqu’un d’autre.

Entrainez-vous à l’empathie et à la compassion

Entrainez-vous à l'empathie et à la compassion
Vous pouvez apprendre à ressentir de l’empathie et de la compassion. Comme toute autre compétence, vous devez vous y entrainer. Si vous êtes capable de traiter les autres de la façon dont vous voulez être traité, vous avez déjà fait la moitié du chemin. Saisissez l’occasion de pratiquer la compassion en public. Si vous voyez quelqu’un qui a du mal à ouvrir une porte, aidez-le. Si vous voyez que quelqu’un a l’air de passer une mauvaise journée, souriez-lui et dites-lui bonjour. Votre but est de faire sentir chez les autres l’impact de vos bonnes actions. Étendez votre empathie en discutant et, encore plus important, en écoutant les gens en dehors de votre cercle d’amis. Essayez d’entamer la discussion avec un inconnu au moins une fois par semaine. Dépassez les banalités et essayez de lui poser des questions (respectueuses) à propos de sa vie et de ses expériences. Cela vous permettra d’élargir votre vue du monde et de mieux comprendre les autres .

Laissez-vous du temps

Un aspect très important pour pouvoir pardonner, est de vous laisser du temps pour penser. Si quelqu’un vous a fait du tort, que ce soit quelqu’un de proche ou une simple connaissance, il est nécessaire de laisser la situation se tasser un peu. Cela vous permettra de ne pas agir dans le feu de l’action, et faire quelque chose que vous regretteriez. Aussi, vous comprendrez peut-être les motivations que cette personne avait, lorsqu’elle vous a dit ces mots blessants. Bien sûr, si vous vivez avec cette personne qui vous a blessé, il est peut-être temps de trouver un autre endroit où aller, le temps de prendre ce recul. Si vous ne vivez pas ensemble, mettez en pause votre relation et ne renouez les liens que lorsque vous vous sentez prêt(e) à le faire.

Parlez-en à la personne concernée

Lorsque vous vous sentirez prêt(e) à le faire, même si ce n’est pas une obligation. Exprimez les émotions que l’autre vous a fait ressentir par ses actions. Soyez le plus honnête possible, et parlez de la peine que cela vous a fait. Ne laissez pas les émotions exploser violemment, même si vous pensez que cela est justifié. Prenez de grandes respirations entre chaque phrase, en essayant d’être le plus raisonnable possible. Imaginez comment vos mots sortiraient de la bouche de l’autre personne, si besoin écrivez-les par avance et entraînez-vous devant un miroir pour dire exactement ce que vous voulez sans blesser l’autre en retour. Regardez la personne dans les yeux et parlez lentement, en utilisant le Message-Je de la méthode Gordon pour rester objectif. Utilisez des phrases comme : “Je me suis senti blessé lorsque tu as répandu des rumeurs sur moi, parce que je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit pour le mériter.” ou bien “Je me suis senti blessé lorsque tu m’as trompé, parce que j’ai toujours été loyal et dévoué dans notre relation et j’ai pensé que tu agirais de la même façon.” Utilisez la formule “Je me suis senti ____ lorsque ______ parce que _____ ” pour exprimer votre ressenti, plutôt que de parler des choses négatives qu’il ou elle a fait.

Mettez vos émotions négatives de côté

La peur, le sentiment d’insécurité et l’incapacité à communiquer sont le terreau de nombreux comportements blessants. Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi elles agissent d’une certaine façon, car elles n’ont pas exploré les mécanismes intérieurs de leur propre comportement . Cela n’excuse cependant pas les agissements d’une personne.  Vous devez vous dire que vous n’êtes pas responsable du développement de cette personne en un être humain complètement développé. Souhaitez-lui de bonnes choses et ne laissez pas ce sentiment vous empêcher de chercher le pardon. Faites un effort pour comprendre ce qu’il se passe et pourquoi cette personne a agi de la façon dont elle a agi. Vous pouvez le faire en discutant du sujet avec cette personne ou avec une personne en qui vous avez confiance. Vous pouvez aussi faire des recherches sur le sujet sur Internet ou dans une bibliothèque. Les informations vous donnent plus de pouvoir et il est intéressant d’en apprendre plus sur les motivations sous-jacentes du comportement humain.
Mettez vos émotions négatives de côté

Remettez-vous en question et changez de point de vue

Vous avez peut-être développé des croyances fortes à propos d’une situation dans laquelle quelqu’un vous a fait du tort. Souvent, le point de vue d’une personne peut être biaisé et doit revenir à un état plus équilibré. Il est important de garder ce qu’il se passe en perspective, surtout si votre point de vue vous cause des souffrances. Par exemple, si ce conflit occupe vos pensées régulièrement, il vous fait perdre beaucoup trop de temps. Vous vous posez peut-être des questions comme : « comparée à une situation où ma vie serait en jeu, cette situation est-elle vraiment si importante ? Cela vaut-il vraiment la peine d’en parler en permanence au lieu de passer ce temps-là à profiter de ma vie ? » Pensez aux réponses et prenez la décision de changer votre point de vue pour ne pas laisser ce conflit vous consumer. Vous pourriez éviter certaines situations sociales avec des personnes dont vous appréciez la compagnie, car vous ne voulez pas voir une personne qui vous a trahi ou fait du mal. Cela met un frein aux activités auxquelles vous pourriez participer avec des personnes que vous aimez, ce qui vous empêche de profiter d’une expérience positive. Soyez courageux et acceptez les invitations que l’on vous offre. Vous n’êtes pas obligé de discuter avec cette personne lorsque vous y êtes, mais si vous la croisez, soyez courtois et abstenez-vous de partir dans de longues discussions.

Ecoutez l’autre version de l’histoire

Si vous avez eu le courage de partager avec l’autre personne votre ressenti, alors écoutez ce qu’elle a à vous dire. Ecoutez-la activement, sans l’interrompre, pour découvrir sa version de l’histoire. N’hésitez pas à faire reformuler et clarifier ce que l’autre personne vous dit. Par exemple, “Donc ce que tu disais c’est que…”. Ne soyez pas sur la défensive ni sur l’offensive. Prenez de grandes respirations et prenez du recul, si vous ressentez la colère monter par rapport à ce qui est dit. Même si l’empathie est la dernière chose que vous voudriez montrer lorsque vous vous sentez blessé, elle peut vous être utile. Vous mettre à la place de l’autre, peut vous aider à comprendre ce que l’autre personne ressent. En retour, vous trouverez la force de ne plus être frustré et en colère contre elle.

Commencez à aller de l’avant

Lorsque la confiance a été brisée ou sérieusement entamée, il est normal de prendre du temps avant d’accepter à nouveau cette personne dans votre vie. Ne vous sentez pas obligé de la réintégrer immédiatement, si vous n’êtes pas prêt(e) à le faire. Il vaut mieux d’ailleurs couper les ponts définitivement si vous n’imaginez pas un seul instant restaurer votre relation. Reconstruire une relation prend du temps, nous devons laisser à l’autre l’occasion de nous prouver qu’il ou elle est capable de faire mieux. Si vous aviez l’habitude de vous balader ensemble plusieurs fois par semaine, réduisez la fréquence. Si la relation était plus intime, alors reprenez depuis le début, comme si vous veniez de rencontrer cette personne. Ce n’est qu’en respectant votre rythme que vous pourrez restaurer votre relation, et vous permettre de pardonner.

Comprendre celui qui nous a blessé

Haine et ressentiment peuvent aider à survivre à une agression, mais à long terme, ils nous détruisent. Pour en sortir, il est utile d’essayer de se mettre dans la peau du coupable. Cela donne du sens à l’acte qui nous a fait mal, et dans une certaine mesure, le rend « acceptable ». Comprendre les motivations du coupable ne vise surtout pas à l’excuser, mais à reconnaître ses faiblesses. Le philosophe Paul Ricœur appelait ainsi à « ne pas limiter un homme à ses actes, aussi monstrueux soient-ils ».

Prendre son temps

Pardonner, c’est tout sauf passer l’éponge. Un pardon accordé trop vite ne soulagera personne. Il est conseillé d’attendre qu’il s’impose, presque de lui-même, de « laisser passer le temps tout en étant actif dans le processus », explique Nicole Fabre. Un pardon accordé trop rapidement peut être perçu par le coupable comme une absolution. Pardonner sans cette attente serait un leurre pour la victime, qui éprouverait encore du ressentiment, même inconsciemment. Et le danger serait, une fois de plus, que cette illusion de pardon se retourne contre la personne blessée.
Prendre son temps

Redevenir acteur de sa vie

Comment savoir si nous avons vraiment pardonné ? Lorsque nous ne ressentons plus ni colère ni rancœur à l’encontre de celui qui nous a fait souffrir, « lorsque tout sentiment de culpabilité pour ce qui s’est passé a disparu », ajoute Gabrielle Rubin, on peut considérer que l’on a pardonné. Un autre signe indubitable que le pardon a été accordé est, selon Nicole Fabre, « le passage à l’acte, qui conduit au retour de la mobilité dans sa vie ». Le pardon est souvent un acte libérateur dans lequel la douleur se dissout et qui permet à l’offensé de redevenir acteur de sa vie, de ne plus subir, voire même de revenir plus fort. Pour Nicole Fabre, « pardonner, c’est s’agrandir, c’est laisser en soi la place pour accueillir l’autre. Le vrai chemin de la libération, c’est de franchir le pas qui permet d’aller au-delà du pardon ».

Changez vos pensées pour passer d’un état de rancune à un état de reconnaissance

Il est vrai que la rancune ne vous fait du mal qu’à vous-même, parce que c’est vous qui ressentez des émotions négatives envers une autre personne. Pour combattre ce sentiment de rancune, remplacez-le par un sentiment de reconnaissance. Une hausse de votre sentiment de reconnaissance fera descendre de manière proportionnelle votre sentiment de rancune. Vous allez ressentir une amélioration de votre humeur et cela va surement être apprécié par vos proches. Posez-vous les questions suivantes pour vous aider à changer votre façon de penser et pour ressentir moins de rancune.
  • Quelles sont les choses que je ressens lorsque je pense de façon négative à cette personne ?
  • Est-ce que je veux vraiment me faire du mal ?
  • Mes pensées seules peuvent-elles faire du mal à cette personne ?
  • Vos réponses vont surement être : « mal », « non », « non ». Servez-vous de ces réponses pour trouver des réponses qui vont vous aider : « je mérite d’avoir des sentiments positifs, de prendre soin de moi d’une façon positive et d’éviter les choses qui me font du mal ».

Faites une liste des bénéfices que vous pouvez retirer en arrêtant de ressentir de la rancune

Détachez-vous de tout ce qui vous retient en arrière. Certaines personnes apprennent à se cramponner à leur rancune et à leur rôle de victime, ce qui influence de nombreux domaines de leur vie. Ces personnes croient qu’elles sont les victimes des agissements des autres, alors que tout tend à prouver le contraire. Remettez-vous en question si vous êtes ce genre de personne. Si la réponse est oui, vous devez apprendre à oublier ce comportement. Pour oublier un sentiment lié à un conflit, vous devez identifier un sentiment négatif avant d’examiner les bénéfices que vous pourriez obtenir si vous ne ressentiez plus ce sentiment négatif. Par exemple, vous pourriez vous sentir libre, léger, soulagé, capable de vous concentrer sur des choses positives, de ne plus ressentir de rancune et de sentir que votre vie est de nouveau sur les rails. Votre but est de vous démontrer par une tonne de preuves que votre vie serait bien meilleure si vous passiez à autre chose.

N’abandonnez pas

Si vous essayez de passer à autre chose et si cela continue de vous hanter, vous avez surement besoin de traiter plus d’émotions que vous ne le pensez à propos de cette situation. Vous pourriez par exemple discuter avec un ami ou un membre de votre famille en qui vous avez confiance, écrire ou aller vous promener pour travailler physiquement sur vos émotions. Vous pourriez vous sentir vexé si quelqu’un vous dit de passer à autre chose alors que vous n’avez pas atteint le niveau nécessaire pour résoudre ce problème. Respirez profondément et dites-vous : « je fais des efforts pour passer à autre chose, mais je n’y suis pas encore ».
N'abandonnez pas

Laissez le passé au passé

Évitez de ressasser continuellement ce qui s’est produit alors que vous cherchez à aller de l’avant. Continuer d’y penser vous empêchera d’avoir confiance en cette personne, et votre relation deviendra amère. L’important n’est pas de “pardonner et oublier” mais plutôt de pardonner et d’apprendre de cette expérience. Lorsque votre conjoint(e) vous a trompé et que vous avez choisi de lui pardonner, comprenez que vous pouvez maintenant reconnaître les signes d’une possible tromperie, ou que vous avez une meilleure idée des causes d’infidélité et ne plus laisser cela se reproduire. Chaque situation qui se produit dans votre vie est une occasion d’apprendre, et de rendre votre relation (ou vos futures relations) plus fortes et meilleures. Si vous remarquez que vous ressassez le passé, alors focalisez-vous sur le moment présent. Prenez une grande respiration et concentrez-vous sur ce qu’il y a autour de vous. L’odeur dans la pièce, la conversation avec votre ami, le contact de vos vêtements sur votre peau, etc.

Parfois tourner la page implique de couper les liens

Soyez honnête avec vous-même, admettez que vous ne pouvez pas lui pardonner si ce n’est pas le cas. Malheureusement, il arrive que nous pensons être capable de pardonner, mais nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence que c’est impossible lorsque vous repassez du temps avec lui ou elle. Continuer à cultiver une relation platonique ou romantique, alors que vous êtes incapable de pardonner n’est pas bon pour vous. De même que rester ami(e) avec votre ex-conjoint(e) est souvent une excuse pour ne pas arrêter la relation. Pourtant, l’amertume et le ressentiment referont surface chaque fois que vous verrez cette autre personne, et cela vous détruira peu à peu. Dès que vous avez pris conscience que le pardon n’était pas possible pour vous, alors coupez les liens, puis débarrassez-vous de votre rancœur.

Participez à des activités amusantes

Vous pouvez apprendre à passer à autre chose en vous amusant. Lorsque vous jouez, cela vous permet d’oublier vos pensées négatives à propos d’un conflit. Par exemple, vous pourriez aller à la plage et faire voler un cerf-volant. Cela va vous demander d’y faire très attention et vous aurez une sensation de plaisir et de réussite lorsque vous arriverez à le faire voler. Cela vous permet de vous distraire tout en regardant la situation d’un œil différent. Souvenez-vous que le rire est le meilleur des remèdes. Les jeux et le rire vous aideront à rester positif et optimiste lors de situations difficiles . Prenez le temps au moins une fois par semaine de vous amuser.

Laissez votre colère se diffuser

Vous vous faites du mal en restant en colère et frustré. Vous arriverez à réduire la colère, le stress et les angoisses que vous ressentez en traitant vos sentiments de colère par des activités sportives et un mode d’expression artistique. Vous devez relâcher votre colère pour pouvoir arriver à pardonner. Envisagez de courir, de faire de la randonnée ou du soulevé de poids pour utiliser l’énergie qui s’est accumulée à cause de ce problème. Les exercices physiques vont aider votre sang à circuler et vont faire augmenter la quantité d’endorphines dans votre corps, ce qui va faire augmenter le sentiment de plaisir et baisser la douleur que vous ressentez . Méditez seul ou en groupe. La méditation a été utilisée depuis des siècles par de nombreuses cultures pour surmonter les pensées négatives qui provoquent l’apparition de la colère et pour faire apparaitre des pensées plus positives . Il vous suffirait de créer une peinture, une sculpture ou une œuvre virtuelle pour changer de point de vue vers la création d’art pour traiter votre colère .
Laissez votre colère se diffuser

Reconstruisez votre confiance

Nous prenons un risque chaque fois que nous laissons des personnes entrer dans nos vies. Ces personnes peuvent trahir la confiance que vous leur avez donnée. Une des choses essentielles à faire pour arriver au pardon est de donner la possibilité à l’autre de regagner votre confiance. Donnez le droit à cette personne de vous montrer que vous pouvez lui faire confiance, car elle est sincère . Créez des opportunités pour que cette personne puisse vous le démontrer. Lorsque vous donnez ne serait-ce qu’un peu, vous pouvez recevoir des choses positives. Par exemple, envisagez d’accepter une invitation à aller au cinéma. Cela permet à cette personne de vous montrer qu’elle peut arriver à l’heure, vous traiter avec respect et passer un bon moment avec vous. Si vous ne voulez pas accepter cette invitation, vous ne pourrez pas observer les efforts sincères que cette personne est prête à faire pour regagner votre confiance. Si cette personne vous a trahi en vous mentant sur le lieu où elle allait, suggérez-lui de vous envoyer un texto ou de vous appeler pour vous dire où elle se trouve. Souvenez-vous de reconnaitre les efforts que font les autres pour gagner votre confiance. Envisagez de lui dire que vous les appréciez beaucoup.

Appréciez les leçons de la vie

Les gens et les situations que vous rencontrez dans la vie sont là pour vous apprendre quelque chose. Chaque expérience vous prépare à devenir plus intelligents et en meilleur accord avec ce que vous voulez de la vie. Vous apprenez grâce au bien et au mal qui vous arrive. Prenez le temps de dresser une liste des choses que vous avez apprises grâce à la situation que vous essayez de surmonter. Vous avez peut-être appris à ne pas vous porter garant pour un ami qui a déjà eu des problèmes d’argent. Vous avez appris que certaines personnes préfèrent dépenser leur argent pour faire la fête plutôt que de payer leur loyer ou que vos colocataires sont tellement négligés qu’ils ne se demandent même pas s’ils vont pouvoir récupérer la caution de leur appartement à cause de la saleté qu’ils créent. N’oubliez pas non plus d’écrire à propos des choses positives qui vous arrivent. Il est facile de voir seulement les choses négatives lorsque vous souffrez, mais tout n’est pas noir. Vous avez peut-être appris à faire passer un entretien à vos colocataires potentiels pour vous assurer que vous partagez les mêmes habitudes d’étude et de ménage. Cela vous aidera à vivre dans des conditions plus pacifiques dans le futur.

Trouvez un thérapeute

Si vous avez du mal à pardonner à quelqu’un et si cela a un effet négatif sur votre vie, il est peut-être temps de consulter un professionnel. Certaines thérapies conçues pour arriver au pardon ont montré leur efficacité pour aider les autres à surmonter les blessures du passé et à trouver la paix. Faites-vous recommander un thérapeute par votre médecin, un membre de votre famille ou un ami en qui vous avez confiance. Cependant, si cela n’est pas possible, contactez une clinique pour vous faire offrir des options. Si vous avez l’impression que votre thérapeute ne vous convient pas, choisissez-en un autre. Tous les thérapeutes sont différents et il est essentiel d’en trouver un avec lequel vous vous sentez à l’aise. Recherchez un thérapeute qui pratique la thérapie cognitivo comportementale  . Votre thérapeute vous aidera à examiner et à dissiper les pensées négatives que vous avez développées. Envisagez aussi de demander conseil à un membre de votre communauté religieuse. De nombreuses personnes trouvent du réconfort en demandant de l’aide à un chef spirituel pour les amener à pardonner. La prière a le pouvoir de vous guérir et de soulager des sentiments de culpabilité et de honte qui amènent souvent les gens à chercher le pardon pour de nombreuses raisons .

Trouvez-vous des objectifs thérapeutiques

Engagez-vous à changer de comportement. Que ce soit dans les thérapies physiques ou psychologiques, vous trouverez des avantages à vous fixer des objectifs . Démarrez le processus en vous ouvrant et en devenant vulnérable. N’abandonnez pas ce processus, car il vous semble difficile. Vous récolterez les fruits de votre travail difficile qui vous laissera un sentiment de réussite. Identifiez vos objectifs. Par exemple, voudriez-vous vous sentir plus en paix envers un membre de votre famille qui vous a trahi ? Dites à votre thérapeute que vous voulez en faire l’un de vos objectifs. Offrez-vous une récompense lorsque vous atteignez un de vos objectifs. Vous ferez augmenter votre motivation en sachant qu’une récompense vous attend lorsque vous réussissez . Ajustez vos objectifs au lieu de simplement abandonner. Continuez de vous trouver de nouveaux objectifs, car cela vous maintiendra actif dans votre vie.
Trouvez-vous des objectifs thérapeutiques

Améliorez votre système de soutien

Entourez-vous de personnes qui se soucient de vous. Cela inclut les membres de votre famille, vos amis et vos collègues de bureau. Sortez et rencontrez de nouvelles personnes pour étendre votre cercle de soutien. Vous en avez appris tellement lors de votre thérapie que vous vous sentez plein de ressources et d’assurance. Un bon système de soutien vous aidera à réduire votre stress et pourrait même améliorer votre système immunitaire  . Explorez vos centres d’intérêt pour rejoindre des groupes qui vous permettront de rencontrer de nouvelles personnes et expérimenter de nouvelles situations.

Pardonnez et acceptez-vous

Vos batailles personnelles peuvent vous donner une image négative de vous-même. Vous pourriez vous sentir coupable de ne pas prendre soin de vous dans une certaine situation ou vous pourriez vous rendre injustement coupable de ce qu’il s’est passé. Vous pouvez apprendre à gérer vos sentiments de culpabilité et de honte au lieu d’essayer de les faire disparaitre. Si vous avez choisi de participer à une thérapie cognitivo comportementale, cela vous aidera à examiner vos pensées et à développer des façons plus efficaces de penser de façon positive à vous-même .
Avertissements : Il est difficile de pardonner, mais il est encore plus difficile de vivre avec la rancune. Il peut être dangereux de refouler sa rancune et vous pourriez faire du mal aux autres de façons que vous n’auriez jamais pu imaginer. Certaines maladies mentales empêchent certaines personnes de pardonner. Un psychopathe pourrait ne jamais ressentir de honte ou de culpabilité pour ce qu’il a fait, deux facteurs qui motivent l’apparition du pardon. Le pardon inconditionnel ne provient pas d’un acte ou d’une demande de la personne qui vous a fait souffrir. Le pardon est fait pour vous libérer de votre rage, de votre dépression et du désespoir qui provoquent votre chagrin.

Conclusion 

Parfois, il peut être utile de penser à la façon dont d’autres personnes ont pardonné dans des circonstances incroyables. Demandez à vos amis de vous soutenir et de partager leurs expériences pour vous motiver à pardonner. Des études ont montré que le pardon dépend de la volonté de la personne à avoir des interactions futures avec l’autre . Vous pouvez décider si cette condition est nécessaire pour arriver à pardonner. Il n’est jamais trop tard et si vous le voulez, vous pouvez demander de l’aide à un professionnel. Il n’est pas facile de changer, mais c’est tout de même possible si vous voulez faire des efforts et trouver des façons de gérer les défis qui se présentent à vous  . Un thérapeute certifié est formé pour aider les autres à gérer les problèmes qui ont un impact négatif sur leurs vies. Soyez honnête et sincère lorsque vous vous excusez pour augmenter les chances de vous faire pardonner . Si vous avez servi dans l’armée et si vous avez vu des choses complètement immorales, vous devriez consulter un thérapeute spécialisé dans le pardon de soi-même. Utilisez toutes vos énergies mentales (peut-être dès le matin) pour visualiser la vie que vous voulez. Visualisez-vous dans le futur sans douleur ni souffrances. N’oubliez pas de vous aimer vous-même. Car pardonner et pouvoir tourner la page implique de vous aimer et de vous pardonner à vous-même. Bien souvent, nous sommes plus durs envers nous-même qu’avec les autres.
Pardonnez et acceptez-vous
Vous pouvez croire que vous n’êtes pas digne d’être aimé, ou que vous avez été trop difficile avec l’autre. Ce n’est pas le cas. Réalisez que vous avez fait tout ce que vous pouviez à ce moment-là, et acceptez les événements qui se sont produits. Apprenez à vous détendre et à vous aimer, repensez à ce que vous avez réussi à faire jusqu’à aujourd’hui et vous verrez que ce qui s’est passé n’est qu’un événement dans votre vie, et pas votre vie toute entière. Vous avez encore de belles choses à découvrir.

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